jeudi 31 octobre 2013

1er Novembre 1954 : Le sens de l’histoire



«A vous qui êtes appelés à nous juger...» C’est par cette phrase, pleine de significations et de symboles, que la Proclamation du 1er Novembre 1954, s’adressa au peuple algérien et aux militants sur la légitimité et la justesse de notre lutte de Libération nationale.

Tout a commencé lorsque des militants, anciens membres de l’Organisation Spéciale (OS), mise en place en 1946 et démantelée par la police en 1950, ont décidé de se regrouper et de déclencher le combat révolutionnaire.
 Le MTLD qui était divisé en deux fractions antagonistes, ne pouvant venir à bout des querelles, aura permis à quelques anciens de l’OS de créer le Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action (CRUA) qui comprenait au départ cinq membres : Mohamed Boudiaf, Mostefa Benboulaïd, Larbi Ben M’Hidi, Rabah Bitat et Didouche Mourad avant que Krim Belkacem, qui tenait le maquis en Kabylie, ne les rejoigne.
Ce comité rallie à son projet Ahmed Ben Bella, Hocine Aït Ahmed et Mohamed Khider qui étaient au Caire. Ce sont ces neuf hommes qui prendront l’initiative de l’insurrection armée.
 Entre messalistes et centralistes, la scission est consommée. Le 10 octobre 1954, les six membres du CRUA présents à Alger décident de déclencher la lutte. Ils créent l’aile politique appelée FLN et l’aile militaire dénommée  ALN. La date de l’insurrection est fixée au lundi 1er Novembre 1954.
Deux mois plus tôt, les six s’étaient répartis les zones ou wilayas qu’ils venaient de mettre en place.
Le mouvement de rénovation du FLN, offrira la possibilité à l’ensemble des patriotes de toutes les couches sociales et obédiences partisanes de rallier a titre individuel, à la cause nationale pour la renaissance d’un «Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques».
Au matin du 1er Novembre 1954, les armes ont pris le dessus à travers l’ensemble du territoire, sonnant le glas d’une époque coloniale qui s’était illustrée par tant de crimes, de parjures et d’atteintes aux valeurs les plus sacrées de l’humanité.
Une Révolution faite d’héroïsme et de foi qui va consigner en lettres de sang et d’or, une  page glorieuse de notre histoire.  
Que d’insurrections populaires ont eu lieu, depuis la résistance contre le système de l’injustice et de la terreur coloniale d’un guerrier affilié à la zaouïa Qadiria, l’Emir Abdelkader. La continuité de l’action résistante reflète si bien la logique d’une Nation fière de son passé.
Novembre 1954 - Juillet 1962, telle fut la période de lutte d’un peuple décidé à recouvrer sa liberté et son indépendance. Une période qui vit la chute d’une République et où deux millions de soldats français se sont échinés en Algérie pour partir en guerre dont un douloureux et exorbitant tribut d’un million et demi de chouhada a été payé par le peuple. Que d’atrocités vécues par nos compatriotes. L’attachement des Algériens à leur patrie et à leur disposition inconditionnelle à la défendre, les armes à la main, obligea les Français à remettre en cause leur fausse conception de la réalité.

