mardi 21 février 2012

LE FLN À L'HEURE DES LÉGISLATIVES La guerre des candidatures

Près de 3400 militants du parti ont déjà déposé leurs dossiers. Même si Abdelaziz Belkhadem affirme que son parti a «la carapace dure», et qu'il n'est pas à son premier essai en matière de «coups encaissés», il faut dire que la centralisation de la sélection des candidatures risque d'engendrer une contestation sans précédent au sein de ce parti déjà fragilisé et affaibli par un mouvement aigu de dissidence. C'est le branle-bas de combat oû l'opportunisme bat son plein au sein de l'ex-parti unique. Pas moins de 3400 candidatures sont déjà recueillies par le bureau politique. «Au BP du FLN, nous sommes actuellement à plus de 3400 candidatures pour les élections législatives», a déclaré Abdelaziz Belkhadem hier, à travers les ondes de la radio Chaîne III. Il a précisé que «l'étude des dossiers de candidatures commencera demain». Comment va-t-on procéder pour départager les postulants? Le savoir-faire et la popularité sont entre autres critères, subjectifs ou objectifs, retenus. Le bureau politique du parti du FLN va sélectionner ses candidats aux législatives «en appliquant un large éventail de critères qui va du savoir-faire à la popularité du candidat ou de la candidate». Il a fait savoir que son parti présenterait des listes de 462 candidats (soit l'équivalent du nombre de sièges à pourvoir dans la nouvelle APN) dont 119 femmes. La nouvelle méthode de tri adoptée par le FLN «est censée garantir une place de choix pour les ministres, députés et autres privilégiés», selon de nombreux observateurs. Interrogé sur les informations en rapport avec le rejet de la base militante de voir six actuels ministres FLN sur onze, se porter candidats au rendez-vous électoral du 10 mai, «au détriment des jeunes du parti», il a répondu qu' «il n'était pas interdit à quiconque de postuler» à la députation. «Ce qui fait plaisir au FLN, c'est que les gens se bousculent au portillon», a-t-il dit, avant d'indiquer que le parti essayait de réaliser un «équilibre» entre les nouvelles et les anciennes générations. Selon lui, parmi les 3400 candidatures enregistrées par le bureau politique du parti, figurent notamment des députés et des cadres. Il a expliqué l'absence de femmes tête de listes, lors des précédentes élections, par «un problème d'adaptation des structures». «Pour être candidate, il faut être militante. Nous avons trois présidentes d'APC, ce n'est peut-être pas assez, mais nous avons fait plus que les autres», a-t-il fait remarquer. Sur un autre plan, il indique que «l'opinion internationale et nationale jugera l'Algérie sur l'aboutissement ou l'échec de mener à bon port les trois chantiers importants, à savoir l'ouverture de l'audiovisuel, la transparence des élections et la promotion de la femme». Les échéances à venir sont décisives dans la mesure où elles vont «raffermir l'orientation démocratique du pays et permettre une participation des citoyens à la prise des décisions», soulignera-t-il. La révision de la Constitution constitue une échéance capitale car il s'agit d'approfondir le processus démocratique et d'élargir le champ des libertés individuelles et collectives. Dans ce contexte, le secrétaire général de l'ex-parti unique, espère «une révision approfondie de la Loi fondamentale du pays». «Le flou normatif de la Constitution de 1996 ne doit pas toucher à la norme suprême», indique-t-il. C'est pour cette raison qu' «au FLN on souhaite qu'il y ait un amendement profond de la Constitution, laquelle ne doit pas être complexe mais cohérente avec une rigueur affirmée». La réforme de la Constitution relève de l'une des priorités au FLN, selon son secrétaire général. L'autre priorité est de donner un peu plus de rigueur à la politique économique parce que, selon lui, «le taux de croissance de 3,5% est insuffisant pour réduire le taux de chômage» qu'il a évalué à «10%». A propos de cette réforme de la Loi fondamentale, Belkhadem estime qu' «il y a nécessité de clarifier les prérogatives des uns et des autres et notamment de donner un peu plus de prérogatives au pouvoir législatif et surtout d'éviter la dyarchie au sommet de l'Etat ou un Exécutif bicéphale, à savoir le Premier ministre et le président de la République». «La Constitution doit instituer le partage du pouvoir décisionnel entre les deux têtes de l'Exécutif», poursuit-il. «A la différence de la Tunisie et du Maroc où il n'existe qu'un seul parti islamiste, en Algérie plusieurs partis islamistes vont devoir partager ou puiser dans leur vivier commun estimé entre 30 et 40%», a-t-il prédit encore. En croyant savoir que «l'abstention profitera aux islamistes».

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