vendredi 27 décembre 2013

HOUARI BOUMEDIÈNE : Un homme , une Légende vivante (revue de presse)

HOUARI BOUMEDIÈNE : Un homme , une Légende vivante (revue de presse)

                                                 Hommage à Houari Boumediéne


La mort de Boumediene

Jeudi 5 octobre 1978. Le vol régulier Alger-Moscou est prévu à 9 h 15. Les rares passagers attendent patiemment dans la salle d'embarquement quand ils voient trois limousines noires s'immobiliser devant la passerelle. L'homme qui prend place dans l'avion n'est autre que Houari Boumedienne, accompagné de Ahmed Taleb Ibrahimi, ministre et médecin. Curieusement, il n'y aura pas de cérémonie officielle pour saluer le départ du raïs. Pourquoi tant de secret autour d'un voyage présidentiel ?

Depuis son retour le 24 septembre de Syrie, où il assistait à une réunion de chefs d'État arabes, Boumedienne se plaint de maux de tête continus. La douleur est si forte que ses audiences sont limitées. Des dirigeants étrangers débarquent à Alger sans pouvoir le rencontrer. C'est le cas du vice-président du Vietnam Nguyên Huu Tho, ami de longue date du président. L'incident intrigue. Le raïs serait-il dans l'incapacité de gouverner ? Les rumeurs commencent à se répandre.
Boumedienne aurait été victime d'un empoisonnement lors de son séjour en Syrie. Le Mossad l'aurait contaminé avec le flash d'un appareil photo. L'hebdomadaire britannique Sunday Express, citant une source française, affirme qu'il a été déposé par de jeunes officiers. Boumedienne est malade, tout simplement. Les médecins détectent une hématurie, caractérisée par des traces de sang dans les urines. Malgré les soins, le mal persiste. Dès lors, on décide de l'évacuer sur Moscou. Pourquoi l'Union soviétique et non la France ou la Suisse ? Parce que les amis russes cultivent la discrétion. Le jeudi 5 octobre, Boumedienne s'envole donc vers Moscou. Son dernier voyage.
Là, le président est pris en charge par les meilleurs spécialistes, qui évoquent la maladie de Waldenström, une infection rare du sang découverte par un chercheur suédois qui lui a donné son nom. La dernière semaine du mois d'octobre, le secret est défloré : Boumedienne est officiellement malade. À Bagdad, le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika, l'admet, quoique en termes diplomatiques : « Le président a éprouvé le besoin de prendre du repos, car il était complètement exténué », affirme-t-il. En URSS ? Drôle d'endroit pour prendre des vacances ! Personne n'est dupe. Les diplomates à Bagdad savent que Boumedienne est souffrant. Le 14 novembre, le quotidien El-Moudjahid annonce en une : « Le président est de retour à Alger. » Affaibli et amaigri, Boumedienne est contraint au repos. Le samedi 18 novembre, il plonge dans le coma. Du coup, l'hôpital Mustapha d'Alger est transformé en bunker alors qu'une gigantesque opération médicale internationale est mise en place. Les sommités de la médecine mondiale se rendent au chevet de l'illustre malade.
Non loin de la grande salle où se retrouvent les médecins se tiennent d'autres réunions, plus secrètes, mais tout aussi décisives. Les membres du Conseil de la révolution, instance mise en place par Boumedienne au lendemain du coup d'État contre Ben Bella en juin 1965, se concertent. Il y a là Chadli Bendjedid, commandant de la région militaire d'Oranie ; Abdellah Belhouchat, chef de la première région militaire de Blida et coordinateur du ministère de la Défense ; Abdelaziz Bouteflika, ministre des Affaires étrangères ; et Ahmed Bencherif, ancien patron de la gendarmerie. Tous des prétendants à la succession.

Le vendredi 24 novembre, petite lueur d'espoir : le raïs émerge du coma. Il faut tout tenter pour le sauver. Quelqu'un suggère le nom de Jan Gosta Waldenström, médecin chef de l'hôpital de Malmö. Son diagnostic ne tardera pas : les chances de Boumedienne sont infimes. Mais, comme il l'avouera à un journaliste de Paris Match, « les choses peuvent tourner. La vie n'a peut-être pas encore dit son dernier mot ». Cependant, à Bouteflika, Waldenström tient le langage de la franchise : « Il n'y a rien à faire. »
Le 28 novembre, Boumedienne sombre à nouveau dans le coma. Un journaliste de Jeune Afrique écrira : « Durant quarante-huit heures, les praticiens croient encore à une possible récupération. Mais, à peine entrouvertes, les portes de l'espoir se sont refermées. » Mercredi 27 décembre 1978, Houari Boumedienne décède à 3 h 55 du matin. Il avait 46 ans. Les Algériens sont sous le choc. Ils seront des milliers à assister à son enterrement le vendredi 29 décembre, au cimetière d'Elia, près d'Alger. Habillé d'un manteau noir, Abdelaziz Bouteflika prononce l'oraison funèbre. Un signe que la succession est réglée à son profit ? Contre toute attente, Bouteflika sera disqualifié de la course à la présidence. Les militaires ont préféré Chadli Bendjedid.

