vendredi 30 mars 2012

Le FFS dénonce les « interrogatoires » de ses candidats


Le Front des forces socialistes (FFS), le plus vieux parti d’opposition, a dénoncé aujourd’hui dans un communiqué « les convocations » policières, « pour interrogatoires » adressées à ses candidats aux prochaines élections législatives algériennes du 10 mai.

« Présentées comme des enquêtes administratives elles s’apparentent, dans la réalité, à des enquêtes de police politique et peuvent être considérées comme des entreprises de pression, voire d’intimidation », dénonce le FFS. « Mener une enquête administrative sur réquisition des services de la wilaya (…) nécessite-t-il la convocation des candidats pour interrogatoires », s’interroge ce parti d’opposition.

Le FFS qui après deux boycotts consécutifs a décidé de participer aux prochaines législatives, « dit craindre que ces procédés n’entrainent une détérioration du climat, déjà lourd, dans lequel se prépare le prochain scrutin ». La dernière participation du FFS à des élections législatives remonte à 1997, le parti ayant boycotté les législatives de 2002 et de 2007.
Législatives : Plus de 2000 listes de candidatures déposées



Plus de 2000 listes de candidatures ont été enregistrées dans le cadre des élections législatives du 10 mai 2012, a indiqué aujourd’hui le ministère de l’Intérieur et des collectivités locales dans un communiqué.

« Dans le cadre des élections législatives, le ministère de l’Intérieur informe qu’à la date d’expiration du délai du dépôt des listes de candidats, fixée au 26 mars 2012 à minuit, il a été enregistré le dépôt de 2053 listes de candidats, 1842 sous l’égide de 44 partis politiques et 211 au titre de listes de candidats indépendants », précise la même source.

jeudi 15 mars 2012

législatives: la campagne électorale du 15 avril au 6 mai

La campagne électorale pour les élections législatives en Algérie débutera le dimanche 15 avril et prendra fin le 6 mai 2012, quatre jours avant la tenue du scrutin, a annoncé mercredi le ministère de l'Intérieur et des collectivités locales.

"La campagne électorale pour les élections législatives débutera le 15 avril prochain et prendra fin le 6 mai", a déclaré à l'agence APS le directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques du ministère, M. Mohamed Talbi.

La loi organique précise que "la campagne est déclarée ouverte 25 jours avant la date du scrutin. Elle s'achève trois jours avant la date du scrutin", a précisé le haut fonctionnaire.

Les candidats sont "contraints" de ne pas utiliser de langues étrangères et "tout dépôt de candidature doit être accompagné du programme électoral que ces derniers (candidats) doivent respecter", a-t-il indiqué.

De même, il est "strictement interdit" de recevoir, directement ou indirectement, tout don d'un Etat étranger ou d'une personne physique ou morale de nationalité étrangère.

Les dépenses de campagne pour chaque liste de candidats sont plafonnées à un million de dinars (10.000 euros) par candidat.

La durée des émissions à la télévision et à la radio -publiques en Algérie-, dépendra de l'importance respective du nombre de candidats présentés par un même parti ou groupe de partis politiques ou regroupement de candidats indépendants.

Les lieux de réunion ou de rassemblements sont pré-déterminés par l'Etat.

La publication et la diffusion de sondages seront interdits 72 heures avant le scrutin.

Il est également interdit d'utiliser, sous quelque forme que ce soit, des lieux de culte, institutions, administrations publiques et écoles à des fins de propagande électorale.

Le gouvernement a demandé au imams il y a quelques jours de faire en sorte que les fidèles accomplissent "leur devoir de citoyen", c'est-à-dire voter, car la première crainte du scrutin est un fort taux d'absentéisme. (AFP)

Législatives du 10 mai 2012 Les candidats indépendants en force à l’Ouest

Des 33 listes indépendantes, on ne compte, en tout et pour tout, que trois femmes tête de liste. L’arrivée de nouveaux partis politiques a précipité la fragmentation des formations de la coalition et provoqué l’assèchement des listes indépendantes.


Le salaire avoisinant les 30 millions de centimes que perçoivent les parlementaires et le statut de député attirent beaucoup de monde. Un grand nombre d’indépendants ont retiré les formulaires auprès des services de la DRAG dans toutes les wilayas de l’Ouest.
A douze jours de la date limite de dépôt des 7200 signatures nécessaires aux candidats indépendants pour concourir à la députation, voici le point à l’ouest du pays. A Oran, 33 indépendants ont déjà retiré les formulaires, et la liste est appelée à s’allonger encore d’ici la date butoir fixée au 26 mars. De ces 33 listes indépendantes, on ne compte, en tout et pour tout, que trois femmes tête de liste; en l’occurrence Abassi Amel, Azouzi Naïma et Ouzani Ilham Ramzia. Mais l’épineux problème, auquel les indépendants font face à Oran, est, bien entendu, celui de la collecte des 7200 signatures pour chaque liste. Parmi les têtes de listes des indépendants, figurent un président d’APC, une journaliste ainsi que le coordinateur local de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). A Tlemcen, les indépendants sont également en force.


MAUVAISE EXPÉRIENCE AVEC LES PARTIS


Ceux qui ont été marginalisés par leurs partis se sont réfugiés derrière des listes indépendantes. Elles sont de l’ordre de neuf, et l’heure est à la collecte des signatures.
Mme Khira Taleb, militante des droits humains et de la femme rurale, qui n’en veut personne, a concocté une liste à majorité féminine. A Mostaganem, on dénombre pas moins de 18 candidatures indépendantes constituées pour la plupart de jeunes de moins de 40 ans. L’arrivée de nouveaux partis politiques a précipité la fragmentation des formations de la coalition et a provoqué l’assèchement des listes indépendantes.


PROFUSION DE SIGLES


En effet, sitôt leur agrément en poche, ces nouveaux partis ont drainé un grand nombre de candidatures, dont plusieurs sont des transfuges du FLN, du RND, du MSP, du FNA et d’El Islah. Cependant, rien n’indique que ces candidats pourront contourner l’écueil quasi insurmontable des signatures indispensables à la validation de leurs dossiers de candidature.
Parmi les 18 dossiers retirés auprès de la DRAG de Mostaganem, deux candidats émergent du lot en raison de leurs parcours respectifs. Il s’agit de Belghali Soltani, l’actuel P/APW – un dissident du FLN – et de Mohamed Bouteldja, qui a déjà à son actif deux mandats successifs de député. A Tiaret, 44  formulaires ont été jusque-là retirés pour déposer des candidatures sous l’étiquette «indépendante».

A Sidi Bel Abbès, quatre candidats indépendants ont retiré les formulaires de candidatures, à la date du dimanche 11 mars. Selon une source au niveau de la Direction de la réglementation et des affaires générales  (DRAG), ce chiffre n’est pas définitif et pourrait être revu à la hausse dans les prochains jours. Aucune indication n’a encore filtré sur les initiateurs des listes indépendantes à Sidi Bel Abbès. A Mascara, 10 formulaires ont été retirés, jusque-là, par des indépendants. Parmi eux, figure notamment un ex-sénateur du RND. 


 

A.E. K. H.B., M. A. C. B., A. F., Y. A. et A. S.

mardi 13 mars 2012

Salaire, immunité, privilèges… Ce qui fait courir les députés

La candidature à la députation n’est plus l’apanage du politique. Hommes d’affaires, comédien, journalistes et même des sportifs veulent aujourd’hui siéger à l’Assemblée populaire nationale.


La possible candidature de l’ancienne gloire du football national Lakhdar Belloumi, aux élections législatives du 10 mai prochain, ou encore l’élection lors de la précédente législature de Ahmed Benbouzid (l’un des membres de l’émission de télévision «El Fhama»), illustre l’intérêt croissant pour une fonction devenue plus attractive par les avantages qu’elle confère que par le contenu de la mission qu’elle incarne. C’est d’ailleurs ce qu’a laissé entendre récemment le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, qui, s’étonnant devant «le grand enthousiasme» des citoyens désirant se présenter sur les listes électorales, expliquait cet intérêt par trois catégories de gens : «Ceux qui veulent servir le pays, ceux qui recherchent la célébrité et ceux qui sont en quête d’argent.»

Il est vrai qu’avec un salaire équivalent à prés de 20 fois le SNMG, des indemnités diverses (logement, téléphone, restauration), l’immunité parlementaire et l’accès à toutes sortes de privilèges, la députation devient un objet de convoitise, surtout depuis que le président de la République a décidé en 2008 d’augmenter le salaire des députés à 300 000 DA, ce qui a été perçu comme une contrepartie de leur quitus au dernier changement de la Constitution.      

Un chiffre que certains députés récusent pourtant. Selon l’un d’entre eux, le salaire d’un député oscillerait «entre 200 000 et 270 000 DA», ce qui est tout juste «suffisant» pour  faire face à «ses engagements sur le plan central et local : frais de déplacement, permanence, prise en charge des besoins des citoyens, etc.». A titre d’exemple, «le député reçoit une indemnité de téléphone de l’ordre de 5000 DA par mois, alors que sa facture atteint facilement les 30 000 DA», explique notre interlocuteur. Il ajoute que dans certains cas, les habitants de sa localité viennent carrément le voir pour lui réclamer de l’argent, ce qu’«il ne peut pas refuser». Quant aux voitures de fonction et des bons d’essence, «ils sont réservés aux présidents de commission et vice-présidents», soutient-il.

Pour ce parlementaire, dire que les députés sont trop payés n’a pas de sens, car il faudrait les comparer avec les cadres supérieurs, les walis, les ministres… Le député «incarne une fonction législative, ce qui devrait le mettre sur un pied d’égalité avec celui qui exerce la fonction exécutive ou judiciaire».

