mercredi 19 mars 2014

19 mars - 5 juillet 1962 : la fête de la victoire évoquée au Forum de la Mémoire d’El Moudjahid : Et le peuple recouvra sa souveraineté…



Le Forum de la Mémoire d’El Moudjahid, initié en coordination avec l’Association Machaal Echahid, est revenu, hier, à l’occasion de la célébration de la fête de la Victoire, sur la période transitoire, 19 mars - 5 juillet 1962.
Une période gérée par l’Exécutif provisoire institué par les Accords d’Evian en 1962, et qui a mené le peuple algérien à recouvrer
sa souveraineté. Sa mission a pris fin avec la transmission de ses pouvoirs à l'Assemblée constituante au mois de septembre 1962.
L’historien Mohamed Abbes, a explicité, hier, le rôle de l’exécutif provisoire, ou ce que l’on appelait communément le Gouvernement du Rocher Noir, en raison du lieu du siège de cette instance, à Rocher noir (Boumerdes) actuellement classé monument historique. Dans   ce cabinet installé pour préparer le référendum, siégeaient  d'une part, six Algériens : Abderrahmane  Farès, président, Belaïd Abdeslam, délégué aux Affaires économiques, Chawki Mostafaï, délégué aux Affaires générales, Abderrezak Chentouf, délégué aux Affaire administratives, Boumediène Hamidou, délégué aux Affaires sociales, Mohamed Benteftifa, délégué à la Poste. D’autre part, trois Européens : Roger Roth, vice-président, Jean Mannoni, délégué aux Affaires financières et Charles Koenig, délégué aux Travaux publics. D’aucuns se demandent sur le pourquoi de la création d’une telle instance, en réponse, Mohamed Abbes dira que La décision d’installation de ce cabinet, prise lors des négociations d’Evian, en commun accord entre les deux parties, était intervenue parce que le FLN s’était opposé au fait que le gouvernement français a pour tâche la supervision du référendum, et parce que la France avait refusé la gestion de ce scrutin au  FLN et au  GPRA. C’est ainsi que le 31 mars 1962, est installé cet exécutif qui tiendra sa première réunion le 13 avril. Pour le conférencier, ce «gouvernement» devaient prendre en charge, la gestion des Affaires courantes, maintenir l’ordre public, surtout avec les attentats commis par l’OAS, et enfin préparer le référendum  du premier juillet 1962. Il fallait réduire au maximum la période transitoire, car comme dira Saad Dahlab, le but était de voir le drapeau algérien flotter dans le ciel d’une Algérie libre et indépendante après 132 ans de colonisation. Mais avant la tenue du référendum, ou le peuple algérien s’était exprimé et avait choisi de vivre dans une Algérie souveraine, le gouvernement de Boumerdes devait  faire  face aux actions terroristes de l’OAS. Pour rappel, l’Organisation armée secrète (OAS) avait répondu à l’annonce du cessez-le-feu en intensifiant son action violente , fusillade sanglante de la rue d’Isly, commise par un barrage de tirailleurs contre la foule qui manifestait, en faveur de la population de Bab el Oued le 26 mars à Alger,   assassinat des enseignants dont l’écrivain Mouloud Feraoun, attentat contre les dockers du port d’Alger, le 2 mai, incendie  criminel de la bibliothèque de la faculté centrale... mais  l’OAS, bien qu’affaiblie par plusieurs arrestations (dont   celle de son chef, le général Salan) accentua son action terroriste jusqu’en juin 1962. Le 3 juillet, la France reconnut l’indépendance de l’Algérie sous l’autorité de l’Exécutif provisoire, qui devait organiser l’élection d’une assemblée constituante. Elle aura lieu le 19 septembre 1962. 
Mohamed Abbes, dira que la Révolution algérienne avait remporté des victoires, notamment sur le plan politique, car la France, en dépit de toutes ses manœuvres, elle n’a pu mettre en place une troisième force, pour l’imposer comme interlocuteur. La Révolution de novembre avait également enregistré des victoires diplomatiques et militaires, puisque dira t-il, lors des premières négociations,  la partie française avait demandé une trêve. Plus explicite, il dira qu’il n’ y a que les perdants qui demandent une trêve. Il y a lieu de noter que la conférence historique sur le rôle du gouvernement du Rocher Noir, se voulait un hommage au moudjahid feu Abdelmalek Temmam, moudjahid de la première heure, il a été le premier directeur du quotidien El Moudjahid, né dans le feu du combat.  L’ancien ministre Larbi Demaghlatrous, rappellera la réunion qui fut tenue par des dirigeant de la Révolution afin de donner un titre au journal qui allait devenir le portevoix de la Révolution. Certains avaient trouvé au titre El Moudjahid, des connotations religieuses. A ceux là , il leur dira, «devant tant de crimes, tant de misère, tant de souffrances, il n’y a pas de luttes suffisamment saintes».
El MOUDJAHID

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