lundi 23 avril 2012

Le FFS propose une charte de l'entreprise pour libérer l'investissement privé

Le FFS propose une charte de l’entreprise pour libérer l’investissement privé

Invité du Forum des Chefs d’entreprises (FCE), M. Cherifi a indiqué que son parti proposait une charte à l’entreprise dans laquelle il est imposé à l’Etat un certain nombre d’obligations pour faciliter l’investissement privé. Dans cette charte, "l’Etat doit être désormais un élément de soutien et non pas un élément de blocage", a déclaré M. Cherifi, ancien ministre du commerce dans les années 1990.

Le conseiller économique du président du FFS Hocine Ait Ahmed a expliqué que les blocages à l’investissement privé, constaté actuellement était dû à "l’incapacité de l’Etat à utiliser les instruments de régulation", ce qui le pousse à recourir aux interdits administratifs.

Ce blocage trouve aussi son origine, enchaîne le représentant du plus vieux parti d’opposition, dans "la crainte de l’Etat de perdre le contrôle politique économique et sociale du pays" s’il venait à libérer carrément l’acte d’investir.

Il a souligné à l’adresse des chefs d’entreprises présent à cette rencontre que son parti œuvrerait à mettre fin à "la ségrégation entre les entreprises publiques et les entreprises privées".

Pour autant, précise-t-il, la liberté d’entreprendre que défend son parti ne signifie nullement l’ouverture de tous les secteurs à l’investissement privé. Le FFS considère ainsi que l’Etat ne doit pas se retirer de la sphère économique et doit rester présent dans des secteurs stratégiques qu’il doit définir au préalable.

En outre, il suggère la constitutionnalisation du dialogue économique et social pour associer la société et les acteurs économiques dans la prise de décision. "Il ne faut pas que la société ou l’économie reçoivent des décisions d’en haut, qui leur soient imposées sans qu’ils aient à donner leurs points de vue sur les retombées de ces actes de gestion", a-t-il souligné.

Refusant de critiquer la situation de l’économie algérienne, M. Cherifi a indiqué que son parti voulait se placer comme une force de propositions pour changer la situation. Cette conviction ne l’a pas empêché de lancer des critiques assez sévères sur la gestion économique actuelle du pays, en affirmant que "l’Algérie s’est placée hors du combat économique qui s’est engagé à l’échelle planétaire.

Il s’est barricadé avec une stratégie défensive au lieu de s’organiser pour entrer dans la bataille", dira-t-il. Pour lui, "le système tel qu’il fonctionne est trop usé pour proposer du nouveau et que les entreprises algériennes sont actuellement désarmées face à la mondialisation".

Allant dans les détails de son programme économique, qualifié par les participants à cette rencontre de libéral pour un parti réputé social-démocrate, M. Cherifi a noté qu’il fallait cesser de parler de promotion d’exportation pour un pays qui importe presque tous ses besoins.

"Le marché national est satisfait par l’importation, on doit d’abord récupérer ce marché", recommande ce conseiller en chef de l’institut des Nations unies pour la formation et la recherche. De même, M. Cherifi a indiqué que l’Algérie ne devrait pas ouvrir son marché dans le cadre des négociations avec l’OMC, sauf dans les secteurs où elle est compétitive.

Abordant le développement du secteur industriel, dont il fut l’un des responsables, M. Cherifi a estimé que la stratégie industrielle de l’Algérie ne pouvait pas être fondée sur le capital étranger, avant de lancer cette sentence : "seule l’entreprise algérienne peut développer le pays". Pour l’agriculture, M. Cherifi a proposé que le blé et le lait soient considérés comme "des produit stratégiques" à travers le soutien des investissements dans ces deux filières.

Côté finances, le représentant du FFS a estimé qu’il était "anormal" que la gestion des réserves de change de l’Algérie ne soit pas rendue publique dans ses détails. "Je ne mets pas en cause la sincérité des gestionnaires mais on doit mettre tout le monde dans la confidence", a tenu à préciser M. Cherifi qui a évoqué au passage "la gestion anarchique des banques" transformées, selon lui, en "de simples guichets bancaires".

Interpellé par quelques membres du FCE sur la règle 51/49%, élargie aux investisseurs nationaux dans certains secteurs stratégiques, M. Cherifi a répondu que la répartition du capital n’était pas importante car ce qui compte c’est la stabilité de la mesure régissant ce partage du capital. Il a affirmé que le changement de la réglementation et le manque de transparence dans la prise de décision en matière d’investissement avaient souvent ralenti les investissements directs étrangers.
APS

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