Une fonction gratifiante

Pourtant quand on regarde le rôle joué par l’APN, on a bien souvent du mal à percevoir l’apport des députés d’autant qu’ils sont, la majorité du temps, absents. D’ailleurs, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Mahmoud Khedri, a fait savoir le mois dernier que «des amendements sur le règlement intérieur de l’APN seront introduits pour remédier au problème d’absentéisme». Quand ce n’est pas l’absentéisme pur et simple au sein de l’hémicycle ou lors des travaux de commission, les élus dans une grande majorité se distinguent par leur acquiescement à toutes les décisions politiques et bilans du gouvernement, l’absence de toute proposition de loi ainsi que de toute velléité de contrôle.  En clair, et comme le souligne l’économiste Bachir Messaitfa, le rôle de l’APN se résume par «l’absence totale d’une quelconque valeur ajoutée apportée aux politiques et aux programmes du gouvernement».

A l’évidence, ce n’est pas les missions de l’élu qui intéressent les candidats, mais plutôt les gratifications de la fonction. Baizid Benlarbi, député, note que «certains parlementaires ne viennent pas pendant toute une année et prennent les mêmes indemnités que ceux qui viennent. D’autres ont de l’argent et se présentent quand même pour être député, afin de bénéficier de l’immunité et la possibilité de faire des affaires, voire l’accès facile aux ministres ou aux directeurs centraux». C’est, dit-il, «une question d’éthique et de conscience».

Accusés d’être mus par le seul intérêt personnel, les députés ont perdu toute crédibilité aux yeux du peuple et des voix s’élèvent même pour réclamer que certains de leurs avantages leur soient retirés. C’est ainsi que le ministre de l’Intérieur a fait savoir récemment qu’il était  «probable de procéder à la révision à la baisse du régime indemnitaire des parlementaires pour des raisons d’assiduité et de présence effective aux séances et sessions du Parlement».

Pour M. Baizid, il est clair qu’il «faut trouver des mécanismes nouveaux, revoir le statut du député, supprimer les indemnités en cas d’absentéisme ou présence inactive, mais il n’y a pas  lieu de toucher au salaire». Le président de l’APN, Abdelaziz Ziari, répondant au ministre de l’Intérieur, n’a pas manqué, lui, de relever que «les indemnités des députés ont été alignées sur celles des ministres. Si on doit les revoir, on devrait revoir également les salaires des ministres». Certains députés estiment quant à eux que l’une des mesures à prendre serait de mettre en place «une chaîne parlementaire qui rendra compte du véritable travail de l’assemblée, qui mettra les élus sous la loupe du citoyen. Pour l’instant, les gens jugent simplement sur ce qu’ils voient pendant les séances consacrées au vote des lois».               

Le statut du député

*L’immunité parlementaire :
Elle est reconnue au député pendant la durée de son mandat. Elle implique :  
- qu’il ne peut être poursuivi pénalement ou civilement, ni être arrêté, ni subir de pressions pour les opinions ou propos qu’il a exprimés ou tenus, ou pour les votes qu’il a émis dans l’exercice de son mandat.
- Qu’aucune poursuite ne peut être engagée contre lui pour le crime ou le délit qu’il a commis sauf s’il renonce expressément à cette protection ou lorsque l’assemblée décide de la levée de l’immunité selon les procédures décrites par le règlement intérieur.

*Le régime indemnitaire :
- L’indemnité de base mensuelle est calculée sur la base de la plus haute valeur du point indiciaire en vigueur dans la Fonction publique, au bénéfice des cadres supérieurs de l’état.
- Le président de l’Assemblée populaire nationale et le président du Conseil de la nation perçoivent chacun une indemnité égale à la rémunération prévue pour le chef du gouvernement.
Le membre du Parlement bénéficie également :
- d’une indemnité de responsabilité soumise aux retenues légales et fixée à 20% de l’indemnité de base pour le vice-président, le président de commission, le président de groupe parlementaire et le président du groupe algérien au sein du conseil consultatif magrébin et à   15% de l’indemnité de base pour le vice-président et le rapporteur de commission
- d’une indemnité complémentaire mensuelle de représentation fixée à 20% de l’indemnité de base
- d’une indemnité complémentaire mensuelle de représentation fixée à 20% de l’indemnité de base soumise aux retenues légales.

*Les obligations du député :
Le député est tenu notamment :
- de faire une déclaration de patrimoine en début et en fin de mandat conformément à l’ordonnance relative à la déclaration de patrimoine
- d’assister aux réunions de l’Assemblée populaire nationale et à celles de la commission dont il est membre.           
 

Safia Berkouk

jeudi 8 mars 2012

Le président Bouteflika appelle les femmes à exercer leur droit tout au long du processus électoral

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a invité les femmes algériennes à exercer leurs droits avec détermination tout au long du processus électoral pour se mettre à la hauteur de la mission qui leur est dévolue en matière de modernisation de la société.

"Cette échéance est différente des précédentes, c’est pourquoi la femme se doit de reprendre sa place vitale par le biais des urnes et exprimer, ainsi, ses aspirations et sa ferme détermination à aller de l’avant dans l’approfondissement du processus démocratique", a souligné le président Bouteflika dans un message à l’occasion de la journée mondiale de la femme qui coïncide avec le 8 mars de chaque année.

Dans ce contexte, le Chef de l’Etat a précisé que cela permettrait "une mise en oeuvre appropriée des dispositions de la Constitution relatives aux droits et devoirs des citoyens conformément à nos sublimes valeurs d’égalité entre tous".

Il a précisé, à ce titre, que "toutes les stratégies, plans et programmes adoptés par notre pays pour la promotion du rôle de la famille et de la femme visent en effet à assurer l’autonomisation de la femme, diffuser la culture de la parité et consacrer l’égalité des chances entres citoyennes et citoyens".

"Ils tendent également à permettre à l’Algérie d’honorer ses engagements pris dans le cadre de conventions et chartes internationales relatives à la protection de la femme et à la consolidation de sa participation dans divers domaines", a-t-il ajouté.

Le président Bouteflika a, en outre, souligné que "nonobstant toutes ces initiatives susceptibles d’accélérer le changement pour un avenir meilleur, beaucoup de travail reste encore à entreprendre à tous les niveaux, notamment celui de la société civile et des associations féminines pour créer un climat propice à la participation qui constitue l’essence même de la démocratie".

"L’Algérie célèbre cette année la journée mondiale de la femme dans une conjoncture particulière marquée par la mise en oeuvre des réformes visant à approfondir le processus démocratique", a-t-il encore ajouté.

Ces réformes ont porté sur "les principaux axes de la vie politique favorisant, au sein de la société, une dynamique à même de faire progresser l’expérience démocratique dans notre pays et d’encourager la classe politique à mieux composer avec la volonté des Algériens et des Algériennes d’aller vers une opinion plurielle et diverse et de consacrer l’égalité des chances dans la compétition électorale", a conclu le Chef de l’Etat.

mercredi 7 mars 2012

Supervision des législatives 2012 L’installation des sous-commissions locales a commencé

L’opération d’installation des sous-commissions locales de supervision des élections législatives a débuté hier et se poursuivra jusqu’à demain. Pas moins de 69 sous-commissions seront “réparties à travers toutes les circonscriptions électorales” définies en vertu de l'ordonnance n°12-0 datée du 13 février 2012. Ainsi, la commission locale de supervision des élections législatives de la circonscription de la wilaya d'Alger a été installée hier. Instituée par la loi organique portant régime électoral, la commission nationale de supervision des élections législatives avait été installée mardi dernier. Elle est composée de 316 membres. Elle regroupe des magistrats de la cour suprême, du Conseil d’État et ceux des autres juridictions. Dans son discours télévisé du 9 février, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait annoncé qu’“une commission exclusivement composée de magistrats aura pour attribution de superviser les élections et de suivre le processus électoral, du début du dépôt des candidatures à la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel”.

Au moins 420 observateurs étrangers présents aux législatives d

Au moins 420 observateurs internationaux représentant l'Union africaine (UA), l'Union européenne (UE) et la Ligue arabe, vont observer le déroulement des élections législatives du 10 mai en Algérie, annoncé mardi à Alger un haut diplomate algérien.

"L'UA, l'UE et la Ligue arabe devraient envoyer respectivement 200, 120 et 100 observateurs pour les élections législatives du 10 mai", a déclaré le secrétaire d'Etat algérien auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la communauté nationale à l'étranger, Halim Benatallah.

"Le nombre des observateurs de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) et celui de l'ONU, quant à lui, n'est pas encore déterminé", a précisé lors d'une conférence de presse, M. Benatallah, cité par l'agence de presse APS.

Il a ajouté que le Canada, la Norvège et la Suisse devraient également envoyer des observateurs qui intégreront la délégation de l'UE.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika avait annoncé le 18 décembre que les législatives seraient ouvertes aux observateurs étrangers pour garantir leur transparence, car l'opposition dénonce systématiquement des fraudes en faveur des partis au pouvoir depuis l'instauration du multipartisme en 1989.

M. Benatallah a, par ailleurs, regretté le refus du gouvernement canadien d'autoriser la tenue du scrutin sur son territoire où sont établis 18.000 électeurs algériens.

"Les négociations sont toujours en cours avec la partie canadienne pour l'amener à changer de position et faire preuve de compréhension, surtout que ce pays souhaite participer en tant qu'observateur lors du prochain scrutin" a précisé le diplomate algérien.

Au total, l'Algérie compte près d'un million d'électeurs à l'étranger, dont 80% en France, selon M. Benatallah. Le nombre total d'électeurs algériens est estimé à près de 21 millions, selon des chiffes officiels.