Jeune Afrique article 24/12/2004



HOUARI BOUMEDIÈNE : Un homme , une Légende vivante

«Les expériences humaines dans bien des régions du monde ont démontré que les liens spirituels (...) n´ont pas pu résister aux coups de boutoir de la pauvreté et de l´ignorance pour la simple raison que les hommes ne veulent pas aller au Paradis le ventre creux. (...) Les peuples qui ont faim ont besoin de pain, les peuples ignorants de savoir, les peuples malades d´hôpitaux.» Discours de Boumediène à la Conférence des États islamiques à Lahore en 1974.

Professeur Chems Eddine Chitour

27 décembre 1978, le destin de l´Algérie bascule, une fois de plus. Le président Boumediène décède. Ce fut véritablement un choc bien que l´opinion fut préparée à cette douloureuse issue. Qui était Houari Boumediène qui fascine tant les jeunes et moins jeunes? Certains retiennent le fameux "Kararna ta´emime el mahroukate": "Nous avons décidé la nationalisation des hydrocarbures". Par cette phrase, Boumediène annonçait à la face du monde que l´Algérie tenait en main son destin énergétique. Est-ce ce leader qui, pour la première fois, à la tribune des Nations unies, militait pour un Nouvel ordre économique international plus juste, où les matières premières seraient payées à un prix juste? Mohammed Boukharouba, qui prendra le nom de Houari Boumediène, a vu le jour à Aïn Hasseïnia, près de Guelma le 23 août 1932. Né dans une famille de paysans pauvres, il symbolise par sa naissance la pluralité de l´Algérie dans sa double composante identitaire: son père était arabophone et sa mère berbérophone. Il incarnait ainsi, vraiment, l´Algérie dans sa diversité. Il a passé son enfance, en effet, parmi les fellahs dont il a conservé la rusticité.

