lundi 5 mars 2012

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES DU 10 MAI PROCHAIN Les partis insistent sur la transparence


Seule la qualité du dispositif de surveillance peut donner un minimum de crédit à ce scrutin.
La quasi-majorité de la classe politique semble faire une priorité du déroulement transparent des élections législatives du 10 mai prochain. Chaque parti décline sa conception sur cette question mais la majorité en fait une fixation.
Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, incite ses militants à faire du scrutin du printemps prochain «un succès grandiose de la participation.» Mais, Ahmed Ouyahia met une condition sur les intérêts du pays. Il faut «prémunir le pays contre tout danger de nature à porter atteinte à son unité ou à son intégrité», explique le patron du RND à l'occasion de l'ouverture de la 3e conférence nationale du RND ayant pour thème «la femme et les réformes politiques». Le sujet de l'abstention s'invite dans la discours de Ahmed Ouyhia, en le rappellant devant la composante féminine du RND. «C'était l'abstention qui était sortie victorieuse des législatives de 1991 pour, ensuite, engendrer une décennie de la résistance» au terrorisme, explique-t-il. Le premier secrétaire du Front des forces socialistes, Ali Laskri, souligne dans son point de presse tenu au siège du parti: «Seule la qualité du dispositif de surveillance peut rendre un minimum de crédit à ce scrutin». Dans ce sens, il indiquait que son parti est conscient du «désintérêt des Algériens pour toute échéance électorale». En même temps, il ajoute que les citoyens «veulent un changement pacifique parce qu'ils connaissent le prix exorbitant, humain et politique, d'un changement violent». En ce qui concerne la surveillance du vote, le doyen des partis de l'opposition ne veut pas s'associer à d'autres formations politiques dans le processus de contrôle de cette élection dont la finalité principale est la rédaction et l'adoption d'une nouvelle Constitution. A ce propos, l'ancien député de Boumerdès dévoile son choix sur la qualité des prétendants sous la bannière du FFS, à l'Assemblée nationale. Pour ce faire, «nous, militants engagés et intègres, pour tenir les engagements du parti», précise-t-il. Pour sa part, le Mouvement de la société pour la paix que dirige Soltani espère faire de cette élection un rendez-vous avec la transparence. Pour atteindre ce but, le premier responsable du MsP met l'accent sur l'appel visant à se détourner de l'abstention. Une phénomène craint par toute la classe politique. Pour certains, une grande proportion de la fraude électorale découle de l'abstentionnisme. Pour pallier ce phénomène, l'ex-ministre sans portefeuille appelle ses militants à se rendre en masse dans les bureaux de vote. Pour convaincre, il dira que le vote du 10 mai est «différent des autres scrutins car survenant dans une conjoncture nationale et internationale particulières.»
Convaincu des assurances des pouvoirs publics sur le déroulement transparent, le chef de file du MSP souhaite que «les garanties données par l'Etat rendent la fraude difficile surtout en cas d'une forte participation des électeurs et une surveillance scrupuleuse des urnes et du processus de vote».
Par ailleurs, Saâd Abdallah Djaballah, dans un meeting tenu à Tlemcen, appelle à «une révolution des urnes pour réaliser le changement auquel aspire le peuple». D'après l'ex-chef du mouvement Islah, «cette révolution sera garantie par des élections légales, libres et honnêtes remplissant toutes les conditions et respectant la volonté des citoyens». Le porte-parole du FJD, agréé cette semaine, invite les électeurs à choisir «les hommes et les femmes en mesure de les représenter dignement» à la prochaine Assemblée. Par ailleurs, le mouvement El Islah dont le porte-voix est Hamlaoui Akouchi, appelle dans un meeting tenu à Sidi Bel Abbès, à faire des prochaines législatives un «deuxième 1er Novembre». L'orateur souligne dans son intervention «le changement positif tant attendu» par l'Algérie. Mais l'intervenant met en garde quant à l'impératif «d'organiser des élections libres et honnêtes» qui permettraient le bannissement de la «fraude» dans ce scrutin afin d'épargner à l'Algérie «une ingérence étrangère dans ses affaires internes». En ce qui concerne le président du Parti de la liberté et de la justice, Mohamed Saïd, il annonce, quant à lui, que son parti participera aux élections législatives de manière «partielle».
Le PLJ se présente déjà dans vingt wilayas, en attendant la confection des listes électorales dans onze autres. Mohand Saïd préfère une participation partielle à une absence totale dans l'élection de mai prochain. «La participation du parti au prochain scrutin est préférable à son absence.», a-t-il déclaré dans sa conférence de presse tenue à Alger. «C'est une occasion de contribuer aux côtés des autres forces politiques», fait savoir l'ex-candidat au palais d'El Mouradia lors de l'élection présidentielle de 2009, en participant à «la réalisation des revendications pressantes du peuple pour un changement pacifique». Le nouveau chef de l'ANR, Belkacem Sahli, mise sur une forte participation aux législatives. Dans ce sens, il exhorte ses militants à Alger «les jeunes et les femmes notamment, à y participer massivement», pour faire entendre leurs préoccupation à travers les élus du parti.
Mahmoud CHAAL

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