Un lourd tribut payé  à  la liberté
 La Révolution de Novembre 54 est devenue un modèle incontestable par son organisation, sa discipline et son efficacité, mais aussi par les sacrifices sans cesse consentis.
Pour la seule ferme Ameziane de Constantine, de 1957 à février 1961, plus de 108.175 personnes y ont subi la torture, soit plus de 500 torturés par semaine, une véritable usine à torture. Ce n’est pas le seul lieu de persécutions atroces. De la gégène à l’asphyxie par le gaz, à la baignoire, à tous les types d’atteinte à la dignité des hommes, la torture est toujours abjecte. Mais l’atrocité de la guerre ne s’arrête point à la torture. Elle s’étend à celle du nombre. C’est ainsi qu’en 1959, un rapport officiel fait état d’un million de regroupés dans les camps de concentration. Les Algériens mouraient de différentes manières. Des dizaines de milliers de personnes ont été décimées par les mines antipersonnel sans compter celles qui sont restés handicapées à vie.
 L’enfermement sans jugement était devenu monnaie courante. L’assignation à résidence des militants nationalistes était la règle, les déplacements massifs des populations et les emprisonnements tous azimuts relevaient du plus fol arbitraire. La France a eu recours à tous les moyens et subterfuges pour falsifier la réalité. Des ouvrages tels que La Question, La Gangrène, Nuremberg pour l’Algérie, La mort de mes frères, n’apparaissent que tardivement alors que la censure frappe des films comme Algérie en flammes de René Vautier, les Statues meurent aussi d’Alain Resnais ou Murielle et  encore, Octobre à Paris de Jacques Panijel, J’ai huit ans, drame psychologique de Yann le Masson. L’opinion progressiste française se mobilise contre la sauvagerie de la guerre.
Les intellectuels tels que François Mauriac, Jean-Paul Sartre, Jacques Vergès, les porteurs de valises du réseau Jeanson pour ne citer que ces exemples, se mettent de la partie pour aider le peuple algérien dans sa lutte contre le colonialisme.
Après cinq ans d’une guerre cruelle, le général de Gaulle comprend l’impossibilité pour la France d’aller plus loin sur le chemin hasardeux de la guerre. Il appelle à l’autodétermination et dira : «Si je ne résous pas cette affaire, personne ne le fera à ma place, la guerre civile s’installera et la France perdra».
 De Gaulle comprenait le danger. L’OAS, à elle seule, avait tué plus de 6.000 hommes et femmes, selon l’un de ses responsables, sans compter la terre brûlée et la destruction massive de tout ce qui est mémoire de notre peuple.

L’aboutissement d’un long processus de maturation
Le président Benyoucef Benkhedda ne cessait de répéter que «le 1er Novembre 1954 n’est pas une rupture avec le passé ; il n’est pas une irruption spontanée. C’est l’aboutissement d’un long processus de maturation. C’est dans la filiation des idées de l’ENA, du PPA et du MTLD que le FLN tire ses références».
 Déjà en 1945, les prémices d’un tel bouleversement étaient clairement prévisibles à l’observateur, car le lien entre les événements de mai 1945, et le départ de la Révolution en Novembre 1954, est tellement étroit.
Effectivement, le 8 mai 1945 était la manifestation de l’état d’esprit d’un peuple avec cette différence qu’en 1945, il croyait encore en la possibilité de recouvrer ses droits par des moyens pacifiques, alors qu’en novembre 1954, il était décidé, instruit par son premier échec, à ne plus commettre d’erreurs et à utiliser les moyens adéquats capables de faire face à la force qu’on lui a toujours opposée.
En  novembre 1954, toutes les conditions étaient réunies, concrétisées en deux forces aussi décidées l’une que l’autre : d’une part, un peuple disponible, ayant gardé intact son énorme potentiel révolutionnaire et d’autre part, une avant-garde militante, issue de ce peuple dont elle partageait les expériences quotidiennes, les peines et les déboires.
C’est de cette conjonction intime que naquit la Révolution algérienne.

Union sacrée sous la bannière du FLN
A la différence d’autres révolutions, le FLN, dès sa naissance, se dégageait nettement de tous les partis politiques auxquels il faisait en même temps appel pour rejoindre ses rangs sans condition ni préalable d’aucune nature.
Cette position en clair signifie que le 1er Novembre ouvrait une ère nouvelle d’union nationale et condamnait implicitement toutes les divisions et oppositions partisanes incompatibles avec la révolution naissante. Il faut retenir également le souci des premiers hommes de la Révolution d’introduire un autre esprit, d’autres méthodes et surtout une conception neuve tant en ce qui concerne les idées que l’organisation ou les hommes.
La  Révolution du 1er Novembre décréta le principe de la collégialité, condamnant à jamais le culte de la personnalité, générateur de discorde et nuisible, quelle qu’en soit la forme, à l’avenir d’un jeune peuple qui a besoin de tous ses hommes, de toutes ses ressources et d’une politique claire et franchement engagée qui ne peut être l’affaire d’un homme, aussi prestigieux soit-il, mais de toute une équipe d’hommes décidés, vigoureusement articulés en une organisation bien définie, disposés à donner le meilleur d’eux-mêmes avant de se faire prévaloir de tout titre, de toute légitimité et encore moins de droits acquis ou de prééminence de tout genre.
 Partie intégrante et motrice de la formidable vague de fond qui secoue l’Afrique et l’Asie, l’Amérique du Sud, la Révolution algérienne, dès son début, s’est classée par rapport aux lignes de force de l’échiquier mondial.
 Enfin, son caractère populaire et patriotique, sa coloration anticolonialiste, son orientation démocratique et sociale, sa position dans le Maghreb arabe et son appartenance à la sphère de civilisation arabo-islamique sont autant de traits marquants que porte la Révolution algérienne dès sa naissance et qui détermineront son évolution et conditionneront son devenir.
M. Bouraib