L'Algérie compte actuellement plus de 36 millions d'habitants.

mardi 6 mars 2012

Election législatve : le malaise de la jeunesse algérienne - vidéo 2

Election legislatve : Le malaise de la jeunesse algérienne - Vidéo

Communauté nationale établie à l’étranger: près d’un million d’électeurs recensés selon Benatallah

Le secrétaire d’Etat auprès du Ministère des affaires étrangères chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Halim Benatallah, a indiqué ce mardi, que le corps électoral de la communauté nationale établie à l’étranger s’élève à 988.229 électeurs. Il fera savoir que 80% d’entre eux se trouvent en France, contre 928.403 recensés lors de l’élection présidentielle de 2009.

Le Secrétaire d’Etat, qui s’adressait à la presse lors d’une conférence en son siège ministériel à Alger, a rappelé la nouvelle réorganisation des zones géographiques institué au profit de la communauté nationale à l’étranger, avec, a-t-il précisé, l’institution de 4 zones disposant chacune de deux sièges au Parlement.

Cette nouvelle réorganisation, a-t-il ajouté, a été imposée par l’obligation d’une mise en oeuvre conforme à la nouvelle loi sur l’élargissement de la représentativité des femmes au niveau des assemblées élues.

S’agissant des préparatifs en cours des élections législatives du 10 mai prochain, M. Benatallah a fait savoir que des sous-commissions relevant de la Commission nationale de surveillance des élections législatives seront mises en place à Paris, Marseille, Washington et Tunis, précisant, en outre que 117 commissions administratives électorales ont été déjà installées. A ce jour, a-t-il ajouté, 48 formulaires ont été retirés par les candidats, dont deux femmes.

De la démocratie contrôlée à la démocratie réelle.

Paris le 5 mars 2012

De la démocratie contrôlée à la démocratie réelle.

Difficile de dire ce qui se passe sur le territoire national mais par contre sur la zone 1 (France Nord), il semblerait que les élections législatives de mai 2012 se placent d’ores et déjà sous de mauvais auspices. Et, l’exercice démocratique que notre Président appelle de tous ses vœux depuis janvier 2012 parait tourner vers le faux-semblant au risque de donner raison aux partisans du boycott.

Après cinquante années d’indépendance, dix années de terreur et un printemps arabe, notre pays se targue de montrer au reste du monde que nous, Algériennes et Algériens, sommes capables de prendre en main notre destin. Et notre pays a raison. Nul besoin de solution à la libyenne pour nous. Nous sommes des Algériennes et des Algériens et nous sommes seuls en capacité de faire de notre pays, une Algérie moderne, juste, solidaire et porteuse de valeurs.

La volonté est là que reste t-il donc à faire pour concrétiser ?

Sincérité et confiance peuvent  être les maîtres mots dans la mise en œuvre de notre volonté de démocratie.

Sincérité dans l’organisation du scrutin.

En sus de ceux déjà connus, de nouveaux partis politiques viennent d’être agrées et vont présenter des candidats aux élections législatives de mai 2012.  Par ailleurs des candidats indépendants (hors parti politique) ont la possibilité de se présenter au suffrage sous réserve qu’ils obtiennent 400 parrainages par siège en lice.
Tout va bien dira donc le lecteur, au détail près que ce qui aurait pu passer pour un signe de bonne santé démocratique  est en train de se transformer en parcours du combattant pour les candidats vraiment indépendants.

Nul ne conteste la notion de parrainage, c’est une décision de bon sens qui permet au candidat indépendant d’inscrire  sa candidature dans la légitimité de la société civile.
Le parrainage est une marque de confiance accordée au candidat et un acte de citoyenneté posé par la marraine ou le parrain.
Pour parrainer un candidat, le citoyen Algérien expatrié doit être immatriculé et inscrit sur la liste des électeurs de la circonscription électorale. Il doit valider son parrainage auprès de son consulat de référence en apposant son empreinte digitale et sa signature devant un officier d’état civil. Nul doute ainsi qu’un parrainage ne puisse être extorqué !

Jusque-là, tout va toujours bien dira le lecteur sauf que lorsque le parrain habite à 200 km du consulat le plus proche, qu’il travaille toute la semaine, que le samedi, il fait ses courses et que le litre d’essence est à 1€62, se pose alors la question de la sincérité de l’ouverture du scrutin aux candidats indépendants. Se pose également la question de la sincérité d’accorder à chaque Algérienne expatriée et Algérien expatrié, la réelle possibilité d’exercer sa citoyenneté.

En réalité, chacun le sait, la démocratie ne se décrète pas, elle s’exerce. Pour s’en acquitter, il faut s’en donner les moyens. Visiblement, les moyens ne sont pas à la hauteur des ambitions.
Certes, on pourrait imaginer qu’un candidat indépendant recueille les 400 parrainages dans une zone de mobilité réduite avec un consulat en épicentre. Mais que dire aux autres Algériens qui vivent à une distance plus importante ? Qu’ils n’auraient pas dû aller habiter si loin ? Que les Algériens de Tours, de Caen, d’Auxerre, de Reims sont moins Algériens que ceux de Paris, de Pontoise, de Vitry, de Metz ? Et que dire à ces Algériennes et Algériens qui vivent en Martinique ou sur l’Ile de la Réunion ?

Pour évacuer ces questions, une solution simple et peu coûteuse existe. Elle nécessite  un zeste de volonté, une touche de sincérité, la délocalisation sur une journée d’un officier d’état civil du consulat dans chaque chef lieu de département et le tour est joué.
L’on aurait pu penser que cette simple initiative émana des autorités consulaires respectives. Mais nous dit-on rien ne se fait sans l’accord d’Alger. Il revient donc à Alger de décider si oui ou non chaque Algérienne expatriée et Algérien expatrié a vocation à exercer sa citoyenneté  quel que soit son lieu de résidence

Une autre solution existe, celle de vérifier seulement l’éligibilité de la marraine et du parrain à posteriori par la commission administrative en présentant avec chaque parrainage la copie d’une pièce d’identité de la marraine ou du parrain.

D’autres solutions peuvent être encore pensées. Mais quel dommage de ne pas y avoir réfléchi plus en amont. C’est un peu comme si finalement, nous les Algériennes et Algériens expatriés, comptions si peu…

En plus de nous faire mal,  cette difficulté à nous prendre en compte comme citoyens légitimes et patriotes induit chez certains de nos candidats à priori indépendants à recourir au sempiternel système D. Système que l’on pourrait pour la circonstance renommer système P.
P comme Parti.
Ne nous voilons pas la face, ce multipartisme soudain est une véritable aubaine pour celui qui n’est pas habitué à labourer. Pourquoi aller chercher 400 parrainages quand  seule la signature du chef suffit. Peu importe le programme, les valeurs et les convictions, seule compte l’investiture et se pose alors la question de la sincérité du candidat.

Vous le constaterez, l’organisation du scrutin pour les Algériennes et Algériens expatriés relève du regard qu’Alger pose sur nous. Et, l’on comprend mieux pourquoi, un décret exécutif fixant les modalités d’application de l’article 5 de l’ordonnance du 13 février 2012 et concernant la communauté nationale à l’étranger, est publié 10 jours après les premiers dépôts de candidatures. C’est comme si l’arbitre fixait les règles au fur et à mesure de l’avancée du match. Que de flou dans cette transparence affichée !

Ce flou artistique est incompréhensible, après avoir posé la question à deux consuls et un vice-consul, de toute évidence, il n’y a pas de réponse à la définition du mot liste et sur la procédure. La question est pourtant simple.
Une zone,  2 sièges. Doit-on candidater obligatoirement pour les deux sièges et composer une liste de 4 personnes : 2 titulaires et 2 suppléants ? Ou peut-on candidater pour un siège et constituer une liste de deux personnes : 1 titulaire et un suppléant ?

Un pays, deux consulats, trois réponses différentes d’où le fameux « One Two Three, Viva l’Algérie » ! Mais Alger a certainement la réponse.

Alger, Alger, toujours Alger direz-vous. C’est malheureusement la seule réponse que l’on apporte aux questions des Expatriés à chaque fois que l’on veut leur expliquer l’inexplicable.

Pourquoi avez-vous envoyé un courrier aux présidents d’association seulement le 19 février pour leur annoncer que la révision exceptionnelle de la liste électorale était ouverte du 12 au 21 février ? Réponse : c’est Alger.

Sur quels critères objectifs avez-vous nommé les membres de la commission administrative électorale qui représentent les électeurs ? Réponse : c’est Alger.

Pourquoi ne mettez-vous pas en place un service de légalisation des parrainages de proximité ? Réponse : c’est Alger.

La liste est longue mais il vaut mieux s’en arrêter là. Il n’est jamais trop tard lorsque l’on veut bien faire. Notre communauté nationale expatriée veut croire en la sincérité de ce scrutin du 10 mai prochain alors donnons nous les moyens de la sincérité.

Confiance aux électeurs issus de la communauté nationale établie à l’étranger

Dans le contexte politique actuel chez nos voisins, tout le monde aura compris l’enjeu fondamental que constituent les élections législatives du 10 mai prochain dans notre pays.
Quand un but marqué à Khartoum bloque Paris et  les grandes villes de France jusqu’à une heure avancée dans la nuit, il n’y a plus de doute à avoir sur le degré d’attachement que la communauté nationale expatriée éprouve pour l’Algérie.
Cet attachement est aussi intense pour la famille, les amis, les voisins qui vivent sur le territoire national que pour le peuple Algérien dans son ensemble.