Il avait rejoint, avance Paul Balta, à six ans, l´école primaire française. Ses parents l´avaient mis aussi, parallèlement, dans une école coranique où il apprendra, parfaitement, les soixante versets du Livre saint de l´Islam. Il est entré, peu après, à la médersa El Kittania de Constantine où l´enseignement était dispensé, totalement, en arabe. Il est certain, cependant, qu´il avait déjà contracté le goût de la lecture, en français. Il l´a, vraisemblablement, conservé toute sa vie. Certains témoins m´ont rapporté qu´il lui arrivait de réciter, mais dans un cadre restreint car il était très pudique, "La mort du loup" d´Alfred de Vigny. Au cours de nos tête-à-tête, il est advenu qu´il recourt, pour étayer son argumentation, à des ouvrages français, ceux de Jacques Berque.Il avait évoqué l´Egyptien Taha Hussein. Ses lectures étaient très éclectiques mais portaient, essentiellement, sur les chroniques d´histoire politique, les biographies d´hommes d´Etat, des recueils de poésies arabe et française. Pour ce qui concerne ses goûts musicaux, j´ai déjà évoqué sa faiblesse pour le flamenco du temps de l´état-major. J´ai appris que devenu chef de l´Etat, il écoutait, religieusement, "le concerto d´Aranjuez", réminiscence, sans doute, d´un attachement profond à l´Andalousie musulmane. Cela ne l´empêchait pas de goûter à toute la panoplie de la chanson algérienne, notamment les mélodies de Aïssa El Djarmouni voire les chansons à thème politique de Rabah Driassa sans oublier les mélopées de Cheikh Raymond. «Il est certain que Boumediène était profondément convaincu de la nécessité de rétablir la langue et la culture arabes dans leur statut souverain en Algérie. Il avait grand soin à ce que ses discours officiels soient rédigés dans la langue arabe. Par contre, il faisait preuve d´une grande ouverture d´esprit pour la culture occidentale en général dont il voulait promouvoir les rapports d´échanges avec la pensée arabe et musulmane».(1)
"Discret mais efficace, timide mais fier, réservé mais volontaire, autoritaire mais humain, généreux mais exigeant, prudent dans l´audace, voilà comment m´est apparu Boumediène lorsque j´ai eu à le connaître et à l´observer. Homme du soir, il aimait se retrouver, de temps à autre, tant qu´il était encore célibataire, avec quelques amis auprès desquels il se montrait enjoué et rieur, selon ce que m´ont affirmé plusieurs d´entre eux. Il aimait jouer, aussi, aux échecs sans être un joueur émérite. Ses goûts gastronomiques étaient sans prétention et, en fait, il avait fini par contracter l´habitude des plats servis dans l´armée. Il évitait, systématiquement, les sucreries mais raffolait des galettes de pain faites à la main. En fait, aucun luxe n´avait prise sur lui, sinon celui de fumer. Président de la République, il opte, cependant, pour les cigares cubains que lui envoyait Fidel Castro. Avec le burnous en poil de chameau, c´est le seul luxe qu´il se soit permis".(1)
"Il était animé par une profonde conviction, l´argent de l´État appartenait à la nation et ne devait pas être dilapidé. Cette conviction a guidé son comportement, de bout en bout de sa vie. Devenu président de la République, il usait toujours de son seul salaire et s´interdisait les dépenses somptuaires qu´il aurait pu facilement imputer au budget de l´État. Lorsqu´il lui arrivait de se rendre à l´étranger, il s´interdisait tout aussi bien les achats luxueux. Contrairement à certains chefs d´État d´autres pays arabes, il ne s´était pas fait construire ni un ni plusieurs palais luxueux, ni en Algérie ni à l´étranger. Sachant que je connaissais bien les pays du Golfe où j´avais effectué de nombreux reportages, il m´avait raconté qu´un des émirs lui avait offert une de ces voitures rutilantes et luxueuses qu´il avait aussitôt fait parquer dans un garage. Son chauffeur me l´avait montrée. Après sa mort, elle était toujours sur cales, inutilisée...A sa mort, ses détracteurs ont découvert, avec étonnement, qu´il ne détenait aucun patrimoine immobilier, aucune fortune personnelle et que son compte courant postal était approvisionné à hauteur, seulement, de 6000 dinars...Il était très réticent à évoquer sa vie privée. Je sais toutefois qu´il était très attaché à sa mère et lui donnait pour vivre une partie de son salaire. Des témoins m´ont néanmoins raconté qu´il s´était disputé avec elle, alors qu´elle était en vacances à Chréa, une station d´hiver proche d´Alger. Sa mère lui avait demandé, en effet, de faire exempter son frère cadet Saïd des obligations du service national. Houari Boumediène opposa un refus catégorique. Quelque temps plus tard, en effet, Saïd qui fit ses études à l´Ecole nationale polytechnique, le frère cadet accomplissait, dans des conditions très ordinaires, son service national..."(1)
"Boumediene entretenait des rapports empreints de courtoisie, pour le moins de correction, avec ses collaborateurs. Qu´il s´agisse de ministres, de conseillers, de secrétaires, de gardes du corps ou de chauffeurs, il se comportait avec une égale humeur, une grande sérénité et des gestes pondérés. Cela ne l´empêchait pas, sur le plan du travail, d´être des plus exigeants, tout comme il l´était avec lui-même. Boumediène était guidé par un souci permanent de préserver l´unité nationale - à telle enseigne qu´il avait interdit que les notices biographiques officielles des responsables comportent leur lieu de naissance- supervisait, de loin mais attentivement, cet ensemble en prenant soin de déceler, au passage, les compétences qu´il savait récupérer à son service, mais surtout en veillant à ce que le népotisme et le régionalisme ne soient pas érigés en règle au niveau des institutions et des grands corps de l´Etat. Il savait aussi se mettre à l´écoute de ses collaborateurs et pratiquait le travail en équipe. Probablement, l´usage du burnous, habit traditionnel en Algérie, comportait-il, pour lui, une signification symbolique particulière, une manière d´afficher l´identité retrouvée du peuple algérien. Le protocole demeurait, autrement, assez sobre, sans aspect ostentatoire..."(1)
"Encore une fois, l´essentiel, pour lui, était de mobiliser le peuple et d´assurer le succès du triple objectif qu´il s´était fixé, construire l´État, parfaire l´indépendance politique par la récupération des richesses nationales, poser les bases du décollage économique. Il est incontestable que vers la fin de son règne, Boumediène avait été gagné au goût de l´action diplomatique. Il voulait donner à l´Algérie une place qu´elle n´avait jamais occupée auparavant sur la scène internationale. Le Sommet des Non-Alignés de 1973 a constitué une étape fondamentale qui a servi de tremplin. L´apothéose de ce redéploiement diplomatique fut, incontestablement, la participation de Boumediène, en avril 1974, à la session spéciale de l´Assemblée générale de l´ONU où il a prononcé un discours mémorable sur le Nouvel ordre économique international." "Boumediène, sachant que l´armée, au lendemain de l´Indépendance, serait la seule force soudée et homogène, capable d´impact sur le terrain, a réussi l´intégration des wilayate au sein de la nouvelle Armée nationale populaire. Ce n´est pas si peu dire. Il a été, incontestablement, le fondateur de l´Armée algérienne, au sens moderne du terme. Il entrait, parfaitement, dans ses projets d´avenir, de remplacer les cadres hérités de la guerre de Libération nationale, par des officiers issus, soit des écoles de Cadets de la Révolution, soit des bancs de l´université puisque les portes des forces armées leur avaient été ouvertes".(1)
Ces mêmes cadets auprès de qui Boumediène venait les week-end à Koléa pour s´enquérir de l´avancement de leur scolarité. Il fut donné à l´auteur de ces lignes, enseignant en tant que sous-lieutenant dans le cadre du service national, d´apercevoir le Président s´enquérir de la scolarité de plusieurs cadets dont il était le tuteur.
S´agissant de ses relations avec la France, De Gaulle fut un visionnaire. L´homme du 18 juin 1940 avait déjà compris les motivations de celui qui deviendra l´homme du 19 Juin 1965". "Boumediène avait de l´admiration pour de Gaulle, ce visionnaire, rénovateur de la politique arabe de la France". Il a, publiquement, confirmé ce jugement dans son message de condoléances, à la mort du général en 1970: "Je m´incline devant le patriote exceptionnel qui a su concevoir, dans une vision noble et généreuse (...), l´avenir des peuples algérien et français".
"Boumediène, écrit Ali Mebroukine- qui un jugement plus nuancé-, a toujours été respectueux de la légalité révolutionnaire. On va voir qu´à travers les profondes réformes engagées sur le terrain, c´était tout un projet de société que H.Boumediène entendait mettre en oeuvre. Quelque opinion qu´on ait du bilan du président Boumediène, force est de constater que la récupération des richesses naturelles (1966 et 1971), la Révolution agraire, la démocratisation de l´enseignement donnaient un contenu concret aux principes contenus dans la proclamation du 1er Novembre 1954; autrement dit H.Boumediène n´a eu de cesse de rester fidèle à la raison d´être même du combat mené par le peuple algérien pour se libérer de la domination coloniale et accéder enfin à la dignité et au bien-être. Un an et demi avant sa mort, le président H. Boumediene remanie les structures du gouvernement, revient sur le modèle économique en vigueur, décide de mettre fin à une politique d´arabisation outrancière et démagogique (la désignation de Mostefa Lacheraf comme ministre de l´Enseignement fondamental est emblématique à cet égard), instaure un numerus clausus à minima à l´entrée de l´université pour prévenir sa clochardisation. Ces mesures annonçaient des réformes de structure plus profondes qui devaient être initiées à partir de 1979. Le président Boumediène était porteur d´un projet de transformation de la société algérienne. A cet égard, il est indéniable que le président Boumediène n´a pas pu se hisser au-dessus des clans et des factions qui étaient à l´oeuvre au sein des appareils d´Etat et qu´il n´a pu empêcher le jeu des forces centrifuges qui cherchèrent à le déstabiliser, à partir de 1977, sitôt qu´il eut exprimé sa détermination de "nettoyer les écuries d´Augias". Le président Boumediène était indéniablement un homme d´Etat auquel avait fait défaut la plus précieuse et la plus rare des ressources dont aucun bâtisseur ne peut se passer, le temps".(2)