------------------------

Novembre, 59 ans après
l 59 ans après le déclenchement de la glorieuse Révolution de 1954, l’esprit de Novembre est en l’état. N’en déplaise aux détracteurs attitrés de l’Algérie éternelle, en mal de propagande tendancieuse et tentant toujours de faire accroire que le pays est en panne de nationalisme, les valeurs que cette Révolution véhicule sont même d’actualité.
La génération post indépendance qui a fait sienne la cause de ses aînés, celle de la défense des principes de liberté et de justice, a magistralement assuré et assumé la continuité. Les forces nationales, de quelque obédience qu’elles soient, sacralisent le message de Novembre. Les partis de l’opposition ou ceux au pouvoir revendiquent tous leur attachement. Les historiens ne manqueront certainement pas de consigner que la farouche résistance d’un peuple esseulé face  à l’islamisme politique et le rejet de ses desseins obscurantistes ont valeur d’une révolution réitérée pour défendre l’Etat alors menacé dans ses fondements républicains. 59 ans après, l’Algérie, qui a prouvé à la face du monde ses capacités à se relever des grandes épreuves, a montré au reste du monde qu’en dépit d’une tragédie nationale, que Dieu seul sait quantifier, qu’elle s’est relevée comme seules les grandes nations savent le faire. Le reste, tout le reste, est une sorte de suite logique dans le parcours édificateur que s’approprie le génie populaire pour lui conférer sa sacralité. L’Algérie qui  célèbre le 59e anniversaire de la Révolution du 1er Novembre, c’est  l’Algérie de la reconstruction, des réformes profondes, et de la démocratisation. Des œuvres exaltantes les unes autant que les autres, mais, il faut le souligner avec force, qui s’inscrivent en droite ligne du projet de société « novembriste ».
L’occasion est certes opportune  pour rendre un hommage marqué à l’ANP dont l’engagement dans la défense de la République ne souffre aucune ambiguïté. Les réalisations nombreuses inscrites à l’actif du pays post-tragédie ne  sont assurément pas des moindres et constituent pas moins un motif de fierté pour tout Algérien. Les échéances à venir dans les domaines socioéconomique et politique sont aussi importantes pour planter de nouveaux jalons dans la voie du renouveau national. Ceux-ci viendront consolider les avancées multiples déjà engrangées sous l’impulsion de l’action publique, voire d’une gouvernance qui rompt avec la gestion d’antan. Au-delà de son impact socio-économique escompté, l’investissement injecté dans le développement national et dans la relance de la machine économique est tout aussi d’une portée politique évidente et qui puisse restituer au pays la liberté de décision.
Les correctifs apportés de temps à autre aux stratégies ne dévient pas des fondements de la politique de construction d’un pays démocratique où règne le droit et où les libertés sont garanties. L’Algérie, qui a parcouru un bon bout de chemin sur la voie de la refondation et se construit sans discontinuer dans ses quatre points cardinaux, a résolument mis le cap sur un Etat fort de son économie, de ses institutions et de ses ressources humaines ; un Etat qui pourra résister aux effets de conjonctures.

EL MOUDJAHID                                        

59e anniversaire du 1er novembre : Qu’a-t-on écrit et publié sur le 1er Novembre ?


Le 1er novembre demeure une date qui fait consensus en Algérie. Toutes les familles politiques se réclament de la déclaration qui, ce jour-là, ressuscita la nation algérienne qui affirma sa volonté de renaître.

