dimanche 15 avril 2012

Samir Bouakouir est catégorique : « le FFS ira au bout des législatives »

Samir Bouakouir, ex responsable du FFS en charge de la communication dans les années quatre vingt dix, qui conduira la liste émigration de son parti pour la région France- nord, a animé samedi une conférence de presse pour expliquer les raisons qui ont conduit son parti à prendre part aux législatives du 10 mai prochain.

Se faisant l’écho de l’argumentaire déjà décliné par le premier secrétaire au moment où la décision de participation était prise le mois dernier, Samir Bouakouir expliquera : « notre participation est tactique dans la mesure où nous ne cautionnons pas ces élections par ce qu’elles pourraient être nécessairement la solution à la crise mais pour remobiliser la société et faire émerger une vraie conscience politique et une vraie culture citoyenne ».

D’insister que « c’est cela le sens de notre participation » réfutant au passage l’information selon laquelle le FFS compte se retirer de la course. « A ce jour, il n’a, en aucune manière, été question du retrait du FFS de ces élections et le parti ira jusqu’au bout de son choix » tranche t-il.

Pique au RCD

Bouakouir profite pour lancer indirectement une pique au RCD qui n’a de cesse de répéter que le FFS avait négocié un quota de députés en échange de sa participation aux législatives en guise de caution démocratique. « Notre participation au scrutin n’est en aucun cas liée aux garanties données sur la régularité du scrutin » dit-il encore en déplorant l’interprétation erronée sur cette participation, rapporté par la presse.

Selon lui? un démenti a été fait dans ce sens par le parti et que les propos d’un responsable du FFS ont été détournés de leur contexte, puisqu’il n’était pas question de retrait du parti de ces élections mais, plutôt, d’un éventuel retrait de la commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSEL).

Pour montrer que le choix du FFS n’est pas du tout lié aux péripéties de la commission de surveillance des élections, Samir Bouakouir évoquera à nouveau le sens de la participation de son parti en clarifiant bien que « notre objectif, est, d’une part, d’utiliser la tribune de la future Assemblée nationale pour susciter le débat d’idées, populariser nos mots d’ordre, porter la voix des laissés-pour-compte et être une force de propositions et, d’autre part, agir avec les forces et personnalités politiques crédibles pour construire un rapport de force politique favorable à une alternative démocratique et sociale ».

Le responsable du FFS, portant un regard critique sur la politique « boycotiste » du parti , estime que cette démarche, notamment lors des élections locales de 1990, n’est pas « une forme efficace qui permet de mobiliser les Algériens autour de projets de société d’intérêt général. « Compte tenu de la situation nationale, marquée par une société désintéressée de la chose politique, et de la situation géopolitique, avec l’exemple le plus récent du Mali voisin, la question du boycott dans une telle conjoncture ne rimerait à rien », a-t-il convenu.

Et d’argumenter à nouveau : « nous estimons, au contraire, au parti que la meilleure manière de faire émerger un rapport de force politique favorable à l’alternative du changement démocratique est de participer et créer des canaux de communication et notre participation au scrutin nous permettra d’y parvenir ».

Toujours sur la question du boycott, le représentant du FFS, dira également que celui-ci qui « n’est qu’un autre appel à l’abstention est l’expression aujourd’hui du renoncement, de la démission et de la fatalité ». « Le boycott est une coquetterie intellectuelle en complète contradiction avec la nécessité de réhabiliter le politique et en total retrait avec les exigences d’un contexte général (…). De ce point de vue, il peut même constituer une faute politique », a-t-il relevé.

Pour le représentant du FFS, la campagne électorale devrait être l’occasion d’un « vrai débat » sur les questions qui préoccupent l’Algérie et sur la manière de rendre le changement démocratique possible dans le pays. Abordant, par ailleurs, la situation de la communauté algérienne en France, il a énuméré une série d’engagements que le parti entend prendre en sa faveur. Parmi ces mesures, il a indiqué que le parti s’engage à s’associer à toutes initiatives visant à dénoncer « les comportements xénophobes, racistes et discriminatoires » quels que soient les auteurs.

Parmi ces engagements aussi et qui seront précisés sous forme de propositions dans le programme du FFS qui sera rendu public en Algérie à l’occasion du lancement officiel de la campagne électorale, il y a lieu de citer, également, la mesure exigeant le respect de l’application des accords bilatéraux entre la France et l’Algérie.

Abbès Zineb

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