Ce sentiment partagé induit de fait l’espérance d’une vie meilleure pour celles et ceux qui nous sont chers. Il n’y a pas de distance  entre l’Algérie et la communauté nationale établie à l’étranger. L’Algérie est toujours au plus près, dans les esprits et dans les cœurs. Nationaux, binationaux, tri nationaux, notre algérianité nous rassemble autour du même espoir, celui de voir notre pays s’inscrire avec fierté et  dignité dans le 21ème siècle.

Nous ne voulons plus de sang, de larmes et de terreur. Nous voulons un pays où il fait bon vivre,  inscrit dans la modernité , respectueux de la justice sociale et de la  diversité culturelle, où  le peuple participe activement à la  production des richesses.

Il faut donc faire confiance à notre conscience politique et à notre maturité. Nous ne nous égarerons pas sur le chemin d’un vote sans lendemain.

Cinquante très longues années ont passé, une nouvelle page s’ouvre et le vote ne peut être utile que s’il permet à une nouvelle génération de développer des compétences et de participer à la construction d’un état fort et moderne au service d’un peuple épanoui et talentueux.

Il ne sert à rien de diaboliser le diable, Diable il est, diable il restera. Comme il ne sert à rien d’encenser les Hommes car ils ne sont que des Hommes et ils le resteront avec leurs forces mais aussi leurs faiblesses. Il ne sert donc à rien de prôner le vote utile car notre conscience saura nous faire choisir la troisième voie. La voie du progrès, de la démocratie. La voie de la République.

La volonté est là mais encore trop fraîche pour en oublier les réflexes des pratiques qui datent déjà du siècle dernier. Nous voulons croire en cette Algérie nouvelle et nous voulons participer à l’écriture de la nouvelle page. Contrairement à celles et ceux qui prônent le boycott en restant campés sur le passé, nous regardons vers l’avenir avec confiance et sérénité.

Chafia MENTALECHETA, candidate aux élections législatives au titre de la société civile, indépendante depuis 1962 et ……qui tient à le rester.

Politique   Recomposition de la scène politique pour les législatives Les néophytes talonnent les vieux routiers

Les législatives ont ouvert une brèche dans laquelle se sont engouffrés des dizaines d’Algériens, notamment des jeunes longtemps exclus, avides de jouer un rôle dans la vie politique de leur pays. Mais ces futurs politiciens demeurent d’illustres inconnus pour la majorité des électeurs qui vont avoir bien du mal à choisir leur candidat. Beaucoup d’électeurs se tourneront vers Internet et ses réseaux sociaux mais resteront sur leur faim car ils n’y trouveront aucun éclaircissement. Les ouvrages déjà existants n’ont pas traité de ce sujet et restent muets. En outre, les nouveaux venus en politique n’ont pas encore pensé à Facebook ou à Ttwitter, tout comme leurs aînés qui ont, pour leur part, l’excuse de ne pas être de la génération Internet.

 
Alors comment choisir parmi tous ces cadres, chefs d'entreprises, députés, sénateurs ou responsables d'association devenus chefs de partis politiques par la magie d’un dossier déposé au ministère de l’Intérieur et les bons soins de bureaucrates chargés d’éplucher des piles de documents ? Percer les arcanes de l’énigme s’avère une rude affaire ! D'autant que les médias, qui relaient régulièrement les communiqués du ministère de l'Intérieur annonçant la naissance de nouvelles formations, n’apportent guère plus de détails.
 
Le 3 mars dernier, tous reprenaient, par exemple, l'information portant sur l'autorisation donnée par le département de M. Ould Kablia au Parti Ennour algérien, au Parti patriote libre et au Parti de l’équité et de la proclamation, dirigés respectivement par Badreddine Belbaz, Tarek Yahyaoui et Naima Salhi née Leghlimi. Tout le monde s’est précipité vers les consoles, les claviers ont crépité mais Internet n’a rien dévoilé : aucune information. Les journalistes sont encore revenus vers le ministère de l‘Intérieur pour ne récolter que quelques remises de récépissés de dépôt de dossiers, comme celui du Mouvement des citoyens libres, de Mustapha Boudina ou celui du Parti des jeunes, de Hamana Boucherma. Mais là encore, aucune précision sur le parcours personnel, professionnel ou les faits d'armes de ces nouvelles figures politiques.
 
Sur Internet, à peine quelques détails sont disponibles sur certains d'entre eux, dont Mustapha Boudina, qui s'avère être sénateur du tiers présidentiel et président de l'Association des anciens condamnés à morts (1954 – 1962) ou Hamana Boucherma, qui est pour sa part président de l'Association nationale de la jeunesse pour la santé, la culture et le développement.
 
 
Champ politique flou
 
À moins de deux mois des élections législatives, l'entrée en jeu de nouveaux acteurs  quasi anonymes donne lieu à plusieurs lectures faites aussi bien par les potentiels électeurs que par les observateurs de la scène politique. Pour les premiers, il ne s'agit que d'individus séduits par les multiples avantages du statut de parlementaire. Pour les seconds, le parachutage de ces novices n'est qu'une manœuvre du gouvernement pour gagner du temps.
 
C'est, notamment l'avis du politologue et ancien officier supérieur de l'Armée nationale populaire (ANP), Mohamed Chafik Mesbah, qui évoque trois objectifs visés par ces néophytes. Le premier est une volonté de donner l'impression qu'il y a une certaine dynamique politique. Le deuxième est de recomposer artificiellement la scène politique et maintenir l'alliance présidentielle. Le troisième est de gagner du temps pour pouvoir contrôler un peu mieux les échéances des élections présidentielles de 2014, affirme M. Mesbah, au grand dam du ministre de l'Intérieur qui jure que l'agrément des partis « n'est, en aucun cas, lié à un quelconque rendez‑vous électoral ».

UNE QUARANTAINE DE PARTIS PARTICIPERONT AUX LÉGISLATIVES: Le choix difficile des électeurs

Faut-il imposer des chiffres, des photos ou des sigles sur les bulletins de vote pour aider l'électeur à se retrouver devant une kyrielle de candidats?

Une quarantaine de partis prendraient part aux élections du 10 mai prochain avec le risque que ce foisonnement puisse constituer un vrai casse-tête pour les électeurs. Car comment peuvent-ils opérer un choix éclairé le jour J devant une kyrielle de bulletins de vote? Le problème sera d'autant plus aigu pour des milliers de gens qui ne savent pas lire. 

Du coup, quelques idées sont avancées pour faciliter l'opération aux citoyens. Il y a d'abord tous ceux qui soumettent l'idée d'apposer la photo des chefs de parti sur les bulletins de vote. Avec cet écueil qu'il n'est pas du tout évident que ces visages soient connus des électeurs. Il y a ensuite ceux qui pensent que l'attribution de sigles à chaque liste pourrait contribuer à atténuer cette difficulté. 

Des numéros peuvent tout aussi bien être attribués à chaque liste. Les slogans seront alors faciles à inventer. Pour choisir un tel parti, votez 1, un autre, votez 2. certains de ces procédés ont déjà été mis à l'épreuve lors de précédents scrutins qu'a connus l'Algérie depuis le début des années 1990 au lendemain des événements d'Octobre 1988. 

Au-delà de toutes ces considérations, il y a quand même des raisons pour certains citoyens de se poser la question de savoir pourquoi il existe un tel engouement à présenter des listes aux prochaines élections au nom des partis sans oublier les candidats indépendants. Selon l'avis de certains politologues, de nombreuses raisons président à cette option.

Il y a d'abord l'opportunité d'intégrer un nombre plus important de jeunes et de femmes au sein des institutions comme le pouvoir législatif à cause de leur faible représentation qui est constatée à l'heure actuelle. Cela a un autre avantage qui n'est transmis que par un message subliminal. 

Il s'agit de faire admettre à l'opinion publique qu'il y a une réelle volonté d'instaurer une dynamique politique. C'est le ministère de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, qui a ouvert le robinet pour l'agrément de nouveaux partis à la suite de l'annonce de réformes politiques par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors de son discours du 15 avril de l'année dernière. 

Bien sûr, le ministre assure que ce train de mesures, qui englobe l'agrément de nouveaux partis, n'est, en aucun cas, lié à un quelconque rendez-vous électoral. On ajoute même que cette sorte de manoeuvres était déjà prévue depuis fort longtemps. Une vingtaine de partis vont obtenir leur agrément dans les prochains jours car ils ont tous déposé des demandes dans ce sens auprès du ministère de l'Intérieur. 

C'est ce qui est susceptible de créer un appel d'air pour de nombreuses personnes afin de briguer un mandat électoral. Y va-t-on dans l'intérêt du pays ou pour des considérations pécuniaires? C'est une autre question que se pose l'homme de la rue. En plus de ces suspicions des citoyens, d'autres vulnérabilités guettent le scrutin. Il y a fort à parier que l'électorat sera éparpillé. Chaque liste n'obtiendrait alors qu'un faible taux de voix des participants au scrutin. Et si cette soudaine fièvre partisane visait justement à affaiblir davantage une scène politique déjà à un état avancé d'émiettement et victime de divisions et de querelles? A qui profitera ce manque de cohésion? Aux partis traditionnels, assurément. 

A ce moment, le citoyen pourra dire adieu au voeu de renouvellement de la classe politique. Ce procédé ne permettra guère à l'ascenseur social de fonctionner. On voit bien que le fait que le nombre de partis soit élevé ne résout en rien la question de la démocratie. D'un autre côté, il n'est pas facile d'accorder du crédit aux intentions du pouvoir s'il continuait à fermer le jeu. Toutes ces contraintes sont évidemment assimilées par les chefs de parti. 

Certains devant même faire face à des difficultés supplémentaires ce qui ne manquera pas d'influer sur le choix de l'électeur. Le cas du FLN est éloquent à cet égard. Deux listes risquent de se retrouver côte à côte avec le même sigle le jour du vote. 