La date, désormais, relève davantage de l’histoire même si elle continue à inspirer des actes, des attitudes. Mais qu’a-t-on écrit et retenu de cette journée historique ? A vrai dire, beaucoup de choses ont été écrites et filmées sur le contexte historique qui avait aidé à l’embrasement de l’Algérie. Les collections de la presse nationale regorgent de témoignages sur les militants qui avaient pris part aux préparatifs qui avaient précédé le jour « j » et les moyens qui ont servi à attaquer quelques casernes et saboté des infrastructures dans diverses régions du pays. On peut lire des dizaines de récits sur les hommes qui « ont fait le coup de feu », des reportages sur des lieux comme les gorges de Tighanimine, près d’Arris, Azazga, Alger où les hommes du FLN se manifestèrent. Des numéros spéciaux ont été régulièrement publiés où la parole fut donnée à des militants qui ont déroulé le fil de leurs souvenirs. Haya Djelloul a produit, il y a quelques années, pour la Télévision nationale, un remarquable documentaire dans lequel de grands noms de l’époque, comme Boudiaf, Aït Ahmed, ont évoqué également cette date et tout le processus qui avait conduit au déclenchement de la Révolution. On peut ranger aussi dans cette case le précieux livre de Benyoucef Benkhedda, les Origines du 1er Novembre (Editions Dahlab 1983) ou la Guerre commence en Algérie » (Editions Complexe 1984) de Mohamed Harbi.

Un registre plus épaissi
Toutefois, on trouve moins de témoignages des acteurs qui ont pris directement part aux actions. La plupart étaient, il est vrai, des hommes de condition modeste et l’urgence était à l’action. Des hommes, comme Ouamrane et Bitat qui avaient dirigé les attaques, Hadj Lakhdar ou Krim Belkacem, qui ont survécu à la guerre, n’ont pas légué leurs mémoires. Leurs souvenirs sont par contre essaimés dans des publications d’auteurs ou de journalistes, notamment étrangers, comme Yves Courrière. Son livre Les fils de la Toussaint est un récit vivant et palpitant de cette nuit. Il y relate les doutes, l’engagement des hommes, la modestie des moyens et les réactions des protagonistes dans les jours qui ont précédé et suivi ce qui fut alors qualifié de « coup d’éclat dans un ciel serein ». Dans ce registre, le livre le Pays des hommes libre d’Ali Zamoum reste une heureuse exception. L’homme, qui passera toute la période de la guerre à la prison Barberousse où il sera un compagnon d’Ahmed Zabana, comme le montre le film consacré à ce dernier, décrit, dans le détail, les réunions des militants, les achats d’uniformes, les fonctions de chacun des hommes qui, dans la région de Kabylie, allaient écumer les maquis. On y trouve aussi relatées avec minutie les circonstances qui ont présidé au tirage, dans une maison du village d’Ighil Imoula, de la déclaration du 1er Novembre. Ces dernières années, à la faveur des mémoires, de nombreux responsables, qui ont joué un rôle dans la guerre de Libération, ont toutefois épaissi le registre de l’histoire. C’est ainsi qu’Ali Kafi évoque le 1er Novembre dans le Nord-Constantinois, Tahar Zbiri dans la zone des Aurès Nememchas où furent enregistrés les premiers morts.

Récits multiples
Il est rare de ne pas trouver dans le grand nombre de livres parus ces dernières années trace du 1er Novembre. On s’attarde toujours sur cette journée et ses événements certes inattendus. Ils s’étalent davantage sur sa signification et son importance. Il suffit de relire Attoumi, Azzi, Mustapha Benamar ou Chadli Bendjedid. Longtemps, la recherche sur l’histoire, un levier puissant de légitimation politique, était marquée par les tabous et l’occultation. Mohamed Boudiaf publia, en exil, ses souvenirs sur les « préparatifs du 1er Novembre » auxquels il prit pourtant une part prépondérante. Beaucoup de livres, comme ceux d’Ali Haroun, du commandant Azzedine, furent publiés en France. Depuis un quart de siècle, d’autres écrits ont surgi. On peut citer ceux de Lakhdar Bouregaâ, de l’historien Aïned Tabet dont le livre sur l’histoire de la ville de Sidi Bel-Abbès (Enag 1999) regorge d’informations sur les actions entreprises dans la nuit du 1er novembre où deux fermes furent attaquées près de Sidi Ali à l’est de Mostaganem. Durant l’accrochage, fut tué notamment l’adjoint de Ben M’hidi alors chef de la zone 5 (Oranie), Abdelmalek Ramdhane. Pour une génération avide d’images, le 1er Novembre se retrouve aussi dans plusieurs films dont les plus récents sont ceux dédiés à Zabana et Benboulaïd. Ce jour-là constitue toujours la séquence de rupture dans la vie des personnages qui entrevoient la lumière d’une aube naissante. Ce qui fut réellement ce jour gravé à jamais dans la mémoire nationale.

