dimanche 10 novembre 2013

Une vie partagée avec Messali Hadj, mon père, récit sur la carrière d’un militant controversé


Un récit évoquant la vie et le parcours du père du mouvement national algérien, Messali Hadj, à travers le regard de sa fille Djanina Messali-Benkelfat, est paru sous le titre "Une vie partagée avec Messali Hadj, mon père".
Cet ouvrage, sorti à l’occasion du 18ème Sila (Salon international du livre d’Alger) aux Editions Hibr et Lazhari Labter, se veut une "réhabilitation de la personne et la famille de Messali Hadj, longtemps accablées de contre-vérités historiques et de campagnes de diffamations", écrit l’auteure.
D’entrée de jeu, la fille de Messali met en parallèle la "grande popularité" de Messali Hadj, les marques de sympathie et l’admiration des Algériens à son égard, et les conditions "humiliantes" de ses funérailles à Tlemcen en 1974, un paradoxe parmi d’autres relevés tout au long du récit.
L’ouvrage que Djanina Messali-Benkelfat conçoit comme "une promesse faite au père", restitue la vie de Messali depuis son jeune âge dans sa ville natale de Tlemcen jusqu’à son élection à la tête de l’Etoile nord-africaine (ENA) en 1926, en passant par les évènements qui ont émaillé son engagement militant dont sa rencontre en France avec Emilie Busquant, fille d’un ouvrier syndicaliste, qui deviendra son épouse.
Estimée de tous, Emilie Busquant, était considérée comme un trait d’union entre les pionniers de l’ENA.
Elle "pouvait remplacer au pied levé n’importe qui, même Messali", au sein de la jeune formation politique, et cette qualité de la jeune femme "a favorisé la cohésion et l’esprit d’équipe au sein de l’Etoile, puis l’éclosion du PPA -Parti du peuple algérien", affirme Djanina Messali.
Longtemps occulté, le rôle d’Emilie Busquant au sein du mouvement national était d’autant plus important, témoigne sa fille, que Messali Hadj a passé plusieurs années en exil, en résidence surveillée ou encore dans différentes prisons.
L’auteure évoque aussi les principaux compagnons de lutte de Messali, à l’exemple d’Abdellah Filali, son "homme de confiance", Radjef Belkacem, "excellent orateur chargé des meetings et de la propagande", ou Aksas Ali qui assumait des "responsabilités purement politiques".
Djanina Messali revient également sur la première apparition du drapeau algérien "le 5 août 1934, lors de l’assemblée générale de l’Etoile", comme rapporté dans les mémoires de Messali Hadj. Elle y ajoute juste que Mme Messali (Emilie Busquant) "qui travaillait à cette l’époque dans le dessin industriel était la plus qualifiée pour concevoir l’emblème".
Revenant sur la création du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) et de l’Organisation Secrète (OS) chargée de préparer l’insurrection armée sous la direction de Mohamed Belouizdad, l’auteure évoque les relations difficiles entre son père et les futurs leaders de la révolution algérienne dont Mohamed Boudiaf à qui tout un chapitre est réservé dans le récit.
Au déclenchement de la guerre de libération, le MTLD est dissous et se transforme, suivant le même processus, analyse-t-elle, en Mouvement national algérien (MNA).
La fille de Messali détaille par le menu cette période cruciale dans l’histoire du mouvement national, le conflit entre le FLN (Front de libération nationale) et le MNA, ses raisons, ses menées ainsi que sa récupération par l’administration coloniale, le tout décrit comme "une guerre dans la guerre".
L’auteure livre aussi les souvenirs de ses années passées aux côtés de Messali en tant que secrétaire particulière de 1953, date de la disparition d’Emilie Busquant (sa mère), jusqu’à l’indépendance le 5 juillet 1962.
Jusqu’au décès de Messali Hadj en 1974, rappelle-t-elle dans ce livre-témoignage, elle sera le seul soutien du militant.
Le livre a été publié "suite à l’initiative du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a remis le nom de Messali dans l’espace public en tant que fondateur du mouvement national, restituant ainsi un +maillon manquant+ de l’histoire (...) Il raconte la vie d’une famille en la replaçant dans le contexte historique du mouvement national", a confié à l’APS Djanina Messali.