Redresseurs et partisans de Belkhadem ne sont pas loin de proposer des candidats pour défendre les couleurs de chaque camp. Il faudrait attendre le début de la campagne électorale pour que les candidats puissent se montrer à la télévision lorsqu'ils seront appelés à promouvoir leurs programmes afin que l'électeur puisse être éclairé sur l'identité de ceux qui sont en course pour le mandat de député. Un travail de proximité s'impose également dans les villes et villages, c'est-à-dire au plus près de ceux qu'on cherche à séduire pour gagner leurs voix.


Par Ahmed MESBAH

Polémique sur le fichier électoral Les graves accusations du président de la Commission de surveillance des élections législatives


Mohamed Seddiki, membre du parti Ahd 54, a été élu, le 27 février, président la Commission nationale de surveillance des élections législatives. Dans cet entretien accordé à TSA, il revient sur les accusations de manipulation du fichier électoral et le gel des activités de la Commission.  
 
Trente mille militaires ont été inscrits sur la liste électorale à Tindouf, récemment. Une opération critiquée par les partis et défendue par le gouvernement. Quelle est votre position ?
 
Tout d’abord, je dois souligner mon respect pour l’institution militaire, qui précisons‑le, n’est pas visée par ce que vous venez de qualifier de polémique. La Commission nationale de surveillance des élections législatives [CNSEL, NDLR] a été saisie par les bureaux de plusieurs partis politiques à Tindouf qui ont dénoncé l’inscription en bloc de 30 000 nouveaux électeurs membres de l’ANP sur la liste électorale légalisée le 21 février par la commission administrative électorale de la même wilaya.
 
Cette procédure n’est pas légale, selon moi, pour plusieurs raisons. Premièrement, la wilaya de Tindouf compte 45 000 habitants, cela signifie que le nombre d’électeurs ne doit, en aucun cas, dépasser les 22 000 personnes. Or, du jour au lendemain, la wilaya se retrouve avec près de 60 000 électeurs. Alors, nous sommes en droit de nous poser plusieurs questions. Est‑ce que ces militaires ont changé de résidence ? Si oui, ont‑ils ont été radiés de leur commune d’origine ? Et puis, pourquoi l’administration n’a‑t‑elle pas respecté la réglementation en vigueur concernant le changement de résidence ? Et, surtout, pourquoi le recours à l’inscription en bloc? Cette procédure n’est pas prévue par loi.
 
 
Avez‑vous saisi le ministère de l’Intérieur ?
 
Oui. La réponse est toujours la même : « Ces militaires étaient en mission spéciale ».
 
                                                       
Une réponse qui vous a convaincu ?
 
Non. Cela nous pousse à douter des intentions de l’administration concernant l’organisation du prochain scrutin. Ce qui renforce ces doutes, c’est le fait que même si le cas de Tindouf et mis en exergue par la presse, je peux vous annoncer que nous avons enregistré les mêmes dépassements dans trois autres wilayas, en l’occurrence Tamanrasset, Béchar et Jijel.
 
 
Ces dépassements auxquels vous faites allusion concernent‑ils l’inscription de militaires sur des listes électorales ?
 
Absolument. Les militaires, comme nous le savons, peuvent signer des procurations à leurs familles quand ils sont en mission spéciale. Pourquoi alors, le recours à cette procédure d’exception si l’alternative existe dans les lois algériennes ?
 
 
Les travaux de la Commission nationale de surveillance des législatives sont suspendus pour trois jours. Peut‑on savoir pourquoi ?
 
Tout simplement parce que la commission n’a pas les moyens matériels et logistiques nécessaires pour effectuer les missions qui lui sont confiées par la loi. Nous exigeons les mêmes moyens accordés à la commission juridique. Est‑ce que vous trouvez normal que moi, président de cette commission, je doive justifier les bons d’essence qu’on me donne pour mes déplacements ? Je vous ai cité un simple exemple. Je ne veux pas aller plus loin dans les détails. Comment expliquez‑vous ce manque de moyens, alors que de l’autre côté, nous enregistrons une mobilisation particulière du gouvernement pour la réussite du prochains scrutin ? Les entraves dont nous parlons veulent tout dire.
 
 
Allez‑vous reprendre les travaux mercredi ?
 
La décision sera prise par la commission à l’issue d’une séance de vote. L’avis de la majorité sera respecté. Aujourd’hui, je suis incapable de vous dire quelle sera notre réaction.

Alors que les parlementaires n’exercent pas leurs missions constitutionnelles


Pourquoi veulent-ils tous être députés ?

Par : Nadia Mellal
Les députés algériens exercent-ils les fonctions et missions principales du Parlementaire une fois élus à l’Assemblée populaire nationale (APN) ? Certainement pas, s’accordent à dire les observateurs qui hantent les coulisses de la Chambre basse ? Pourquoi donc les députés actuels et autres nouveaux prétendants sont-ils aussi nombreux à trouver aussi motivante “la bataille de la députation” ?

à quelques mois de la fin de la législature, les députés s’agitent dans tous les sens. Il s’agit pour eux de se montrer le plus souvent et sous leur meilleur jour pour gagner la sympathie de ceux qui décident de les porter sur les listes électorales pour les législatives du 10 mai prochain. Mais pour mieux comprendre cette agitation, une image peut, à elle seule, illustrer la voracité des députés à se faire remarquer.
À l’occasion des débats autour du dernier projet de loi examiné en janvier lors de la session d’automne du Parlement en l’occurrence le code de wilaya, quatre députés “ont accaparé”, à eux seuls, les débats. Ces quatre parlementaires (deux FLN et deux de l’opposition) se sont succédé pour intervenir pratiquement sur chaque article de ce projet qui compte… 183 articles.
Sachant que les chances de voir leurs amendements adoptés étaient vraiment minimes, ces députés ont quand même prolongé les débats. Mais qu’est-ce qui fait courir ces députés et, par-delà, les candidats à la députation ? Les députés algériens exercent-ils les fonctions et missions principales du parlementaire une fois élus à l’Assemblée populaire nationale (APN) pour être aussi motivés par la députation ? Ou alors cette mobilisation répond-elle à d’autres objectifs ?
“La députation est une mission politique qui permet de faire valoir ses convictions politiques dans un cadre réglementaire et au service de la nation en général mais en Algérie comme les jeux sont biaisés, ce sont plus des carriéristes qui prennent le relais au détriment de l'intérêt des citoyens”, estime un député de l’Alliance présidentielle. Selon lui, “dans la conjoncture actuelle, cela ne sert à rien d’être député si l’on pense que la députation est faite pour servir le citoyen”. Au-delà des propos de ce député, plus fondamentalement, en Algérie, les missions du député sont-elles exercées ? 

Absence de la mission de contrôle du gouvernement
Il faut dire à ce propos que la mission majeure et fondamentale du député est celle du contrôle de l’Exécutif, c’est-à-dire du gouvernement. Le parlementaire peut interroger ce dernier de manière orale ou écrite sur des questions nationales qui intéressent au premier chef le citoyen.
En Algérie, effectivement tant le Sénat (le Conseil de la nation) que l’Assemblée nationale organisent à tour de rôle une fois par quinzaine une séance de questions orales adressées aux ministres.
Quand on se focalise sur l’apparence, on a effectivement l’impression que le Parlement interroge régulièrement le gouvernement sur des questions d’importance. Mais en réalité, les deux institutions “programment des questions qui ne fâchent pas, et de plus les ministres répondent aux questions deux à trois mois plus tard voire plus, et ce, après avoir réglé le problème pour venir dire que la question est prise en charge”, nous explique un député. L’exemple porte sur le bac, où la question orale est programmée après cet examen, ce qui ne sert à rien.
Autres exemples illustratifs du non-contrôle de l’Exécutif par le Parlement : “nous avons demandé un débat général sur le pouvoir d’achat, une commission d'enquête sur les émeutes de Berriane et de Chlef tout en respectant les conditions requises, mais nos demandes ont essuyé des refus”, arguera un député de l’opposition.