HORIZONS

Existence d’un Etat algérien avant l’occupation française : une vérité historique établie


L’existence d’un Etat algérien avec toutes ses composantes avant l’occupation française "est une vérité historique établie et étayée par des preuves et documents authentifiés", a affirmé mercredi le directeur général des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi.
Dans son intervention lors du forum de la Sûreté nationale, M. Chikhi a soutenu que l’occupation française de l’Algérie en 1830 constituait "une agression d’un Etat contre un autre, car l’Algérie était à l’époque un Etat avec toutes ses composantes contrairement aux assertions de la France".
Pour preuve, le directeur général des Archives nationales citera la centaine de conventions et accords conclus par l’Algérie de 1600 à 1830 avec de grands pays tels la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et l’Allemagne dont 79 avec la France, estimant que ces accords constituaient "une preuve légale que l’Algérie était, à l’époque, un Etat souverain".
La thèse selon laquelle l’Algérie était "une simple régence relevant de l’empire ottoman est dénuée de tout fondement", a fait savoir M. Chikhi précisant que "l’Algérie s’était annexée à l’empire ottoman à sa demande, en témoigne un document historique qui existe encore".
"L’Algérie était le seul pays à avoir demandé à être annexée à l’empire ottoman de sa propre initiative, pour être associée à la politique ottomane régissant la Méditerranée face aux offensives menées par l’empire byzantin contre les pays musulmans", a-t-il rappelé.
Pour M. Chikhi, la Sublime porte (Direction de l’empire ottoman à Istanbul) accueillit favorablement l’annexion de l’Algérie qui allait faire office de "base avant" face à l’expansionnisme chrétien.
Par ailleurs, M. Chikhi a mis l’accent sur la politique colonialiste adoptée par la France en Algérie et "dont la barbarie et la vileté furent sans égales, car s’appuyant sur l’extermination de la population et la destruction des fondements de l’Etat algérien".
Pas moins de 7 millions d’Algériens furent tués entre 1830 et 1860, a affirmé M. Chikhi précisant que l’Algérie comptait à l’époque 10 millions d’habitants, des statistiques attestées par l’historien Hamdane Khodja dans son ouvrage "le miroir".
Il a, également, rappelé l’élimination par la France des personnes instruites en vue de propager l’ignorance, sachant qu’à l’époque 80% des Algériens savaient lire et écrire contre 80% d’illettrés en France.

APS

vendredi 25 octobre 2013

Nouvelle création chorégraphique du Ballet National «Algérie, ma liberté» : un hymne à la révolution et à l’indépendance