Boumediène projetait justement des réformes qu´il n´eut pas le temps de réaliser. Paul Balta écrit: "J´avais rencontré Boumediène, fin août 1978, pour lui faire mes adieux. Il avait exprimé sa déception et vivement insisté pour que je reste: "Vous avez vécu la mise en place des institutions, il faut aller jusqu´au bout. Il va y avoir des changements importants. J´envisage pour la fin de l´année ou le début de 1979, un grand congrès du parti. Nous devons dresser le bilan, passer en revue ce qui est positif mais surtout examiner les causes de nos échecs, rectifier nos erreurs et définir les nouvelles options. Témoin de notre expérience, vous êtes le mieux placé pour juger ces évolutions."Intrigué, je lui avais posé quelques questions: "Envisagez-vous d´ouvrir la porte au multipartisme? D´accorder plus de place au secteur privé? De libéraliser la presse? De faciliter l´organisation du mouvement associatif?" Il avait esquissé un sourire qui allait dans le sens d´une approbation: "Vous êtes le premier à qui j´en parle, je ne peux être plus explicite pour le moment, mais faites-moi confiance, vous ne serez pas déçu" ".(1) Le temps lui a manqué
Curieusement, après la mort de Boumediène, il s´est produit une déboumédienisation rampante et les mêmes laudateurs de la période précédente devinrent des Fouquier-Tinville en puissance. Tout fut démonté, au propre comme au figuré. Curieusement aussi, le personnage de Boumediène n´a jamais fait l´objet d´une étude de son action. A tous les détracteurs, qu´il suffise de retenir les données objectives suivantes: de 1965 à 1978, date de la mort de Boumediène. l´Algérie a engrangé, en 13 années, l´équivalent de 22 milliards de dollars. Ce qui a permis d´asseoir une industrie chimique, une industrie mécanique, une industrie sidérurgique. 30 ans après, il ne nous reste que l´outil de raffinage (22,5 millions de tonnes) et pétrochimique. Nous sommes bien contents de l´avoir car, depuis, nous n´avons pratiquement rien investi dans l´aval. Tout a été investi dans l´amont pour rendre plus facilement exportables les hydrocarbures liquides et gazeux et être des bons élèves de l´Occident au détriment de nos obligations vis-à-vis des générations futures. Depuis 1979, l´Algérie a engrangé près de 400 milliards de dollars dont 59 milliards de dollars pour la seule année 2007. Qu´avons-nous fait qui marque effectivement la période. Il semblrait que l'Algérie dispose d'un matelas de 100 milliards de dollars qui fondent comme neie au soleil du fait de la détérioration du dollar. le taux e chomge est elevé, il y a de plus ne plusde "Harragas" tentés par l'aventure de l'émigration. Naturellement, la France des droits de l'homme ne gardera que ceuxet celles qui sont utiles, les autres seront chartérisés . Il eutmieux valu au moins garder ces dollars au fonss des puits à défaut de doner un avenir aux Jeunes, préservons au moins la part des générations à venir.
Au vue d cette "installation dans les temps morts" depuis près de trente ans, Il est donc malvenu, objectivement, de nier ce qui a été accompli par le président Boumediène. Naturellement et comme tout homme, Boumediène avait sa part d´ombre et avait fait des erreurs, dit-on, dans l´agriculture, il n´empêche que ses idées étaient généreuses et il ne profita pas de sa position pour s´enrichir. Pour avoir donné des motifs de fierté aux Algériennes et Algériens. Pour avoir entretenu l´aura de la Révolution algérienne contre vents et marées. Pour avoir simplement fait son devoir, il quitte l´histoire, il entre dans la légende. L´Algérie a plus que jamais soif d´Algériens de sa trempe pour lui redonner espoir .

