dimanche 23 mars 2014

France: l’historien Jean-Luc Einaudi n’est plus

France: l’historien Jean-Luc Einaudi n’est plus

L’historien Jean-Luc Einaudi, militant infatigable pour la vérité sur les massacres de centaines d’Algériens le 17 octobre 1961 à Paris, est décédé, a-t-on appris samedi de source associative.
C’est le comité local du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) d’Aubervilliers qui a annoncé, dans un communiqué parvenu à l’APS, la triste nouvelle du décès dont les causes ne sont pas, pour l’heure connues.
Militant, Jean-Luc Einaudi a porté de nombreux combats sur le terrain de la vérité des massacres du 17 octobre 1961 à Paris. Il est l’auteur de "La bataille de Paris û 17 octobre 1961". Ce 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression dirigée par le préfet Maurice Papon.
Ami du MRAP et du peuple algérien, il avait animé, à de très nombreuses reprises, des rencontres sur le devoir de mémoire des victimes de ce crime d’Etat.
Le monde, et les Algériens tout particulièrement, retiendront surtout de lui son témoignage paru, le 20 mai 1998, dans le journal Le Monde " En octobre 1961, il y eut à Paris un massacre perpétré par des forces de police agissant sous les ordres de Maurice Papon".  En juillet 1998, le préfet de sinistre mémoire Papon porte plainte pour diffamation envers un fonctionnaire public.
Le 26 mars 1999, il est débouté de sa plainte et l'historien relaxé au bénéfice de la bonne foi.

APS

jeudi 20 mars 2014

Célébration du 19 mars 1962: les accords d'Evian revisités

Célébration du 19 mars 1962: les accords d'Evian revisités

Le contexte de l'élaboration et la portée des accords d'Evian ont été revisités mercredi à Alger à l'occasion de la célébration de la "Fête de la victoire", le 19 mars 1962, par le ministère des Affaires étrangères. "Les négociateurs des accords d'Evian n'étaient pas des diplomates mais des hommes aguerris qui avaient pour mission de mener jusqu'au bout les négociations et d'arracher l'indépendance de l'Algérie", a déclaré dans sa conférence sur les accord d'Evian, le Dr Nouredine Amir, membre du Comité des Nations-Unies pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale (CERD).
Il a cité, dans ce contexte, les défunts Krim Belkacem, Sâad Dahleb et Ahmed Francis ainsi que Réda Malek et rappelé que pour le général De Gaulle, "il n'y a avait pas d'Etat algérien" mais il considérait que les négociations avaient lieu avec "l'organe insurrectionnel" qu'était le Front de libération nationale (FLN).
Par conséquent, les accords d'Evian n'étaient considérés par la France comme n'étant "ni un traité, ni une convention internationale", a noté l'ancien membre de l'état-major du FLN qui a ajouté que ces pourparlers ont eu lieu dans un contexte international qui a obligé la France à "se débarrasser de l'affaire algérienne", citant les propos du Général De Gaulle. 
"Ali Mendjeli et Krim Belkacem étaient chargés par Houari Boumédiene de faire reconnaître que le FLN et l'ALN étaient les représentants légitimes du peuple algérien alors que la France voulait faire impliquer d'autres forces politiques dans les négociations", a ajouté l'intervenant.
Le Dr. Amir a évoqué, par ailleurs, les dispositions juridiquement contenues dans lesdits accords, dont notamment celle qui consiste à demander "pardon" à la France, une idée que "les négociateurs devaient accepter pour que les pourparlers avancent", a-t-il observé.

Déplorant que la France n'évoquait en aucun cas les termes de "guerre" et de "conflit" mais préférait parler d"'événements", le Dr. Nouredine Amir a conclu sa rétrospective historique en conviant le peuple algérien à exercer son droit à exiger le "pardon" de la France pour l'atrocité de ces "crimes" en Algérie.
La célébration de la "Fête de la victoire" par le ministère des Affaires étrangères a été entamée par une cérémonie de recueillement à la mémoire des martyrs de la révolution algérienne et par le dépôt symbolique d'une gerbe de fleurs sur la plaque inaugurale du siège de ce département.
"Ce jour marque le point de rupture entre l'ère de l'asservissement et de l'exploitation et celle de la liberté et de l'indépendance retrouvées grâce au peuple algérien qui a fait preuve d'unicité. Nos Martyrs attendent de nous que nous préservions leurs acquis, que nous prenions soin de l'Algérie!", a lancé le moudjahid Rabah Hechoud.
Ont pris part à cette cérémonie, de nombreux anciens moudjahidine et diplomates ainsi que des représentants et des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères.