Peu de permanences parlementaires ouvertes
Par ailleurs et contrairement aux idées reçues, la partie la plus importante du travail d’un député (en termes d’heures) a lieu non pas en séance plénière mais en commissions, auditions, groupes de travail, même si bien entendu les temps forts de l’action parlementaire ont lieu dans l’Hémicycle. On peut, à titre d’exemple, citer les débats récents en commission juridique de l’Assemblée nationale autour de la loi électorale. Au lieu que les députés concentrent leurs efforts sur les dispositions de cette loi, ils se sont focalisés sur la députation des ministres.
Et de la nécessité pour eux d’être en poste au gouvernement et candidats à la députation simultanément. Les débats idéologiques et partisans prennent donc le dessus sur l’intérêt général.
Un autre aspect extrêmement important lié à la mission parlementaire réside dans l’ouverture de permanences parlementaires et la présence sur le terrain des députés. Il faut dire, à ce propos, qu’il n’existe aucune disposition enjoignant les députés ou même les sénateurs à ouvrir des permanences parlementaires.
Rares, nous dit-on, les députés qui ouvrent des permanences quand d’autres utilisent les sièges du parti pour recevoir des citoyens.
Quid des visites des parlementaires de la Chambre basse sur le terrain ? “Certains se déplacent de façon désintéressée sur le terrain pour s’enquérir des problèmes des citoyens”, nous explique un sénateur, par contre, dit-il “les députés et sénateurs de l’Alliance présidentielle (RND, FLN, MSP) font des visites d'accompagnement des ministres dans les wilayas”. Ceci dit, une des missions phares des parlementaires est bien entendu de faire des propositions de loi ainsi que de débattre, enrichir et adopter les avant-projets élaborés par le gouvernement. Là encore, les parlementaires algériens sont de mauvais élèves puisque, lors de cette 6e législature, aucune proposition de loi n’a été formulée par les députés.
Quant au débat et à l’enrichissement des projets, les habitués du Parlement savent qu’il n’en est rien. En effet, la quasi-totalité des interventions des députés vient soutenir le gouvernement, d’autres évoquent leurs communes tandis que d’autres versent dans les règlements de comptes. L’exemple est donné par les réponses des députés FLN aux voix qui se sont élevées pour revendiquer “sa mise au musée”.
Lors d’un débat sur la loi sur les partis, des députés de la formation majoritaire se sont succédé pour défendre leur sigle ignorant que leur mission consiste à débattre du projet de loi.
L’APN coûtera plus cher
La facture de l’Assemblée populaire nationale sera à coup sûr salée lors de la prochaine législature. Cette institution, considérée comme étant budgétivore, va encore le confirmer à travers l'augmentation du nombre de ses sièges qui passe de 389 à 462. Cela veut dire plus de charges encore avec les 73 sièges supplémentaires décidés récemment en Conseil des ministres.
Il faut préciser, à ce propos, que le salaire d’un simple député est de 260 000 DA. Ce dernier bénéficie d’une prime des dépenses générales de l’ordre de 45 000 DA, une indemnité véhicule d’un montant de 8 000 DA et d’une indemnité téléphone de 5 000 DA. Le député, président d’une commission perçois, quant à lui, au titre du salaire 306 000 DA avec une indemnité de responsabilité de l’ordre de 58 919 DA.
Ce dernier bénéficie d’un véhicule de service avec chauffeur et des bons d’essence (25 bons/mois).
Le vice-président de l’Assemblée nationale a, quant à lui, les  mêmes avantages que le président d’une commission avec deux véhicules de service, chauffeur et des bons essence.
Par ailleurs, les députés peuvent être logés dans la résidence du Club-des-Pins ou louer en dehors et là, l’APN débourse 63 000 DA/mois chaque année pour permettre au député de louer en dehors de cette résidence. Il faut expliquer, à ce propos, que le budget annuel de l'Assemblée nationale est estimé approximativement à 5 milliards de dinars. C’est d’ailleurs pour cette raison que le statut de député est très prisé.

“Tout le monde veut être député”
“Tout le monde veut être député”, nous explique un membre du bureau de l’APN. Un membre de le direction du Front de libération nationale (FLN) confirme cette tendance. “Le statut du député intéresse toutes les catégories de personnes cela va des chauffeurs, des coiffeuses et autres esthéticiennes aux hauts diplômés sans oublier bien évidemment tous les députés actuellement en poste, les ministres, les mouhafadhs, les militants de kasmate, les membres du Comité central dans leur totalité, c'est-à-dire tout le monde”, dit-il. Même topo au RND où le parti croule sous les dossiers de candidatures, nous explique-t-on. Il faut dire qu’il n’y pas un profil particulier du député.
Car la députation, surtout s’agissant de partis engagés dans le gouvernement n’est, selon des témoignages recueillis, pas synonyme de “compétences ou de qualifications”. “Je veux la députation pour le salaire et les avantages et je sais que je ne perds rien, puisque la seule chose qu’ils vont me demander, c’est juste de lever la main”, nous explique un ancien député FLN, qui présente sa candidature pour la future législature. Selon lui, cette déclaration est surtout valable pour les ministres candidats. Preuve en est qu’ils sont parvenus à modifier la loi électorale dans son article 93 qui les obligeait à démissionner du gouvernement trois mois avant les législatives.
On se rappelle, en effet, du forcing des députés du FLN pour supprimer cette disposition afin que cette bataille permette aux ministres en poste d’être candidats à la députation. “Quand on a goûté aux 30 millions par mois, on a du mal à partir”, nous dira un autre député qui rempile. Il faut rappeler, à ce sujet, que c’est en 2008 que les députés ont substantiellement réévalué leurs salaires. Le triplement de leurs salaires représente plus de 20 fois le Salaire national minimum garanti (Snmg).
Un député de l’opposition nous expliquera que chacun à sa raison de devenir député. “Pour les uns, c’est le confort social et pour les autres, c’est l'immunité parlementaire, tandis que pour d’autres, c’est de se rapprocher des centres de décision etc. Je me rappelle d'un député, qui était avec moi dans une commission et qui a avoué qu’il n’avait aucun lien idéologique avec son parti mais qu’il s'était retrouvé ministre tout de même”, témoigne-t-il.

lundi 5 mars 2012

Après la polémique sur le cumul des mandats Ces ministres qui boudent la députation


Bien que les listes ne soient pas encore finalisées, plusieurs membres du gouvernement Ouyahia ne sont pas tentés par la course pour un fauteuil de député. Décryptage.

Certains ministres partisans ont déjà fait savoir à leur direction politique leur décision de ne pas déposer leur candidature. Plus de la moitié de l’exécutif n’est pas, pour diverses raisons, emballée par l’échéance électorale du 10 mai prochain. Outre les ministres sans parti, plusieurs autres appartenant au FLN comme au RND ne seront pas en compétition pour siéger dans la future Chambre basse du Parlement, préférant rester membres de l’Exécutif. Ainsi donc, au FLN de Abdelaziz Belkhadem, pas moins de cinq ministres n’ont pas déposé leur candidature au parti, croit-on savoir de sources proches de l’ex-parti unique.
Outre le ministre de la formation professionnelle et celui des Relations avec le Parlement, respectivement El-Hadi Khaldi et Mahmoud Khedri, connus comme opposants à la ligne de l’actuelle direction, trois autres membres de l’exécutif leur ont emboîté le pas pour porter le nombre à cinq. En effet, selon des sources informées, Saïd Barkat, Moussa Benhamadi et Djamel Ould-Abbès ne conduiront pas, comme en 2007, les listes du FLN dans leur wilaya d’origine. Cette démarche pourrait être suivie par d’autres représentants du FLN au sein du cabinet d’Ouyahia.
Il est ainsi attendu que Abdelkader Messahel et Nourredine Moussa décident de ne pas se porter candidats sur les listes du parti. Même si les choses ne sont pas encore définitivement tranchées, le même phénomène risque de se reproduire au sein de l’autre parti de l’alliance présidentielle, le RND en l’occurrence. On croit savoir que pas moins de trois ministres ont fait savoir à leur entourage leur intention de ne pas figurer sur les listes électorales pour, disent-ils, laisser place aux jeunes cadres. Si les candidatures de Chérif Rahmani, Nouara Djaâfar, Bouabdallah Ghlamallah et celle de Youcef Yousfi sont presque sûres et confirmées, sauf changement de dernière minute, ce n’est pas le cas pour celles du ministre des Moudjahidine, celui de l’Éducation nationale et le secrétaire général du gouvernement.
Certaines indiscrétions avancent que ces trois derniers ne seraient pas emballés pour entrer en compétition électorale pour les futures législatives du 10 mai. Contrairement à leurs collègues du FLN et du RND, les quatre ministres du MSP ont tous décidé de se représenter en déposant leur dossier de candidature à la direction de leur parti. Si Benbada, Mimoun et Khanafou ont fait le choix de se présenter sur les listes dans leur wilaya natale, ce n’est pas le cas pour le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, qui conduira la liste de son parti dans la capitale au lieu de celle d’Aïn Defla.
Ce choix serait dicté, selon des sources proches de la formation islamiste, par la décision de Soltani de ne pas se porter candidat alors qu’il était attendu à ce qu’il conduise la liste de la capitale.
C’est en raison de sa popularité et le bilan de son département qu’il a été choisi par le président du MSP afin de conduire la liste d’Alger, en dépit d’une forte concurrence, notamment par les plus proches collaborateurs d’Abou Djerra Soltani. Outre les ministres partisans qui ont décidé de ne pas briguer le poste de député dans la future Chambre du Parlement, il faut ajouter les technocrates qui n’ont aucune attache partisane, à l’image de Khalida Toumi, Mourad Medelci, Karim Djoudi, Hamid Temmar, Mohamed Benmeradi, Abdelmalek Sellal, Souad Bendjaballah, Halim Benattallah, Abdelmalek Guenaïzia et Nacer Mehal.  Comme lors des précédentes élections législatives, ces membres du cabinet d’Ouyahia ne sont pas intéressés par la compétition électorale, préférant se consacrer à la gestion de leur département ministériel. Quant au ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, il est exclu de fait de la compétition électorale en raison des obligations institutionnelles et constitutionnelles dévolues à son département ministériel dans l’organisation et l’encadrement logistique des élections législatives. S’agissant des premiers responsables des deux partis de l’alliance, on croit savoir de sources informées que les candidatures de Ahmed Ouyahia, actuel Premier ministre, et Abdelaziz Belkhadem, ministre d’État, représentant personnel du président de la République, ne sont pas totalement exclues pour des raisons politiques. En janvier dernier, la rumeur les avait donnés comme candidats pour conduire les listes de leur parti dans la capitale. Cette option a vite été abondonnée. Les deux hommes ont décidé de s’impliquer autrement en sillonnant le territoire national pour appeler à un vote massif et défendre les listes de leur formation. En attendant la clôture du dépôt des candidatures au niveau des quarante-huit wilayas, réglementairement prévue pour le 26 mars à minuit, d’autres ministres pourraient rejoindre le camp de ceux qui ont déjà fait le choix de ne pas briguer la députation. La liste définitive des membres du gouvernement, qui s’engageront dans la compétition, sera connue au lendemain du 26 mars prochain. C’est à partir de cette date que les secrétaires généraux des ministères seront chargés de gérer les affaires courantes jusqu’à la formation du nouveau gouvernement, au lendemain du scrutin du 10 mai. Le gouvernement sera donc en congé pendant près de deux mois, ne se réunissant que s’il y a grande urgence, affirment certaines sources.
C’est ainsi donc que les ministres candidats seront invités, à travers une instruction, à diriger leur campagne électorale à partir de leur QG et avec les moyens de leur parti. Cette décision est prise dans le cadre du dispositif mis en place par le pouvoir pour garantir la régularité du scrutin et la neutralité de l’administration. Même les walis seront instruits pour ne pas s’impliquer ni s’afficher dans les meetings des ministres ni ceux des chefs du parti, même quand celui-ci occupe un haut rang institutionnel. L’on se rappelle de la polémique suscitée par l’article 93 du projet de loi portant régime électoral lors des débats à l’assemblée nationale en décembre dernier. Cette disposition contenue dans le texte initial du gouvernement exigait des ministres qui veulent se porter candidats de demissionner trois mois avant le scrutin. Cet article avait alimenté les débats des jours durant à l’hémicycle, comme sur la place publique et à travers les colonnes des journaux. Arguments contre arguments, les députés et ministres des partis de l’alliance, et notamment ceux du FLN, ont fini par gagner la bataille puisque cette disposition à tout simplement été supprimée sur instruction “d’en-haut”.
Le projet final soumis au vote des parlementaires a été dépouillé de cet article si controversé.