Professeur Chems Eddine Chitour le Vendredi 28 Décembre 2007    

      * Ecole nationale polytechnique
* Ecole d´ingénieurs de Toulouse

 

 
Boumediène - Quelques discours.

dimanche 8 décembre 2013

Jijel : journées cinématographiques dédiées aux manifestations du 11 décembre 1960


Les premières journées cinématographiques de Jijel ont été ouvertes dimanche à la maison de la culture Omar-Oussedik sous le signe "Cinéma et Révolution" à l’occasion de la commémoration des manifestations du 11 décembre 1960.
De grands classiques du 7ème art algérien, tels que "La bataille d’Alger" de Gillo Pontecorvo, "Chronique des années de braise" de Mohamed-Lakhdar Hamina, palme d’or du festival de Cannes en 1975 et "Patrouille à l’est" d’Amar Laskri seront projetés au cours de ces journées organisées à l’initiative de la maison de la culture et de l’association nationale "El Adwa".
Les séances, programmées à la maison de la culture jusqu’au 12 décembre prochain, seront suivis de débats animés par les acteurs Chafia Boudraâ, Hacène Benzerari et le réalisateur Amar Laskri.
Parallèlement à ces projections, une exposition dresse le portrait et retrace les itinéraires des grands noms du cinéma algérien, permet de découvrir une rétrospective sur 50 ans de cinéma révolutionnaire et donne à admirer l’ensemble des affiches des films ayant eu pour thème la lutte de libération nationale.

APS

jeudi 5 décembre 2013

« 50 ANS APRES : OUVRIR UNE NOUVELLE PAGE DES RELATIONS FRANCO-ALGERIENNES »






______ ASSOCIATION FRANCE-ALGÉRIE _____________    

   Fondateur : Edmond MICHELET                                                    Président : Jean Pierre CHEVÈNEMENT   

            COMMUNIQUE DE PRESSE

Colloque international pour célébrer le 50ème  anniversaire de l’Association France Algérie :

« 50 ans Après : Ouvrir une nouvelle page des relations franco-algériennes ».