APS

mercredi 19 mars 2014

19 mars - 5 juillet 1962 : la fête de la victoire évoquée au Forum de la Mémoire d’El Moudjahid : Et le peuple recouvra sa souveraineté…



Le Forum de la Mémoire d’El Moudjahid, initié en coordination avec l’Association Machaal Echahid, est revenu, hier, à l’occasion de la célébration de la fête de la Victoire, sur la période transitoire, 19 mars - 5 juillet 1962.
Une période gérée par l’Exécutif provisoire institué par les Accords d’Evian en 1962, et qui a mené le peuple algérien à recouvrer
sa souveraineté. Sa mission a pris fin avec la transmission de ses pouvoirs à l'Assemblée constituante au mois de septembre 1962.
L’historien Mohamed Abbes, a explicité, hier, le rôle de l’exécutif provisoire, ou ce que l’on appelait communément le Gouvernement du Rocher Noir, en raison du lieu du siège de cette instance, à Rocher noir (Boumerdes) actuellement classé monument historique. Dans   ce cabinet installé pour préparer le référendum, siégeaient  d'une part, six Algériens : Abderrahmane  Farès, président, Belaïd Abdeslam, délégué aux Affaires économiques, Chawki Mostafaï, délégué aux Affaires générales, Abderrezak Chentouf, délégué aux Affaire administratives, Boumediène Hamidou, délégué aux Affaires sociales, Mohamed Benteftifa, délégué à la Poste. D’autre part, trois Européens : Roger Roth, vice-président, Jean Mannoni, délégué aux Affaires financières et Charles Koenig, délégué aux Travaux publics. D’aucuns se demandent sur le pourquoi de la création d’une telle instance, en réponse, Mohamed Abbes dira que La décision d’installation de ce cabinet, prise lors des négociations d’Evian, en commun accord entre les deux parties, était intervenue parce que le FLN s’était opposé au fait que le gouvernement français a pour tâche la supervision du référendum, et parce que la France avait refusé la gestion de ce scrutin au  FLN et au  GPRA. C’est ainsi que le 31 mars 1962, est installé cet exécutif qui tiendra sa première réunion le 13 avril. Pour le conférencier, ce «gouvernement» devaient prendre en charge, la gestion des Affaires courantes, maintenir l’ordre public, surtout avec les attentats commis par l’OAS, et enfin préparer le référendum  du premier juillet 1962. Il fallait réduire au maximum la période transitoire, car comme dira Saad Dahlab, le but était de voir le drapeau algérien flotter dans le ciel d’une Algérie libre et indépendante après 132 ans de colonisation. Mais avant la tenue du référendum, ou le peuple algérien s’était exprimé et avait choisi de vivre dans une Algérie souveraine, le gouvernement de Boumerdes devait  faire  face aux actions terroristes de l’OAS. Pour rappel, l’Organisation armée secrète (OAS) avait répondu à l’annonce du cessez-le-feu en intensifiant son action violente , fusillade sanglante de la rue d’Isly, commise par un barrage de tirailleurs contre la foule qui manifestait, en faveur de la population de Bab el Oued le 26 mars à Alger,   assassinat des enseignants dont l’écrivain Mouloud Feraoun, attentat contre les dockers du port d’Alger, le 2 mai, incendie  criminel de la bibliothèque de la faculté centrale... mais  l’OAS, bien qu’affaiblie par plusieurs arrestations (dont   celle de son chef, le général Salan) accentua son action terroriste jusqu’en juin 1962. Le 3 juillet, la France reconnut l’indépendance de l’Algérie sous l’autorité de l’Exécutif provisoire, qui devait organiser l’élection d’une assemblée constituante. Elle aura lieu le 19 septembre 1962. 
Mohamed Abbes, dira que la Révolution algérienne avait remporté des victoires, notamment sur le plan politique, car la France, en dépit de toutes ses manœuvres, elle n’a pu mettre en place une troisième force, pour l’imposer comme interlocuteur. La Révolution de novembre avait également enregistré des victoires diplomatiques et militaires, puisque dira t-il, lors des premières négociations,  la partie française avait demandé une trêve. Plus explicite, il dira qu’il n’ y a que les perdants qui demandent une trêve. Il y a lieu de noter que la conférence historique sur le rôle du gouvernement du Rocher Noir, se voulait un hommage au moudjahid feu Abdelmalek Temmam, moudjahid de la première heure, il a été le premier directeur du quotidien El Moudjahid, né dans le feu du combat.  L’ancien ministre Larbi Demaghlatrous, rappellera la réunion qui fut tenue par des dirigeant de la Révolution afin de donner un titre au journal qui allait devenir le portevoix de la Révolution. Certains avaient trouvé au titre El Moudjahid, des connotations religieuses. A ceux là , il leur dira, «devant tant de crimes, tant de misère, tant de souffrances, il n’y a pas de luttes suffisamment saintes».
El MOUDJAHID

