lundi 4 février 2013

Les Etudiants de France et la guerre d’Algérie. Identité et expression collective de l’UNEF (1954-1962)


Il manquait un livre sur l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) et la guerre d’Algérie. La « mino », la tendance favorable à un syndicalisme « engagé », prend le pouvoir en 1956, avec dans son giron la Jeunesse étudiante chrétienne, contre la « majo », qui le souhaite plutôt gestionnaire. « L’avenir de la communauté franco-musulmane dépendra (…) des contacts et de l’amitié que nous aurons su conserver aujourd’hui », affirme alors le président de l’UNEF, Michel de La Fournière. En 1957, contre la torture, il proclame la nécessité d’affirmer « les valeurs les plus sacrées de notre démocratie, dont l’université est la gardienne ». En 1960, la lutte du syndicat conduira à l’abrogation du texte modifiant le sursis d’incorporation accordé aux étudiants ; le 27 octobre, ceux-ci participeront massivement à la manifestation contre la guerre. On peut regretter que cet ouvrage issu d’une thèse n’ait pas bénéficié d’une (nécessaire) réécriture ; mais il permet d’accompagner enfin ce moment crucial pour l’UNEF, celui de sa politisation.
Anne Mathieu 
Le monde diplomatique