 

L’Association France Algérie aujourd’hui présidée par Jean Pierre Chevènement organise un colloque international pour célébrer ses 50 ans d’existence.  L’AFA a été créée en 1963 à l’instigation du Général de Gaulle afin de toujours privilégier l’amitié entre les deux peuples algérien et français. Cette ambition a été suivie par les Présidents successifs et lors de la Présidence emblématique de Germaine Tillion. Tous ont préservé et renforcé cet héritage : des relations exceptionnelles entre les deux sociétés civiles algérienne et française. 

50 ans après, la relation franco-algérienne est dominée par la nécessité d’une concertation toujours plus étroite. Les deux pays sont confrontés aux mêmes défis et enjeux qui bouleversent le monde, mais d’abord l’Europe, l’Afrique du Nord, le monde arabe, l’Afrique. Ce contexte exige entre l’Algérie et la France une relation forte, une consultation mutuelle fréquente, que seule la confiance en des relations étroites entre les sociétés française et algérienne peut garantir et pérenniser. Elles seules peuvent donner un sens à une forme d’entente « exceptionnelle » nécessaire pour affronter les bouleversements technologiques et économiques et les mutations géopolitiques et culturelles du monde à venir

Acteur de sensibilisation, l’Association France-Algérie œuvre désormais pour apporter son expertise dans la relation de demain entre la France et l’Algérie. Avec une légitimité de 50 ans de défense du renforcement de l’amitié franco-algérienne, l’AFA reste garante de la crédibilité d’un axe entre Paris et Alger dans les décennies à venir, bénéfique pour les deux pays : l’incompréhension entre nos deux sociétés est la plus grande menace pour notre relation, à tant d’égards essentielle. 

Plusieurs spécialistes français et algériens s’exprimeront sur trois thèmes « tests » de la nouvelle page qu’il faut écrire : géopolitique sur la situation en Afrique, notamment subsaharienne, économique et technologique sur les grands défis industriels,  éducatifs et universitaires enfin. Le débat portera sur les moyens nécessaires à la constitution d’une entente durable et de ses effets sur la stabilité et le développement en Afrique, en Europe et en Méditerranée.

L’Association France Algérie a été fondée le 20 juin 1963, à l’initiative du Général de Gaulle, par des personnalités françaises réunies autour d’Edmond Michelet, ancien Garde des Sceaux, qui avaient en commun la conviction profonde que l’accession de l’Algérie à l’indépendance en juillet 1962 pouvait établir entre les deux États et les deux peuples une ère nouvelle de relations faites d’estime et d’amitié.

52 rue de Bourgogne – 75007 PARIS – Tél. : 01 45 50 32 16 (tous les après-midis)

E-mail asso-afa@orange.fr – site web : france-algerie.fr
 
 
 
 
 
ASSOCIATION France ALGERIE
                Programme prévisionnel du colloque de l’AFA
 
Bibliothèque nationale de France
07 décembre 2013 14h -18h30
(Susceptible de modifications)
 
            « 50 ans après : ouvrir une nouvelle page
des relations franco-algériennes »
 
 
   14H00 : Ouverture du colloque par Mr Jean Pierre Chevènement
 
1: Une concertation renforcée dans le domaine  Géopolitique
 
Au Sahel et dans la région subsaharienne : Concertation  franco-algérienne dans le renforcement de l’aide  humanitaire. Concertation sur le recours à la médiation pour retrouver la paix civile.

Intervenants :
 
Hadj Hamou BENZEGHIR (ancien Président du Croissant Rouge Algérien)
 
Brigitte KEHRER (ancienne Chef de Délégation  du CICR en Afrique- Consultante et Médiatrice à l’ONU).
 
2 : une nouvelle approche dans le domaine de la relation industrielle, la  formation professionnelle, la recherche
 
Pour une approche concertée des politiques industrielles algérienne et française : le soutien aux PMI / PME et son accompagnement : l’adaptation et le renforcement de la formation professionnelle.
Concertation sur les liens nécessaires entre les politiques industrielles franco-algériennes et les programmes de recherche en particulier sur les nouvelles technologies.
 
-         Intervenants :
 
          Jean Louis LEVET, Haut responsable à la coopération industrielle et          technologique franco-algérienne.
 
          Pr. Hafid AOURAG, Directeur général de la recherche scientifique  et du développement technologique au Ministère algérien de la Recherche
 
3 : une nouvelle approche de l’enseignement supérieur, de la formation universitaire et  de la culture
 
Quelle future organisation des relations franco algériennes dans le domaine, de la formation universitaire et scientifique ? Quel nouveau partenariat éducatif ? Quels aménagements dans la mobilité internationale des enseignants et des étudiants des deux rives, dans la création de pôles  d’excellence, la mise en place d’un « Erasmus » franco algérien ?
 
Quelles avancées dans la reconnaissance d’une « Culture commune » ?
 