mercredi 5 mars 2014

Ghlamallah salue le rôle de la femme algérienne durant la guerre de libération et dans l'édification

Ghlamallah salue le rôle de la femme algérienne durant la guerre de libération et dans l'édification
Le rôle de la femme algérienne dans la glorieuse guerre de libération nationale et dans la bataille d'édification menée à travers le pays ont été mis en exergue par le ministre des Affaires religieuses et des wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, lors du colloque international sur "le discours féminin et la culture arabo-musulmane contemporaine" ouvert mardi soir à Oran.
Dans un message du ministre lu par Mekhaldi Samira, chef du service du bureau du hadith au département ministériel, devant une cinquantaine d'universitaires d'Algérie et de six pays arabes, M. Ghlamallah qui a rappelé la place de la femme en Islam, a mis l'accent, dans sa lettre, sur l'effort de la femme algérienne dans le domaine culturel qui, a-t-il dit, "s'est avéré payant", soulignant qu'elle occupe aujourd'hui des postes importants et jouit d'un niveau universitaire.
M. Ghlamallah a cité le rôle de "mourchidate" dans les mosquées, les édifices d'enseignement et d'éducation, sur lesquels repose la préservation de l’unité nationale et de la référence religieuse algérienne.
En marge de cette rencontre, Mme Mekhaldi a indiqué que le nombre de mourchidate est de plus de 700 à travers le pays et en croissance chaque année.
Pour sa part, la présidente du comité d’organisation et scientifique du colloque, Derras Chahrazed, a expliqué que ce colloque a pour objectif de débattre comment la femme, à travers ses écrits et sa conscience sociale et civilisationnelle, est un élément important dans le projet civilisationnel et scientifique.
Elle a rappelé, dans sa communication, le combat de la femme algérienne citant des modèles de femmes algériennes qui se sont illustrées dans le champ littéraire, à l’instar de Zineb Laouedj et Zhor Ounissi.
Cette rencontre, de trois jours, offre aux participants l’occasion de débattre du concept de "la féminité dans le discours sous toutes ses formes et ses fonctions dans les cultures mondiales en général, musulmanes et algérienne en particulier" et mettront la lumière sur les combats menées par les femmes dans les domaines de la créativité intellectuelle et littéraire et du développement de la société, a-t-on indiqué.
Des chercheurs ont traité lors de la séance inaugurale de cette rencontre, initiée par le département de philosophie en collaboration avec les laboratoires "philosophie: sciences et développement en Algérie" et "dimensions de valeurs et mutations politiques en Algérie" de l'université d'Oran, de thèmes abordant, entre autres, les errements dans le concept de l’écriture féminine, la symbolique de la féminité dans la culture musulmane et les mouvements féministes en Occident.
Le programme de ce colloque comporte quatre séances où seront traitées des questions ayant trait aux mourchidate en Algérie, aux préoccupations des femmes écrivains et journalistes dans le monde arabe, aux droits de la femme dans le discours religieux et contemporain, aux contraintes culturelles de la femme entrepreneur en Algérie et aux perspectives de l'écriture féminine.
Cinq ateliers sont prévus durant cette manifestation. Ils traiteront des origines du discours féminin, de la féminité et le discours religieux contemporain, des perspectives du discours féminin dans la culture arabe, de la féminité et la mondialisation, des mouvements féminins et l’identité algérienne et du discours féminin et le développement humain en Algérie.
A l'occasion, une caravane scientifique se rendra aux centres culturels islamiques de Sidi Bel-Abbes, Ain Temouchent et Mascara pour animer des communications sur la même thématique, en plus d’une cérémonie au siège de la wilaya d’Oran en l’honneur d'un nombre de femmes.

APS