mercredi 16 mai 2012

L’attente des jeunes


Que faut-il faire pour mobiliser cette masse de jeunesse qui constitue l’essentiel de la société ? Si le taux d’abstention dépasse les 57 % du corps électoral, la part de la jeunesse y est importante. Ces jeunes sont-ils indifférents à la chose politique ? Il y en a sûrement qui le sont, mais la majorité a pris position de ne pas voter parce qu’elle se sent exclue, parce qu’elle ne se reconnaît pas dans la politique menée jusque-là, parce que ses rêves, ses désirs, sont interdits par une génération de politiques moralistes, paternalistes et dépassés par les événements et par les besoins de la jeunesse. Au-delà de l’emploi, du logement, les jeunes veulent vivre, s’amuser, se distraire. Mais ils n’ont que les rues et les murs des villes et villages qui leur sont offerts. La jeunesse algérienne étouffe dans son propre pays. C’est pourquoi elle rêve d’aller ailleurs. Si la harga est un mythe, si l’ailleurs l’est aussi, que propose-t-on eux jeunes pour aimer leur vie, pour aimer leur environnement, pour se sentir concernés par la politique et les élections ? Les jeunes veulent travailler pas seulement pour s’assurer une vie décente au plan matériel, mais aussi pour pouvoir vivre, s’amuser et se payer des vacances, se payer des souvenirs.
Les jeunes ont besoin d’espaces de liberté pour dépenser leur énergie débordante. Ils ont besoin de lieux de détente de proximité, dans tous les quartiers, dans toutes les villes et villages, où ils puissent pratiquer le sport, vivre la culture, faire ce qu’ils aiment : la musique, le théâtre, la danse, le cinéma, et se familiariser avec tous les arts qu’ils affectionnent. Les maisons de culture sont devenues des administrations. Les maisons de jeunes sont devenues infréquentables et lugubres. Les terrains vagues qui servaient de stades aux jeunes de quartiers sont squattés par des affairistes. Les salles de cinéma ont dépéri. Que reste-t-il aux jeunes à part l’ennui, le stress, la colère, la violence et la drogue ?Les vieux politicards ont oublié qu’ils ont été jeunes et ont perdu le goût de la jeunesse et de ses douces folies. L’Algérie est  le pays de la jeunesse qui meurt d’ennui.
A. G. 

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