lundi 5 mars 2012

Éternels ?

Par : Azzeddine Bensouiah
Le vent du changement souffle même sur les partis au pouvoir. Qui l’aurait cru ? De leurs bases montent des voix qui refusent que les “éternels” ministres se représentent au Parlement, au détriment des“éternels” jeunes qui, à force d’attendre leur tour, n’en croient plus.
Les jeunes du FLN sont montés au créneau pour chasser des ministres des têtes de liste et veulent que, cette fois-ci, les discours officiels se traduisent dans les faits, en laissant la place aux jeunes et en leur faisant confiance.
Les autres partis de l’Alliance n’en sont pas mieux lotis. Certains ministres sont en poste avant même l’arrivée de Bouteflika au pouvoir. Malgré les scandales qui ont secoué leurs secteurs respectifs, malgré les calamités, les protestations. C’est que, dans leur culture, la démission ne figure pas et que dans les usages du pouvoir, on ne démet pas un ministre qui déconne, de crainte de donner raison aux protestataires.
Ailleurs, pour beaucoup moins que cela, des ministres et même des présidents (l’exemple allemand est tout récent) ont démissionné, ou ont été auditionnés par la justice. Chez nous, on est allé jusqu’à refuser la proposition du président de la République consistant à exiger des ministres candidats qu’ils démissionnent de leur poste.
On a eu droit à des ministres qui ont survécu à des scandales ayant coûté des milliards de dollars aux caisses de l’État. Que ce soit pour l’autoroute Est-Ouest, Sonatrach ou encore les chemins de fer. Comme on a eu droit à des ministres qui sont à la tête de secteurs en perpétuel mécontentement, comme la santé, l’éducation et l’enseignement supérieur. Mais ils restent accrochés à leur poste, sourds et insensibles aux problèmes de leur secteur, mais rassurés de ne jamais être inquiétés.
Certains ministres n’ont pas encore tranché quant à leur candidature aux élections. Par peur d’être malmenés par la leur base ? Ou par calcul consistant à espérer d’être reconduit dans le prochain gouvernement ? Quoi qu’il en soit, nos ministres sont “les victimes” du Printemps arabe. Qui regrettera leur départ ?

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