Le Ballet national a présenté, hier après-midi, à la presse, au théâtre national Mahieddine Bachtarzi, sa dernière création chorégraphique intitulée «Algérie, ma liberté».
D’une durée d’une heure trente minutes, les présents ont pu découvrir une belle fresque chorégraphique, signée par la directrice du  Ballet national, Mme Fatma Zhora Namous.  Comme l’indique son  intitulé, «Algérie, ma liberté» est un ballet-théâtre aux  couleurs de la révolution algérienne, auréolée des lendemains heureux de l’indépendance. Le spectacle en question, rappelons-le, entre dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. La générale de «Algérie, ma liberté» a accusé un léger retard compte tenu des différentes tournées qu’a effectuées le ballet à l’étranger, notamment en Serbie et en Tchéquie. Cette chorégraphie bien ficelée ne souffrant d’aucune lourdeur ou encore de temps mort, dévoile le talent avéré d’une trentaine d’artistes entre professionnels et amateurs. Maîtrisant le jeu de scène, ces derniers convient les spectateurs à explorer notre histoire nationale.
La révolution et l’indépendance se conjuguent et s’enchevêtrent en donnant naissance à de beaux tableaux parlants. La mémoire est convoquée pour laisser libre cours à des souvenirs indélébiles. Les différents pas de danse se font justement l’écho de  ce passé révolu à jamais, et ce, sur un fond sonore mélangeant du néo-classisisme et du contemporain. Les corps se déchaînent  sur scène avec aisance et assurance.  De jeunes étudiants insouciants sont contraints de quitter les bancs de l’université pour le  maquis. Face aux crimes abjects commis par les colonisateurs, ils sont déterminés à libérer leurs pays du joug colonial.
Pour ce travail, la réalisatrice et directrice du Ballet national a voulu s’appuyer sur un élément historique afin de rappeler à la génération actuelle qu’elle a le devoir d’œuvrer en faveur de son pays. Elle indique que ce spectacle lui tenait à cœur depuis longtemps. «Ce spectacle est empreint de beaucoup de souvenirs d’enfance et de personnes qui m’ont entourée. L’histoire contée est authentique. Je dédie cette nouvelle création à la jeunesse algérienne. Je lui demande d’honorer la mémoire de ses aînés. J’ai  également voulu prouver à travers cette toute nouvelle chorégraphie que le ballet  national ne se cantonne pas uniquement sur le volet traditionnel. Le ballet détient un programme d’expression universelle. Preuve en est avec ‘‘Algérie, ma liberté’’», explique-t-elle. Il est à noter que «Ma liberté, mon Algérie» sera présentée respectivement le 24 octobre au Théâtre national d’Alger à partir de 18h30 sur invitation, suivi d’une deuxième programmation le 26 octobre qui sera  ouverte au public. En somme, «Algérie, ma liberté» est un beau et captivant spectacle qui ébranle la mémoire collective, en n’omettant pas de donner une belle leçon de morale aux générations de demain.

 El Watan

lundi 21 octobre 2013

"L’Algérie, De Gaulle et la bombe" au Festival Europe-Orient


Le documentaire "L’Algérie, De Gaulle et la bombe" de Larbi Benchiha participera au premier Festival Europe-Orient du film documentaire qui aura lieu du 23 au 26 octobre à Assilah (nord du Maroc) avec la présentation de dix films représentant autant de pays, ont annoncé les organisateurs.
Dans ce moyen-métrage de 52 mn réalisé en 2010, Larbi Benchiha revient sur les gigantesques dégâts engendrés par "Gerboise bleue" sur l’environnement et la santé des populations. "Gerboise bleue" est le nom de code militaire donné à l’explosion de la première bombe nucléaire française le 13 février 1960 à Reggane, dans le Sahara algérien.
Le documentaire renferme des témoignages accablants d’anciens négociateurs des Accords d’Evian, d’historiens, d’anciens militaires de carrière français, de soldats du contingent et de quelques membres de la main-d’œuvre locale.
Outre les films représentant l’Algérie et le pays hôte, des documentaires en provenance d’Espagne, du Royaume-Uni, de France, du Liban, de la Palestine, d’Egypte, d’Iran et d’Italie seront en lice pour obtenir les cinq prix du festival décernés par un jury international formé de cinq pays (Maroc, Qatar, France, Royaume-Uni, et Espagne).
Initié par l’’Association marocaine pour les études médias et films documentaires (AMEMFD), le festival dont l’Espagne sera l’invitée d’honneur, est soutenu par plusieurs institutions, notamment le Centre cinématographique marocain.

APS

Une place située au centre de la ville de Strasbourg (France) baptisée "Place du 17 octobre : 1961"COMMEMORATION DU 17 OCTOBRE 1961


