vendredi 13 juillet 2012

Référendum d’autodétermination Un «oui» massif des Algériens


Le 5 juillet 1962, l'indépendance de l'Algérie est proclamée après 132 ans de colonisation française. Après la signature des accords d'Evian, le 18 mars 1962 et la proclamation du cessez-le-feu le lendemain, il va falloir moins de quatre mois à l'Algérie pour accéder totalement à son indépendance. L'exécutif provisoire est mis en place en avril 1962 à Rocher-Noir (Boumerdès) et le référendum d'autodétermination de l'Algérie, le 1er juillet 1962, consacre l'indépendance du pays.

Ainsi, le destin des peuples qui aspirent à leur liberté ne se négocie pas. Les Algériens, eux, se sont battus fermement et sur tous les fronts (armé, politique et diplomatique) pour recouvrer leur indépendance, et de Gaulle, symbole de la résistance pour les Français, n'a rien pu faire pour barrer la route à un peuple assoiffé de liberté. Ce peuple s'est exprimé et a fait part de ses choix, en se mobilisant comme un seul homme derrière ses représentants, le FLN-ALN.Les accords d'Évian, qui mettent un terme à la guerre d'Algérie, prévoyaient, en effet, que se tiendrait un référendum dans un délai compris entre trois et six mois. Les Algériens ont donc été appelés à entériner ces accords, fruit de longues années de négociations entre le GPRA et le gouvernement français.L'opinion publique française, elle, n'a pu que se résigner à la recherche de la paix, quitte à ce qu'elle mène à l'indépendance. Elle a approuvé, le 8 avril 1962, les accords d'Evian après avoir, le 8 janvier 1962, dit oui à l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination.Les ultras de «l'Algérie française», loin d'accepter dans la résignation cette perspective, tentent de l'empêcher en recourant à la violence, actionnant pour cela la sinistre OAS, son bras armé. Elle multiplie assassinats, fusillades, attentats, destructions de biens publics, semant, partout sur son passage, mort et désolation. Ce qui hypothèque toutes les chances de coexistence et de cohabitation entre les deux communautés. Cela pousse alors la majorité des 900 000 Français d'Algérie à quitter le pays.Les ultras de «l'Algérie française», loin d'accepter dans la résignation cette perspective, tentent de l'empêcher en recourant à la violence, actionnant pour cela la sinistre OAS, son bras armé. Elle multiplie assassinats, fusillades, attentats, destructions de biens publics, semant, partout sur son passage, mort et désolation. Ce qui hypothèque toutes les chances de coexistence et de cohabitation entre les deux communautés. Cela pousse alors, la majorité des 900 000 Français d'Algérie à quitter le pays.Référendum du 1er juillet 1962En vertu des dispositions de l'article 17 du chapitre 3 des accords d'Evian, portant organisation d'un référendum au cours d'une période de trois à six mois, à compter de la date de publication du texte des accords, cette date devait être arrêtée conformément à la proposition qui en sera faite par l'instance exécutive deux mois après l'installation de celle-ci. Concernant, la composition du corps électoral, elle est réglementée principalement par un décret du 19 mars 1962. Il comprend les citoyens résidant en Algérie (art. 1), les citoyens inscrits sur une liste électorale en Algérie résidant hors du territoire (art. 2), et certains citoyens nés en Algérie et résidant en France métropolitaine ou d'outre-mer (art. 3) ; des militaires du contingent sont exclus du bénéfice de l'article 1 (art. 4).Le jour du scrutin, la mobilisation des Algériens est maximale. Il est vrai que le travail de sensibilisation fait par le FLN auprès des populations, même les plus enclavées, était important, mais les Algériens savaient déjà tout de l'enjeu. C'est sous une chaleur caniculaire que le jour du scrutin, les Algériens sortent de chez eux pour se diriger vers les bureaux de vote. Pour aâmi Hcène, septuagénaire et ancien moudjahid, les souvenirs de cette journée sont encore très prégnants dans son esprit. «Il y avait une forte mobilisation citoyenne ce jour. Les gens s'étaient agglutinés devant le portail des locaux transformés en centres de vote avant même l'heure d'ouverture. Concernant la capitale, plus particulièrement les quartiers de Belcourt et du Salembier où j'étais mobilisé, le vote s'est passé dans le calme, il y avait du monde, la population était au rendez-vous avec l'Histoire. Ils étaient des milliers à attendre leur tour pour exprimer leur voix et changer enfin leur destin. Avec des membres du FLN, nous étions chargés d'assurer le bon déroulement du scrutin. Dehors, l'ambiance était déjà à la fête. Des haut-parleurs diffusaient dans tous les quartiers des chants patriotiques, ce qui faisait monter d'un cran cette fibre nationaliste qui était en nous. Nous étions convaincus que la fin du cauchemar était proche et que la liberté n'était qu'à portée de main.»Le «oui» l'emporte à plus de 99% de voixLe 1er juillet 1962, les électeurs algériens sont invités à se prononcer par «oui» ou par «non» sur la question suivante : «Voulez-vous que l'Algérie devienne un État indépendant coopérant avec la France dans les conditions définies par les déclarations du 19 mars 1962 ?» Les résultats du référendum d'indépendance, dans les différentes régions d'Algérie, sont alors inscrits, au fur et à mesure. Le 2 juillet, il est procédé au dépouillement des voix. Le total des résultats en faveur de l'indépendance constitue la majorité, comme l'a affirmé la commission chargée de la supervision du déroulement du référendum au cours de la matinée du 3 juillet 1962. Sur un total d'inscrits estimé à 6.549.736, répartis sur 15 circonscriptions, 5.992.115 ont exprimé leur suffrage dont 5.975.581 de oui et 16.534 de non, soit 99,72% de voix pour l'autodétermination de l'Algérie.Proclamation de l'indépendance de l'AlgérieLes résultats du référendum sont proclamés le samedi 3 juillet 1962. Le Président français, Charles de Gaulle adresse à Abderrahmane Farès, président de l'instance exécutive provisoire de la République algérienne, une lettre de reconnaissance par la France de l'indépendance de l'Algérie. L'avocat Kaddour Sator, président de la Commission de contrôle du scrutin, dresse l'acte d'état civil de l'Algérie.Le même jour, à 16 h 30, la Caravelle rouge et blanche de Tunis-Air s'immobilise sur le tarmac de l'aérogare. Dix ministres algériens sortent de l'avion. Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Rabah Bitat, Krim Belkacem, Benyoucef Ben Khedda, Saâd Dahlab, Mohammedi Saïd, Lakhdar Bentobbal, Abdelhafidh Boussouf, M'Hamed Yazid. La radio de l'aérodrome joue Kassaman, dans le silence et le recueillement. Les ministres foulent ensuite le sol algérien. Pour la première fois, un gouvernement algérien va siéger sur le sol national.Le 5 juillet 1962 est désormais la Journée nationale de la célébration de l'indépendance de l'Algérie. Les Algériens auront patienté encore deux jours pour laisser libre cours à leur joie car le 5 juillet coïncide avec une autre date très importante et hautement symbolique : la prise d'Alger le 5 juillet 1830.
Par Hassina AMROUNI
Mémoria

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