-         Intervenants :
 
Mme GENDREAU-MASSALOUX ancien Recteur de l’Université de Paris, ancienne Conseillère du Président  François MITTERRAND pour l’éducation, Membre  du Conseil d’Etat,  Grand-Croix de l’Ordre du Mérite.
 
 Ahmed DJEBBAR, Homme politique, Universitaire, Mathématicien de renommée internationale, Collaborateur de diverses institutions françaises et internationales dont l’Institut du Monde Arabe.
 
           19h00 : Clôture du colloque
 

LE GÉNÉRAL AUSSARESSES S'EN VA AVEC SES SECRETS :L'assassin de Ben M'hidi est mort

Aussaresses le tortionnaire et Ben M'hidi l'immortel
 
Aussaresses le tortionnaire et Ben M'hidi l'immortel
 
L'assassin du chef de la Zone autonome et du cerveau de la lutte contre l'armée française lors de la bataille d'Alger, Larbi Ben M'hidi, s'est éteint sans donner plus de précisions sur l'implication de l'armée française dans la guerre de Libération.

Le général Paul Aussaresses, qui avait ouvertement assumé son implication dans la torture durant la guerre d'Algérie, est mort à l'âge de 95 ans, a annoncé mercredi sur le site de l'association des Anciens parachutistes coloniaux héritiers des S.A.S «Qui Ose gagne».
L'Association n'a pas précisé la date du décès, mais dit que le général Aussaresses était «hospitalisé depuis quelque temps».
Le général Aussaresses avait été condamné en 2004 pour apologie de la torture et exclu de l'ordre de la Légion d'honneur.
Ancien responsable des services de renseignement à Alger pendant la guerre d'Algérie, le général Aussaresses avait été condamné au terme d'un procès qui avaient fait grand bruit.
En 2001, il avait admis dans son livre Service spéciaux, Algérie 1955-1957, avoir pratiqué la torture, «tolérée, sinon recommandée» selon lui par les politiques. Ces confessions, accompagnées d'interviews dans la presse, avaient suscité une tempête politique.
Le général Aussaresses avait reconnu avoir procédé à l'exécution sommaire, par pendaison maquillée en suicide, de Larbi Ben Mhidi, dans la nuit du 3 au 4 mars 1957, les faits étant commis avec l'assentiment tacite, selon lui, de sa hiérarchie militaire et d'un juge qui aurait lu le rapport sur le prétendu suicide avant que celui-ci ait eu lieu.
Le 5 mars 2007, dans un entretien au Monde, Aussaresses retrace les dernières heures de Larbi Ben M'hidi qui aurait été conduit dans la ferme désaffectée d'un colon extrémiste, dans la Mitidja. Six hommes dont Aussaresses préparent l'exécution en passant une corde à travers un conduit de chauffage.
L'un des hommes a joué le rôle du supplicié pour vérifier que tout était au point.
Un parachutiste veut bander les yeux de Ben M'hidi. Celui-ci refuse.

Ben M'hidi sera pendu les yeux bandés
Le soldat répond qu'il exécute un ordre. Ben M'hidi réplique qu'il est colonel de l'ALN et qu'il sait ce que sont les ordres. Sa demande sera finalement refusée; il sera pendu les yeux bandés. Suite à ces révélations scandaleuses, le 4 mai 2001, Jacques Chirac, président de la République, se déclare «horrifié par les déclarations du général Aussaresses» et demande que la Légion d'honneur de Paul Aussaresses lui soit retirée et que le ministère de la Défense prenne des sanctions disciplinaires à son égard.

Les révélations d'Aussaresses
Le président Chirac signera un décret qui placera le général Aussaresses en position de retraite alors qu'il était dans la 2e section des officiers généraux. Il restera ensuite le seul officier général des armées françaises sanctionné placé dans cette position administrative.
Le 13 juin 2001, le procureur de la République de Paris fait citer Aussaresses devant le tribunal correctionnel de Paris, en raison de divers passages figurant dans son ouvrage.
Le général Aussaresses a, par ailleurs, fait l'objet de plaintes séparées pour les crimes de tortures qu'il avait reconnus dans son livre.
Une autre procédure avait été ouverte mais la Cour de cassation l'a rejetée, les crimes de torture commis lors de la guerre d'Algérie ayant été amnistiés.
Paul Aussaresses a toujours affirmé que ses actes avaient été commis avec l'aval de sa hiérarchie et de l'autorité politique.
Les révélations d'Aussaresses avaient soulevé un tollé sur la scène médiatique et politique algérienne et de nombreux témoins de la révolution algérienne ont dénoncé ses déclarations et ont souhaité que les militaires français soient poursuivis devant la justice internationale pour crime contre l'humanité.
Aussaresses n'a pas levé tout le voile sur les exactions de l'armée française et sa mort n'a pas totalement enterré la vérité sur cette période coloniale douloureuse.