Une place située au centre de la ville de Strasbourg, a été baptisée "Place du 17 octobre 1961" à la mémoire des victimes de la manifestation pacifique des Algériens, réprimée dans le sang en plein c£ur de Paris par la police parisienne sous les ordres du préfet Maurice Papon, a-t-on appris dimanche auprès du Consulat général d’Algérie à Strasbourg.
Cette place, située à proximité immédiate du quartier touristique du centre de Strasbourg, a été inaugurée, jeudi 17 octobre, lors d’une cérémonie commémorative de cette tragédie, par le Sénateur-Maire socialiste de la Ville de Strasbourg, Roland Ries, a-t-on précisé à l’APS.
Cette cérémonie s’est déroulée en présence des maires-adjoints de cette ville, capitale parlementaire de l’Europe, de nombreux conseillers municipaux, des membres du Consulat général d’Algérie à Strasbourg et d’une foule nombreuse, venue se recueillir à cette occasion à la mémoire des victimes.
L’inauguration de cette place, concrétise l’engagement pris par le maire de la ville, le 17 octobre 2012, et confirmée par une délibération du Conseil municipal en mars 2013, a-t-on indiqué.
La décision du maire fait suite à la mobilisation d’un Collectif des associations algériennes de Strasbourg qui commémore depuis de nombreuses années, la tragédie du 17 octobre 1961.
Outre la dénomination de la "Place du 17 octobre 1961", le maire a dévoilé, à la faveur de cette cérémonie de recueillement, une plaque commémorative à vocation pédagogique, apposée sur les lieux portant la mention "A la mémoire des nombreux algériens tués à Paris lors de la sanglante répression de la manifestation pacifique du 17 octobre 1961".
Il y a cinquante-deux ans, des milliers d’Algériens, hommes, femmes et enfants, sortis manifester pacifiquement, avec dignité, dans les rues de Paris, furent victimes d’une répression d’Etat d’une extrême gravité.
La manifestation a été organisée pour protester contre le couvre-feu discriminatoire qui leur a été imposé et répondre à l’appel à la mobilisation de la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN) suite à plusieurs cas de violence policière et de tueries contre la communauté algérienne.
L’ensemble des historiens qui se sont intéressés à ces événements douloureux s’accordent à dire que les consignes impitoyables ordonnées par le préfet de police Maurice Papon, qui lui-même appliquait les instructions dictées en hauts lieux, pour réprimer dans le sang cette manifestation pacifique, furent exécutées avec zèle.
Les corps d’Algériens tués par balles, jetés dans la Seine, morts sous la torture ou disparus, se comptent par centaines. Les survivants au massacre ont été expulsés massivement vers l’Algérie.

APS

mercredi 16 octobre 2013

MASSACRES DU 17 OCTOBRE 1961 : PLUS DE 12 MORTS ET DES QUESTIONS !? : 52 ans de silence officiel

Cinquante-deux ans après, l’Algérie se souvient encore du tragique évènement qui témoigne encore de la sauvagerie et de la haine de la France qui a transformé les corps de milliers d’hommes et de femmes en corps sans vie et en cadavres flottants sur le fleuve (La Seine). Il est tant pour la France de reconnaître sa responsabilité envers les victimes des crimes commis au nom de l’Algérie Française, le 17 octobre 1961.

En cette journée mémorable du 17 octobre 1961, 52 ans après la répression contre des Algériens qui firent plusieurs centaines de morts,  déterminés à lutter pour recouvrer la souveraineté de l’Algérie. Les commémorations tentent de faire sortir de l'oubli cette page sombre de l’histoire, mais la reconnaissance de la France de ses crimes de guerre envers l’Algérie restera  la seule requête avant de plier cette page de l’histoire .

Plus de 30.000 Algériens réprimés par des milliers de policiers à Paris
Le 17 octobre 1961, à l'initiative du Front de libération nationale (FLN), 30 000 Algériens descendent manifester dans les rues de Paris pour protester pacifiquement contre le couvre-feu décrété à leur intention par le préfet de police, Maurice Papon. La police, chauffée à blanc par les nombreuses pertes que lui font subir les attentats du FLN sur le territoire français, et couverte par ses autorités de tutelle, se livre à une répression sanglante, dont le nombre de victimes est estimé entre 80 et 200 morts. Les cadavres seront, pour certains, retrouvés flottant dans la Seine. Des manifestants algériens appréhendés à Puteaux, à l'ouest de Paris, pendant la guerre d'Algérie, lors de la manifestation pacifique, le 17 octobre 1961, attendent mains au-dessus de la tête sous la surveillance de la police d'être interrogés. Sur le même sujet. Sept ans après le début de la guerre d'Algérie, le conflit s'est transporté en métropole. Si le principe de l'indépendance était acquis, que les négociations à Evian étaient ouvertes depuis mai 1961, la cohabitation entre les deux communautés est extrêmement tendue. Attentats, assassinats à la fois d'indépendantistes algériens et de policiers se multiplient. La pression est si forte que le préfet de police, Maurice Papon, finit par instaurer le 5 octobre un couvre-feu de 20h30 à 5h30 pour tous les "Français musulmans d'Algérie". Le 17 octobre 1961, la Fédération de France du FLN appelle les Algériens de Paris et de sa région à manifester pacifiquement contre ce couvre-feu jugé discriminatoire. Pour rappel, Michel Debré est Premier ministre, Roger Frey, ministre de l'Intérieur et le général de Gaulle, le chef de l'Etat. Celui-ci donne carte blanche à Maurice Papon pour interdire la manifestation. Bravant la menace, les Algériens, majoritairement des ouvriers, vont se rendre dans la capitale en costume du dimanche, comme s'ils allaient à "un mariage, à une fête". Pour certains, c'était la première fois qu'ils quittaient leurs bidonvilles. Plus de 30.000 Algériens seront accueillis par des milliers de policiers à Paris.