APS

vendredi 8 novembre 2013

"Algérie ma liberté" : un spectacle plein de grâce accueilli avec émotion à Tizi-Ouzou


"Algérie, ma liberté", un spectacle de danse qui raconte la lutte du peuple algérien pour se libérer du joug colonial français, a été accueilli jeudi avec émotion par le public du Théâtre régional Kateb Yacine de Tizi-Ouzou.
Cette nouvelle production du ballet national, présentée en avant première le 24 octobre dernier au Théâtre National Algérien, retrace les grandes étapes de la période coloniale. Le spectacle s’ouvre avec des scènes de danses, effectuées par de jeunes ballerines aux mouvements fluides, tout en légèreté, pour évoquer la paix dans laquelle vivaient les Algériens avant l’arrivée de l’occupant français.
Cette vie paisible est sitôt balayée par une tourmente soudaine qui s’est abattue sur le pays. L’insouciance du danger, voire de l’avenir, cède la place à la pauvreté, matérialisée par des cireurs, annonçant une véritable descente aux enfers.
La chorégraphie s’emballe soudainement avec le bruit de l’explosion d’une bombe, les danseurs reproduisent, avec leurs expressions corporelles, toute la sauvagerie de l’occupant.
Chaque mouvement, chaque gestuelle, chaque expression des danseurs montraient la douleur ressentie par une Algérie meurtrie face aux exactions de l’armée coloniale française contre un peuple fier, à la torture, à l’emprisonnement, à l’humiliation, aux exécutions arbitraires. Le tableau, exécuté savamment, n’a pas laissé indifférent le public qui n’a pas tari en applaudissements.
Les Algériens qui refusent de courber l’échine, se rebellent et s’organisent pour mener la lutte armée et arracher la liberté confisquée par le colonisateur.
Les danseurs ont reproduit une embuscade bien préparée qui a permis de vaincre l’ennemi. Le lourd tribut payé par les Algériens pour se libérer du joug colonial a été symboliquement représenté par une moudjahida, tombée au champ d’honneur les armes à la main.
Le spectacle s’achève sur la proclamation de l’indépendance de l’Algérie. Les danseurs exécutent des danses joyeuses exprimant la liesse de tout un peuple enfin libéré le 05 juillet 1962 du joug colonial, danses qui ont été ponctuées par des Youyous qui fusaient de la salle ou le public n’arrêtait pas de lancer des "bravos" d’encouragement.
"Algérie, ma liberté" est signée Fatma Zohra Namous, aidée à l’écriture par Mourad Snoussi. La mise en scène est l’œuvre de Konstantin Iliev, Belhadi Saghira et Dradela Nadia. La chorégraphie a été réalisée par Noune Moussa et Rahmouni Abdelhalim. Ce spectacle est exécuté par 19 danseurs et 15 ballerines.

APS

jeudi 7 novembre 2013

’Memoria’ supplément de "El-Djazair.com" consacré à la Révolution de Novembre


"Aux origines du 1er Novembre. La part du politique dans la révolution" est le titre du supplément mensuel d’histoire "Mémoria" du magazine "El-Djazair.com", paru à l’occasion du 59ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale.
A travers une centaine de pages, ce supplément propose un flash-back sur la participation algérienne aux élections de 1945 à 1947 et les évènements ayant marqué la période 1945-1954 dont l’activité politique de l’UDMA, le PPA, le MTLD et l’Association des oulémas.
Les écrits, illustrés d’anciennes photographies des symboles du nationalisme algérien et de la lutte algérienne contre l’occupant français comme, notamment, Ferhat Abbas, Messali Hadj, Hocine
Lahouel, Mostefa Benboulaïd et Mohamed Belouizdad, montrent, entre autres, comment l’administration coloniale truquait les scrutins et l’attitude des autorités coloniales envers les nationalistes algériens.
Un volet est consacré à l’Organisation spéciale (OS), sa naissance, ses leaders, ses militants et responsables régionaux, dont Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf, Ahmed Mahsas, Ahmed Ben Bella, M’hamed Yousfi et Souidani Boudjemaa, tandis qu’un autre met en lumière le journal El Moudjahid, considéré comme "un organe central qui a servi la Révolution algérienne pour exprimer ses positions et préciser sa doctrine".
Une partie, intitulée "Le congrès de la Soummam. La primauté du politique sur le militaire" et illustrée par des visages souriants en haut de la page de Abane Ramdane et Larbi Ben M’hidi séparés par la maison ayant abrité le congrès à Ifri Ouzellaguen, revient sur les principaux évènements de la période allant de 1956 jusqu’aux négociations d’Evian.
Le supplément comporte aussi un hommage au général et homme politique vietnamien Vo Nguyen Giap (décédé en octobre 2013), sous le titre "Un ami de l’Algérie s’en est allé" dans lequel Leila Boukli et Boualem Touarigt évoquent le parcours militant et politique du défunt.
Dans sa lettre, l’éditeur du magazine, Ammar Khelifa, a relevé que "seule la mémoire collective, comme un fait vital et impératif, peut soutenir la vivacité des lueurs d’antan et se projeter dans un avenir stimulant et inspirateur. Elle doit assurer chez nous le maintien et la perpétuation des liens avec les valeurs nationales et le legs éternel de la glorieuse révolution de Novembre".
Il a estimé que les moudjahidine et moudjahidate "se doivent davantage de réaffirmer leur mobilisation et leur engagement dans le soutien du processus national tendant à éterniser et à sacraliser l’esprit chevaleresque de Novembre", soulignant que "ceci n’est qu’un noble devoir envers les générations montantes, qui, en toute légitimité, se doivent aussi de le réclamer". Précisant que "raviver la mémoire, la conserver n’est qu’une détermination citoyenne et nationaliste", l’éditeur a fait savoir que "toute structure dépouillée d’histoire est une structure sans soubassement et toute nation dépourvue de conscience historique est une nation dépourvue de potentiel de créativité et d’intégration dans le processus de développement".