M A O

Partis islamistes : Les gros sous de l’étranger


En Tunisie, en Egypte, en Libye, la conquête fulgurante du pouvoir par des mouvements islamistes, parrainés notamment par les pétromonarchies du Golfe, est sujette à suspicion. Le rapprochement avec l’Algérie est vite fait. L’implication du Qatar dans le soutien aux mouvements islamistes de tous bords (chiites ou sunnites, salafistes djihadistes ou Frères musulmans) ne date pas du Printemps arabe
Le nouveau code électoral et la loi sur les partis en Algérie ont sacrifié l’exigence de transparence des finances des formations politiques.

Nos islamistes sont-ils financés de «l’extérieur» ? Doha est-elle devenue leur nouvelle «Mecque», leur bailleur de fonds ? Grave (ou grotesque), l’accusation, martelée pendant des semaines par le très remonté triumvirat Hanoune-Benyounès-Chihab, respectivement secrétaire général du Parti des travailleurs, du Mouvement populaire algérien et membre du bureau national du Rassemblement national démocratique, ne semble pas trop alarmer le pouvoir politique. «Il y a possibilité d’enquête», répondit, la semaine dernière, sur un ton désinvolte, Dahou Ould Kablia, le ministre de l’Intérieur. Fait avéré ou délire paranoïaque ? L’acte d’accusation serait-il juste un écran de fumée pour cacher des enjeux autrement plus importants dont le financement (interne) des partis politiques, véritables écuries d’Augias où se fabriquent, avec la puissance de l’argent sale et des deniers publics, la clientèle du régime.
Début février, mille et une news. «Nos islamistes en devenir», thème d’un débat animé (rencontres d’Algérie News) entre autres par Mohamed Chafik Mesbah, l’intellectuel des «services». L’analyste est profondément pessimiste, et pour cause ! Le printemps arabe a accouché de l’apocalypse. C’est une forme nouvelle de recolonisation qui frappe, explique-il, à nos frontières, alors que le pouvoir politique, ajoute-t-il catastrophé, persiste dans sa fuite en avant, «incapable de lire correctement les événements et prendre conscience de l’ampleur de la menace». Mesbah est résigné à la sombre perspective d’un «changement par la violence».
En Tunisie, en Egypte, en Libye, la conquête fulgurante du pouvoir par des mouvements islamistes, parrainés (et armés) notamment par les pétromonarchies du Golfe, est sujette à caution, à suspicion. Le rapprochement avec l’Algérie est vite fait. «Nos islamistes financés par des parties étrangers, ce n’est un secret pour personne, ou tout juste un secret de Polichinelle», fait remarquer le sociologue Zoubir Arrous. Toute la difficulté, note le chercheur sur l’islamisme au Cread, est de conforter les faits (historiques) avec des preuves matérielles. Ce qui n’est pas évident, selon lui, à dénicher eu égard au caractère occulte, par nature, de ces financements. Dès les années 1970, les pétromonarchies du Golfe — dont les caisses ont été renflouées par le «choc pétrolier» — en coordination avec les USA, ont formé, financé (et armé) une pléiade de mouvements fondamentalistes, d’associations religieuses, caritatives… à travers le monde, des Caraïbes à l’Indonésie, de l’Egypte à l’Afghanistan, Iran, jusqu’en Palestine.

«L’état wahhabite, épicentre du séisme intégriste dans le monde musulman»

Pour contrer le communisme et le courant nationaliste socialisant, l’Etat wahhabite a joué un rôle-clé et est devenu, par excellence, «l’épicentre du séisme intégriste dans le monde musulman (in Roger Garaudy, Intégrismes, p 10)». «Autrement, comment des partis islamistes fraîchement créés, s’interroge Arrous, peuvent-ils se permettre de louer une salle gigantesque de la dimension de la Coupole (complexe du 5 Juillet à Alger) et prendre en charge 6000 congressistes venus de dizaines de wilaya du pays ?» Allusion faite au Congrès, très tape-à-l’œil, le 10 février dernier, du Front pour la justice et le développement (FJD), présidée par la présumée nouvelle coqueluche de l’«internationale islamiste», à savoir cheikh Abdallah Djaballah. Par ailleurs, observe l’universitaire, les partis islamistes algériens, de par la composante sociologique de leur base militante et sympathisante, faite de grands commerçants, petits industriels, hommes d’affaires, entrepreneurs, négociants…, sont les mieux lotis «financièrement», sur la scène politique algérienne, pouvant rapidement mobiliser des moyens financiers considérables.
La quasi-totalité des associations islamistes algériennes — dont certaines muées en partis politiques après la constitution de 1989 —, rappelle H’mida Layachi, spécialiste de la mouvance islamiste algérienne, ont été, à un moment ou un autre de leur histoire, en collusion directe avec l’Etat wahhabite. Le FIS lui-même a bénéficié de l’aide massive de l’Arabie Saoudite jusqu’à la première guerre du Golfe qui verra la source de ce financement se tarir à cause du soutien affiché par le parti dissout au régime de Saddam Hussein.
«Abassi Madani, le chef du FIS, se rendait  dans les pays du Golfe à chaque épreuve politique, et il en rapportait des chèques libellés en millions de dollars», note Alexandre Del Valle dans Islamisme et Etats-Unis : une alliance contre l’Europe. «Ces subventions, souligne Del Valle, furent à l’origine de l’équipement électronique qui permit notamment au FIS d’analyser les résultats électoraux avant les autorités algériennes, de disposer d’une flotte de véhicules pour transporter ses troupes aux endroits stratégiques et d’acheter des armes en Allemagne de l’Est». Vingt ans après avoir misé sur le FIS, la «finance islamique» irriguera-t-elle, de nouveau, les veines des partis intégristes ?
12 février. Hydra, siège de l’UDR. C’est dans ce quartier huppé sur les «hauteurs» d’Alger, où la location d’une villa peut atteindre les deux millions de dinars par mois, que le Mouvement populaire algérien (ex-UDR) a dressé son quartier général. Une villa cossue qui, veille d’élection, grouille de monde. Les murs suintent encore la peinture fraîche, le bois massif. Des tableaux d’ornement, du matériel informatique, négligemment déballés, squattent encore les recoins de bureaux. L’homme du «j’accuse» les leaders de partis islamistes de faire le pèlerinage à Doha, leur «nouvelle Mecque», d’y «revenir avec des chèques», c’est lui : Amara Benyounès, ancien vice-président du RCD, fait ministre de la Santé à la faveur de l’intégration du RCD au gouvernement (au pouvoir ?) en 1999. Comme Louisa Hanoune, Amara Benyounès concentre ses tirs sur ce qu’il qualifie de «bélier démocratique», le Qatar, un ergot sorti de la Péninsule arabique, 11 000 km2 (Tébessa est plus vaste de 2000 km2), baignant dans un océan de gaz, de dollars (700 milliards de dollars de fonds souverains) et d’ambitions démesurées.
Benyounès est convaincu que le «Qatar finance les intégristes algériens, comme l’ont fait auparavant pour tous les mouvements fondamentalistes de par le monde l’Arabie Saoudite, l’Iran, les Emirats etc.». Des preuves ? Benyounès dit n’en posséder «aucune». «Pour l’heure, dit-il, nous n’avons qu’un faisceau de présomptions. Tout le monde a vu le rôle trouble que joue le Qatar en Syrie, le financement de la campagne des islamistes d’Ennahdha en Tunisie, l’aide logistique, militaire et financière apportée par cet Emirat aux djihadistes libyens.»
Janvier 2012.  Soltani et d’autres dirigeants de partis islamistes détonnent, agacent par leurs pèlerinages à Doha, Ankara, deux «places» fortes de la «finance islamique», particulièrement convoitées, en ces temps de pré-campagne électorale, par les islamistes de bazar. En janvier, Soltani aurait séjourné (d’après Louisa Hanoune), plus de vingt jours dans cet Emirat, a rencontré, pas seulement le «mufti» des «révolutions arabes», Cheikh Al Qaradawi, et s’est fait royalement inviter par la très «Embedded» chaîne Al Jazeera. Le président du MSP frayera aussi du côté d’Ankara. Son pèlerinage à la Sublime porte, rapporte un quotidien national, s’est fait à bord d’un avion privé appartenant à un homme d’affaires turc. 200 entreprises turques activent en Algérie dans l’agroalimentaire, le textile, la sidérurgie, la pêche et surtout le BTP, secteur contrôlé par des ministres MSP. Les entreprises et produits turcs ont pignon sur rue. En novembre 2008, Özgün Insaat, entreprise turque de bâtiment installée depuis 2004 en Algérie, décroche 4 contrats dans les travaux publics et les transports, d’un montant de 2 milliards d’euros.  
Simple coïncidence ? Abderrezak Mokri se veut  catégorique en évoquant les relations qu’entretient son parti avec des ONG et associations proches de l’AKP, le parti modèle achevé de l’islamisme «light», libéral et allié de l’Occident : «Nos relations avec l’AKP sont transparentes. Des relations politiques, purement et simplement», commente Mokri. Les bonnes affaires turques en Algérie n’ont pas attendu, selon lui, les ministres MSP pour prospérer.  
8 février, siège de Haraket mujtama Essilem  (MSP). De l’extérieur, le siège du parti islamiste ne paie pas de mine. L’immeuble de 5 étages, offert par l’Etat au milieu des années 1990 — lorsque Hamas du Cheikh Nahnah a «rallié», avec armes et bagages le camp du pouvoir —, est en plein chantier. Mitoyen avec le  centre commercial au nom évocateur, Al Khalij, sis à quelques encablures du Palais El Mouradia, le quartier général des «khouanjia» fait peau neuve, se pare en prévision d’une victoire électorale qu’on croit «certaine», en mai prochain. A l’intérieur, le marbre est de rigueur : équipements high-tech et mobiliers de bureaux flambant neufs, boiserie de qualité supérieure… les locaux du MSP respirent la collection «printemps arabe».
Confronté à l’accusation de financement qatari, le vice-président du MSP, Abderezak Mokri, éclate d’un rire théâtral, d’un rire nerveux. «Vous pensez bien que si les services de l’Etat avaient la moindre chose contre nous, nous serions déjà taillés en pièces. Massacrés.» Mokri dénonce un procès en sorcellerie, «œuvre, dit-il, de forces politiques en panne d’idées, de militantisme et qui n’ont que ces mensonges pour espérer se maintenir sur l’échiquier.»
Mai 2010. Mokri prend la tête de la délégation algérienne participant à la flottille de la liberté (Free Gaza) à bord d’un bateau acheté en Turquie (au nom de l’épouse de Soltani) et battant pavillon algérien. Une grosse opération montée par plusieurs ONG, dont l’incontournable IHH (Insani Yardim Vakfi), une puissante fondation caritative turque de défense des droits de l’homme et secours humanitaires. Etroitement liée au Saadet partisi (le parti islamiste de la félicité) et au gouvernement islamiste AKP d’Erdogan, l’IHH — dont certains de ses membres sont nommés au gouvernement — est active dans plus de 100 pays, principalement en Afrique où elle finance des milliers de projets de bienfaisance. Qualifiée par la presse turque de ONGG (Organisation non gouvernementale du
gouvernement !), l’IHH est de ces outils redoutables de la politique étrangère turque et de sa stratégie d’influence régionale. Tout comme l’est la puissante Tuskon, la Confédération des hommes d’affaires et des industriels de Turquie, 33 260 hommes d’affaires qu’on dit «puritains nationalistes», alliés avec la confrérie de Fathulah-Gulen, et fer de lance de stratégie de (re)conquête de l’Afrique et ses marchés.