Arrestation de plus de 12 000, tortures, expulsions, disparus, rafles, morts et manifestants jetés dans la Seine
La répression policière a été sans limite. Arrestation  plus de 12 000, tortures, expulsions, disparus, rafles, morts et manifestants jetés dans la Seine… Personne à ce jour ne peut faire le bilan macabre de cette nuit. Le chiffre officiel est à l'époque : 3 morts. Mais celui-ci est de l'ordre de plusieurs centaines. La journée du 17 octobre a été un tournant dans la guerre d'Algérie, qui continuera jusqu'au cessez-le-feu du 19 mars 1962 et à l'indépendance de l'Algérie le 5 juillet. Les journaux relatent les faits, des demandes d'enquêtes sur la répression et le rôle de la police sont réclamées mais Maurice Papon comme ses supérieurs les ont toujours refusées. La censure s'abat sur les journaux, les livres, documentaires, qui tenteront de faire la lumière sur cette nuit-là. Les historiens et la Fédération de France du FLN évoquent plusieurs centaines de morts et de disparus. Plus de onze mille Algériens sont arrêtés, détenus, dans des conditions atroces durant plusieurs jours. Des autobus de la RATP ont même été réquisitionnés pour les déporter dans des stades, ou les enfermer dans des commissariats pour être sauvagement torturés, souvent à mort. Les survivants au massacre ont été expulsés massivement vers l’Algérie. Pour de nombreux historiens, les massacres du 17 octobre 1961 marquent l’apogée d’une répression meurtrière déjà renforcée depuis le mois de septembre de la même année. En effet, dès ce mois-ci déjà, les harkis, ces supplétifs de l’armée française s’installaient au bidonville "La Folie" de Nanterre pour pratiquer des méthodes éprouvées de quadrillages, de terreur et de torture. Les contrôles policiers, que les Algériens subissaient déjà, les insultes, les brimades, les rétentions de plusieurs jours se multipliaient. On constatait alors que les décès d’Algériens, dont on retrouvait les cadavres sur la voie publique, augmentaient chaque jour.

   Une plaque commémorative au pont Saint-Michel n'est pas suffisante !
Le 17 octobre 2001, Bertrand Delanoë, maire de Paris, a fait un geste fort en inaugurant une plaque commémorative au pont Saint-Michel, où furent jetés les corps de centaines d’Algériens et où est écrit "à la mémoire de nombreux Algériens tués lors de la sanglante répression de la manifestation pacifique du 17 octobre 1961". Le 17 octobre 2011, le candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande déposait une gerbe de fleurs au pont de Clichy, d’où des Algériens furent également jetés à la Seine, affirmant que "trop longtemps cet événement a été occulté des récits historiques" et ajoutant qu’ "il est important de rappeler ces faits". Un an plus tard, le 17 octobre 2012, c’est un communiqué de l’Elysée tant attendu depuis des décennies des deux côtés de la Méditerranée qui exprime la reconnaissance officielle de ces faits tragiques. Dans ce communiqué, brisant le silence de l’Etat français, le président François Hollande déclarait alors que ½ le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression". "La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et deux ans après cette tragédie, aujourd'hui, les associations se mobilisent pour le souvenir et la commémoration de cette nuit tragique. Mais Aucune reconnaissance ni réparation officielles depuis lors.

Reflexion