APS

mercredi 6 novembre 2013

Jacques Vergès... un victorieux avocat, frère de la cause algérienne



Le courage, le soutien de l’avocat anticolonialiste Jacques Vergès, à la cause algérienne et son apport à la révolution algérienne contre l’occupation française, ont été évoqués mardi à Alger par des moudjahidine et des avocats, lors d’une rencontre-hommage organisée dans le cadre du 18ème Salon international du livre d’Alger (SILA).
La moudjahida Zohra Drif-Bitat, la nièce du défunt avocat, Françoise Vergès, ainsi que d’autres avocats, ont salué le rôle joué par Jacques Vergès dans la défense des peuples qui luttaient pour la liberté, dont le peuple algérien, en mettant en relief, à cette occasion, sa stratégie de rupture avec la justice de la France coloniale, développée avec le collectif des avocats du Front de libération nationale (FLN) pendant la guerre de libération nationale .
La moudjahida Drif-Bitat, symbole de la "Bataille d’Alger" aux côtés de Yacef Saadi, Ali La Pointe, Hassiba Ben Bouali et d’autres figures emblématiques de la guerre de libération nationale, est revenue longuement sur les circonstances qui marquaient la période où a lieu la première rencontre avec Me Vergès et la confiance qu’inspirait cet avocat anticolonialiste qui "était prêt à dénoncer publiquement, en France et ailleurs, la pratique de la torture en Algérie".
Elle a affirmé que Me Vergès, à travers le procès de Djamila Bouhired, Djamila Bouazza, Abdelghani Mersali et Abderahman Taleb, a "proclamé la légitimité du combat libérateur de tous les combattants algériens" et a "réussi à mettre à nu la parodie de la justice de la France coloniale et sa partialité", prouvant ainsi que cette justice était "incompétente et inapte à les juger", a-t-elle dit avec émotion.
Selon Mme Drif-Bitat, la stratégie de rupture avec la justice française de l’époque "conçue, élaborée et mise en œuvre par Me Vergès lors de ce procès de 1957, a "suscité des débats sur les juridictions françaises et leur nature inique", saluant, pour la même occasion, le courage et la conviction des justiciables algériens, d’avoir accepté cette stratégie, première du genre en Algérie colonisée, quelles que soient les conséquences.
Elle a également décrit avec beaucoup de détails et précisions les conditions et le climat dans lesquels s’est déroulé le procès, son caractère "inédit" ainsi que sa "diabolisation" par la presse française, rappelant à chaque fois, que ce procès a "permis d’alerter l’opinion publique internationale sur les méthodes utilisées par l’armée française et la justice employée à l’égard des combattants algériens depuis le début de la colonisation".
"Jacques Vergès est l’âme de la libération nationale. C’était un avocat extraordinaire doté d’une grande sensibilité. Quelle chance d’avoir compté dans notre rang ce brillant homme qui a sauvé des dizaines de condamnés à mort et porté la cause algérienne dans son cœur car convaincu du droit du peuple algérien de vivre libre dans son propre pays, l’Algérie", a-t-elle dit sans pouvoir retenir ses larmes.
Pour sa part, le membre du premier collectif d’avocats du FLN, Me Ghouti Ben Malha, qui a connu Me Vergès lors du conseil de l’Union internationale des étudiants à Bucarest (Roumanie) en 1950, a indiqué que ce "redoutable" et "courageux" avocat a "adopté la position algérienne pour ne plus reconnaître les compétences de la justice française de l’époque et rompre avec les tribunaux coloniaux".
Né au Cambodge, Jacques Vergès est décédé le 15 août 2013 à l’âge de 88 ans.
Le 18ème Sila se poursuit jusqu’au 9 novembre au Palais des Expositions (Pins Maritimes) sous le slogan "Ouvre-moi au monde" avec la participation de près de 1.000 exposants algériens et étrangers.