Doha ou sublime porte : des cheikhs et des chèques

Les collusions des partis islamistes avec le Qatar, la Turquie, les puissances américaine et européenne ne sont pas qu’une vue de l’esprit, soutient Amel Boubkeur, chercheur en sociologie à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS, France). La spécialiste qui a eu à éplucher les comptes de certains partis islamistes comme le MSP, réfute toutefois l’hypothèse d’un financement d’ordre «idéologique». «Il serait plus pertinent, d’après elle, d’analyser le phénomène du financement qatari sous le prisme géopolitique et géostratégique, certes bête et méchant, que sous le prisme de la concordance idéologique qui ne tient pas la route. Ça, c’est la lecture que se fait la presse française, très loin des enjeux véritables dans ces pays.»
Si les connexions du MSP avec la branche d’hommes d’affaires de l’AKP sont établies, cela ne veut aucunement dire qu’elles influent sur les prises de marchés et les échanges économiques et commerciaux (deux milliards USD/an avec la Turquie). La seule clé de voûte des échanges reste d’ordre «purement économique». «Ce qui intéresse Turcs et Qataris, c’est d’abord l’acquisition de marchés.» Et le MSP «a plus joué le rôle d’interface que de partenaire idéologique. Et les membres de l’AKP avec qui j’ai pu m’entretenir n’aimaient d’ailleurs pas que les mouvements islamistes, de Tunisie, du Maroc ou d’Algérie se réclament de leurs expériences, car ils sont, au contraire, soucieux de dé-islamiser leur gouvernance par rapport à l’Europe, les USA etc.». «Au-delà du fantasme d’un Islam politique qui grossirait par l’importance de ses moyens financiers, conclut-elle, le plus dangereux pour la démocratie en Algérie, au-delà des partis islamistes, c’est le mode de redistribution de la rente, captée par les partis au pouvoir, les islamistes y compris.»  
Doha. 29 mai 2007. La deuxième édition du «Forum pour la démocratie et les réformes dans le monde arabe» est un franc succès. Royalement pris en charge par la princesse Sheikha Mozah (3e épouse de l’émir et son éminence grise), la présidente de la très influente et richissime Qatar Foundation (un budget de 15 milliard USD), des centaines d’experts, journalistes, hommes politiques, leaders d’opinions…, venus des quatre coins de la planète, anticipaient les chamboulement à venir dans la région. Un des thèmes discutés traitait déjà du «rôle des puissances occidentales dans les transitions démocratiques» !H’mida Layachi, à l’instar d’une dizaine d’universitaires et représentants d’associations et organisations de la société civile algérienne, avait pris part aux ateliers de ce forum, incubateur avant l’heure des révoltes arabes. Problèmes des «minorités», «femmes en politique»,  «rôle de la société civile», des thèmes prometteurs d’autant de révolutions arabes, dont est le «premier exportateur».
Pour H’mida Layachi, l’implication du Qatar dans le soutien aux mouvements islamistes de tous bords (chiites ou sunnites, salafistes djihadistes ou Frères musulmans) ne date pas du «printemps arabe». Elle est bel et bien antérieure. Micro-Etat dont les revenus annuels dépassent les 100 milliards de dollars (contre 30 milliards d’importations), le Qatar prend sous sa coupe une pléthore de mouvements islamistes, des plus modérés aux plus extrémistes : les talibans, accueillis sur son sol, les salafistes djihadistes de Libye, les Frères musulmans tunisiens, égyptiens et algériens.

La démocratie selon cheikha Mozah
Le dissident du MSP, Abdelmadjid Menasra, président du Front du changement (FC) aurait, d’après H’mida, déjà reçu l’onction suprême de Cheikh Al Qaradawi, le président de la puissante Union mondiale des oulémas musulmans.
Mais il n’y a pas que les islamistes, précise-t-il, qui ont bénéficié des largesses et autres précieux présents offerts par les monarchies pétrolières et gazières du Golfe. Des dignitaires et caudillos du régime algérien, civils et militaires, avaient aussi leur part du gâteau. Des «hibates», des présents — une pratique de subornation ancrée dans les mœurs de ces familles royales et princières — ont été offerts à des personnalités nationales, dont l’ancien président Chadli Benjedid, Larbi Belkheir…
«Même le général Lamari avait eu sa suite dans un des luxueux hôtels de Doha, une suite voisine à celle offerte à Abassi Madani, l’ancien chef du FIS», ironise H’mida. Le président Bouteflika lui-même n’a-t-il pas été nommé «conseiller spécial» par Zayed ben Sultan Al Nahyane, le fondateur des Emirats, un «salarié» de sa majesté l’Emir, avant de retrouver l’Algérie, comme président de la République ?
 

Louisa Hanoune : «J’accuse», «je n’accuse pas»… les islamistes ! :

Les pourfendeurs des partis islamistes ont-ils la ficelle courte ? Après avoir savonné, par monts et par vaux le plancher aux islamistes et organisations de la société civile (LADDH, SOS Disparus…) accusés de sous-traiter tour à tour pour l’OTAN, le Qatar, la Turquie, l’impérialisme américain, le sionisme, pour les sages de Sions, la porte-parole du Parti des travailleurs se rétracte publiquement.
«Je n’ai jamais accusé les partis islamistes de recevoir de l’argent de l’extérieur», dit-elle lors d’une conférence de presse, le 28 février dernier. Le revirement est en effet spectaculaire. Dix jours auparavant, la SG du PT a affirmé que des responsables de partis islamistes algériens se sont rendus, le mois de janvier dernier, au Qatar, pour quémander un soutien financier aux cheikhs de ce richissime pays.

Ce que prévoit la loi :

-L’article 51 de la nouvelle loi sur les partis autorise les partis politiques à entretenir des relations avec les partis politiques étrangers. «Toutefois, précise le législateur, le parti ne peut entretenir des liens de coopération ou avoir de liens avec un parti politique étranger sur des bases contraires aux dispositions de la Constitution et/ou des lois en vigueur.
Il ne peut, en outre, mener des actions à l’étranger visant à porter atteinte à l’Etat, à ses symboles, à ses institutions et à ses intérêts économiques et diplomatiques, ni avoir des liens ou des rapports de nature à lui donner la forme d’une section, d’une association ou d’un groupement politique étranger.»
-L’art. 56 interdit au parti politique de «recevoir directement ou indirectement un soutien financier ou matériel d’une quelconque partie étrangère, à quelque titre ou forme que ce soit».
Mohand Aziri