mercredi 17 avril 2013

Ali Kafi : un grand maquisard de l’indépendance du pays s’en va


Ali Kafi est décédé mardi au petit matin dans un hôpital à Genève(Suisse) à l’âge de 85 ans. Il a succombé à un brusque malaise. La dernière apparition publique de celui qui avait succédé à Mohamed Boudiaf à la tête du HCE, remonte au jour de l’enterrement du président Chadli Ben Djédid.
Ce jour-là Ali Kafi, habillé d’un costume en toile bleu “Changai” coiffé d’un couvre chef était aux côtés du président Bouteflika, à la tête du cortège funèbre au cimetière d’El Alia. Cimetière où il sera inhumé avec ses frères d’armes.
Ali Kafi est une grande figure de la révolution qui nous quitte. Il fait partie de cette génération privilégiée qui est entrée à jamais dans l’histoire contemporaine de l’Algérie, pour avoir justement choisi d’être aux avants poste de combat contre le colonialisme français.
Très jeune, il était déjà imprégné des idées du PPA, le premier parti politique algérien à revendiquer l’indépendance de l’Algérie. Il adhère à ce parti en 1945 en créant une cellule locale à Skikda, où il a vu le jour le 17 octobre 1928.
Les massacres du 8 mai 1945 ont renforcé sa conviction pour la lutte armée. Et c’est tout naturellement qu’il rejoindra les rangs de la révolution le 1er novembre 1954, après avoir été contacté par Didouche Mourad, chef historique de la wilaya II.
Il milite d’abord à Skikda, puis rejoint les maquis du Nord-Constantinois (Zone II, devenue wilaya II après le Congrès de la Soummam en 1956).
Sous les ordres de Zighoud Youcef, Ali Kafi participe aux offensives d’août 1955. Un an plus tard, il fait partie de la délégation de la zone II au congrès de la Soummam, et devient ensuite le dirigeant de la wilaya II (de 1957 à 1959), après le départ de Lakhdar Bentobal en Tunisie.
En mai 1959, Ali Kafi est appelé à Tunis et devient un des dix colonels, qui vont réorganiser les instances dirigeantes de la Révolution (le GPRA et le CNRA).
Au cours de la crise de 1962, Ali Kafi se retrouve du côté du GPRA. Pendant la fameuse crise de l’été 1962 entre l’Etat Major de l’ALN, sous la férule de Boumediene et le GPRA, présidée par Ben Khedda, Ali Kafi a pris fait et cause pour le gouvernement provisoire.
A l’indépendance, Ali Kafi est nommé ambassadeur dans plusieurs pays, à savoir la Syrie, le Liban, la Libye, la Tunisie, l’Egypte, l’Irak et l’Italie. En1990, il a été élu secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM). Son élection à la tête de cette organisation coïncidait avec l’ouverture politique de l’Algérie au pluripartisme.
Il profitera pour initier un rapprochement entre les anciennes figures de la révolution. Et c’est en cette qualité de patron de l’ONM que Ali Kafi a été désigné pour faire partie du Haut comité d’état, une institution de fait, pour suppléer à la vacance du pouvoir après la démission du président Chadli Bendjédid Il succède le 2 juillet 1992, en tant que président du HCE, à Mohamed Boudiaf, assassiné le 29 juin 1992.
Au cours de sa présidence, Ali Kafi a tenté de redonner un nouveau souffle politique au FLN, à travers ce qu’il avait alors qualifié de “projet national renouvelé”.
Après avoir quitté la présidence du HCE , suite à la désignation du président Liamine Zeroual, Ali Kafi est revenu encore à la tête de l’ONM de 1994 à 1996, date à laquelle il quittera définitivement la scène politique pour se consacrer à la rédaction de ses mémoires. Des mémoires qui ont été suivies d’une violente polémique avec les proches de Abane Ramdane
Algérie1