APS

mardi 5 novembre 2013

"Les camps de regroupement de la guerre d’Algérie" en librairie


Publié initialement en 1967 en France, le livre "Les camps de regroupement de la guerre d’Algérie" de Michel Cornaton, vient d’être édité en Algérie par les Editions Saihi avec le soutien du ministère de la Culture dans le cadre du 50e anniversaire de l’indépendance.
Le livre reprend une étude par laquelle l’auteur, qui a connu les camps de regroupement en Algérie coloniale lors de son service militaire (1959-1960) avant de revenir les étudier à l’indépendance, a soutenu son doctorat en sociologie.
"Voici un livre solidement documenté, et documenté avec bonne foi, sur la tragique histoire des regroupements algériens avant et après la guerre. Car, et c’est le grand intérêt de cette étude, elle ne s’arrête pas en 1962, et elle nous apprend que les regroupés, en majorité, sont demeurés sur place après que le droit leur a été rendu de revenir dans leur ancien foyer", écrit l’ethnologue Germaine Tillion dans la préface.
Dans la première partie de l’étude, Michel Cornaton, qui a enquêté auprès de 160 centres regroupant 170.000 personnes, affirme que les premiers camps de regroupement sont apparus au moment où l’armée coloniale a conquis de vastes territoires.
"Pour organiser ces territoires sont créés, en 1844, les Bureaux arabes. Un de leurs principaux objectifs sera de rassembler et de fixer les populations. On a toujours prétendu que les Bureaux arabes envisageaient surtout cette concentration sous l’angle de la sécurité à assurer au pays", souligne-t-il.
Si pour l’auteur "il ne fait pas de doute que le regroupement des habitants, dispersés en de nombreux petits douars, a grandement facilité les opérations de pacification", il n’en demeure pas moins que la première raison de la création de ces villages de misères fut "d’abord de s’emparer de l’esprit du peuple algérien, après s’être emparé de son corps".
"Les officiers de 1850 alléguèrent des mobiles militaires pour justifier leur politique colonialiste, de la même façon que ceux de 1960 prétexteront des motifs humanitaires pour recouvrir une politique de regroupement à objectif exclusivement militaires. Assurément, les cantonnements sont à inscrire dans la logique même du colonialisme", soutient M. Cornaton.
La guerre de libération nationale a été, selon lui, marquée par la naissance et le développement d’une politique officielle des regroupements pratiquée par les autorités coloniales françaises de 1959 à 1961.
"De l’aveu même des autorités françaises, les regroupements sont avant tout une machine de guerre qui permet de couper l’ALN (Armée de libération nationale) de ses assises populaires et de ses soutiens logistiques indispensables", relève l’auteur qui estime à plus 2,3 millions personnes parquées dans les camps, conséquemment à la politique des "zones interdites", soit 26% de la population musulmane.
Dans les chapitres V et VI, M. Cornaton a analysé les conditions de vie déplorables dans les camps durant la colonisation comme il s’est attardé sur les conséquences de cette politique qui a complètement bouleversé la société rurale algérienne.
La deuxième partie du livre est consacrée à "la situation des regroupés et des regroupements après l’indépendance" dans plusieurs régions du pays comme Ain Temouchent, la Grande Kabylie, Collo et Ain M’lila.
Le chercheur a été amené à constater des regroupements "en augmentation" dans des régions où le secteur socialiste prédomine, "stationnaires" dans les zones à vocation surtout agricole et "en diminution" dans les régions montagneuses déshéritées, avant d’approfondir leurs caractéristiques sociologiques axées autour du phénomène de "déracinement spatio-temporel".
Les actions initiées par l’Etat algérien nouvellement indépendant pour prendre en charge ce "lourd héritage" a constitué le thème de la dernière partie de cette étude.
"Pour n’avoir pas réfléchi à l’expérience des regroupements, l’Algérie a construit des centres ruraux qui rassemblent trop souvent à des centres de regroupements", déplore-t-il.

APS

vendredi 1 novembre 2013

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