Réactions

Louisa Ighil Ahriz, (moudjahida):
«Aussaresses est parti sans dire toute la vérité. Il a reconnu avoir tué Ben M'hidi, il n'a pas dit toute la vérité sur les centaines de disparus algériens qui ont été torturés et assassinés durant la bataille d'Alger. Il n'a rien dit également sur la mort de Maurice Audin. Il faut savoir qu'Aussaresses était dans un premier temps contre la torture et un ami du général de Bollardière, avant d'être récupéré par le général Massu qui l'a mis sous sa coupe et totalement retourné. Mais entre généraux, il n' y a pas de pires et moins pires généraux, ils se valent tous. De toute façon, ils ont été les acteurs de la torture en Algérie.»

Bachir Derrais, producteur du film sur Ben M'hidi
«J'ai rencontré Aussaresses en 2008 à Montparnasse, il m'avait accordé un entretien de cinq heures pour l'écriture de scénario du film sur Ben Mhidi et je peux vous garantir qu'il avait encore la haine dans ses yeux. Il n'avait pas digéré l'indépendance de l'Algérie, le départ de l'armée française du pays. Il ne parlait que de l'action de la France en Algérie et de sa mission «civilisationnelle». Dommage qu'il soit parti sans tout dire. Il a deux filles et on ignore s'il a encore laissé des mémoires pour les faire publier. Dommage que ces militaires partent sans être inquiétés et condamnés par la justice internationale, alors qu'ils ont commis des crimes plus atroces que les nazis. Ceci au moment où ces derniers sont poursuivis dans le monde, les parachutistes sont totalement libres en France et ailleurs.»

Mme Meriem Belmihoub Zerdani (avocate et moudjahida):
«Allah la yaredou (que Dieu fasse qu'il ne revienne plus). Aussaresses est un acteur de la torture. Il a été l'assassin de Ben M'hidi, que j'ai connu quand on préparait le congrès de la Soummam, avec Abane Ramdane et Omar Oussedik. Mais quelque temps après, on a été arrêtés, quand les parachutistes nous ont encerclés, moi, Amara Rachid et le commandant Azzedine. La mort d'Aussaresses n'apportera rien à la vérité.» «Je suis contente de sa disparition, c'est une pourriture en moins sur la planète.
C'est des gens comme lui qui ont torturé et assassiné des militants algériens. Les militaires français ont été dressés comme des chiens pour soutirer nos aveux, mais on a été très forts et on répondaient à la torture par des chants et des youyous. Pour ce qui est de la vérité, nous avons déjà tout dit sur la torture et les exactions de l'armée française, mais eux, ils ont toujours peur de parler et d'ouvrir leurs archives et ils ne sont pas près de les faire sortir au grand jour.

L'EXPRESSION

dimanche 1 décembre 2013

Film sur l’Emir Abdelkader : le réalisateur Charles Burnett en repérage à Miliana


Le réalisateur américain Charles Burnett est en repérage depuis quelques jours à Miliana (Aïn Defla) avant d’entamer le tournage du film sur la vie de l’Emir Abdelkader (1832-1883), a-t-on appris samedi auprès du directeur du Musée de l’Emir Abdelkader, Abbas Kébir Benyoucef.
Le tournage du film dont le scénario est co-écrit par l’anthropologue algérien, Zaïm Khenchlaoui, et le scénariste et producteur français, Philippe Diaz, devrait s’étaler jusqu’à février 2014, avaient annoncé les coproducteurs algérien et américain.
L’équipe artistique et technique est composée de professionnels algériens, américains et européens.
Cette équipe est, en outre, appelée durant le tournage de "mener un programme de formation de jeunes artistes et techniciens algériens", selon l’Aarc (Agence algérienne pour le rayonnement culturel), co-productrice du film avec la société américaine basée à Hollywood (Californie), "Cinéma Libre Studio", et dirigée par Philippe Diaz.
Le film devrait restituer les "principaux évènements de la vie de l’Emir Abdelkader", en commençant par le sauvetage en 1860 en Syrie de plus 12.000 chrétiens attaqués par les communautés druzes et sunnites lors de conflits interconfessionnels.
Il ambitionne, selon les producteurs, de donner "une vision corrigée de l’histoire de la résistance algérienne contre la colonisation française" et de "transmettre à un public international le message de cet homme de paix et de tolérance".
Charles Burnett est l’auteur d’une vingtaine films dont "Killer of Sheep" (1977) et "Namibia" (2009).

APS