mercredi 11 juillet 2012

Quand le dinar raconte les réalisations de l’Algérie indépendante


C’est l’un des symboles, avec l’emblème et l’hymne nationaux, de la jeune république algérienne : le dinar. Il raconte, au détour de 50 ans d’indépendance, sa propre histoire, bien particulière, qui a accompagné le développement social et économique du pays.
La seconde ’’Indépendance’’ nationale est venue le 1er avril 1964 avec la promulgation de la loi portant création du dinar algérien. Et, du coup, l’Algérie sort définitivement de la ’’zone franc’’, en vigueur depuis 1848.
Les premiers billets algériens furent émis par la Banque d’Algérie dans la même année et ne seront retirés de la circulation qu’à la fin de 1998. Dès la mise en circulation du dinar, les Algériens se dépêchèrent alors pour échanger leurs francs contre des billets de 5 DA, de 10 DA, 50 DA et 100 DA.
La génération de l’époque se souvient de ces chaînes interminables qui se formaient devant les guichets de change. L’Algérie n’avait pas encore entamé sa reconstruction. Il fallait quand même trouver des images symbolisant l’Etat algérien pour les imprimer sur les nouveaux billets.
Les artistes de l’Hôtel des Monnaies font puiser dans le patrimoine national les images reflétant les potentialités naturelles du pays.
Les billets de 5 DA portaient ainsi l’image d’un vautour sur le recto et d’un élevage sur le verso, celui de 10 DA portait une cigogne et un minaret, le billet de 50 DA une gazelle des Hauts plateaux et des méharées de dromadaires, alors qu’un plan d’un quai avec des cargos amarrés, et un immeuble avec une vue sur mer ont été choisies pour le billet de 100 DA, rappelle une exposition organisée par la Banque d’Algérie du 7 et jusqu’au 22 juillet sur l’histoire du dinar algérien.
Quant aux premières pièces de monnaies, elles étaient au nombre de sept, décomposées en centimes jusqu’à la pièce de 1 DA, mise en circulation pour la première fois le 12 juillet 1965.
Ces pièces portaient toutes les armoiries de l’Etat algérien et pour les billets, la représentation en filigranes, de l’Emir Abdelkader, un symbole de l’Etat algérien moderne.
Un billet peint par Issiakhem devient un vrai chef d’oeuvre ...
L’édition 1970-1979 a quant à elle vu l’émission des plus beaux billets algériens dont celui de 5 DA, peint par le génie algérien de la peinture moderne, M’hamed Issiakhem.
’’C’était un vrai chef d’oeuvre qui a été primé dans plusieurs expositions internationales’’, ont déclaré à l’APS des cadres à l’Hôtel des monnaies, en marge de l’exposition.
Ce billet, d’une couleur bleu et ocre, portait un dessin d’un combattant du Hoggar avec son épée et son bouclier sur le recto et d’un fennec et d’un village dans le désert en arrière plan sur son verso.
Avec le billet de 5 DA, la même décennie a connu la mise en circulation de quatre autres coupures, qui eurent elles également leur histoire particulière pour les algériens : 10 DA, 50 DA, 100 DA, et 500 DA, des billets qui représentaient pèle même des fresques de la ville d’Alger, de la campagne algérienne, d’un barrage, du tapis algérien, de l’homme targui et d’animaux du patrimoine faunistique national.
La même période a en outre vu l’émission de cinq pièces de monnaies (de 5 centimes à 50 centimes).
C’est depuis les années 1970 que le dinar, décliné en billets ou en pièce de monnaie, a entamé le récit des grandes réalisations de l’Algérie indépendante : les révolutions industrielle, agraire et culturelle.
La pièce de 20 centimes de 1971-1972 comme le billet de 50 DA (1978), qui portait l’image d’un berger avec son troupeau de vaches et un fermier sur son tracteur, symbolisait la révolution agraire et la restructuration de l’agriculture algérienne, basée sur ’’la terre à celui qui la travaille’’ et la fin du métayage pratiqué par les colons.
Les grandes dates de l’Algérie immortalisées par la monnaie...
La révolution sociale introduite dans le monde agricole est racontée également par le billet (bleu) de 100 DA (1981) avec le dessin d’un fellah travaillant la terre.
Sur la pièce de 5 centimes (1970) apparaissait par ailleurs le logo du premier plan quadriennal d’équipement (1970-1973) comme témoin de la révolution industrielle.
Le même logo est maintenu pour les 5 centimes de 1974. La révolution culturelle a de son côté été à l’honneur dans les pièces de 50 centimes (1971) qui portaient l’image d’un livre et d’outils scolaires.
Les éditions 1980-1989 et 1990-1999 avaient respectivement donné la naissance des billets de 10 DA, 100 DA et de 200 DA et des pièces de 5 à 10 DA pour la première et des billets de 100 à 1000 DA pour la deuxième période.
Les pièces de 5 centimes de 1981 portaient la mention du plan quinquennal (1980-1984) et celles de 1985 du deuxième plan quinquennal (1985-1989).
Les dinars de 1982 et de 1987 mentionnaient respectivement le 20ème et le 25ème l’anniversaire de l’indépendance nationale avant que la pièce de 5 DA de 1985 ne perpétue le 30ème anniversaire de la guerre de libération.
La décennie 1990 a été marquée par l’émission de neuf pièces de monnaies (de ¼ DA à 100 DA), d’ailleurs toujours en circulation. Le billet de 2.000 DA, dernier né, émis en 2011 et le plus sécurisé de tous, avec des images d’un amphithéâtre, d’un groupe de chercheurs, d’un palmier et d’un olivier, d’un ensemble résidentiel et d’un plan d’eau, illustre l’avènement d’une Algérie mise sur les rails du développement tous azimuts, après un demi siècle de construction.
Pour perpétuer cette tradition prise dés le recouvrement de la souveraineté nationale de raconter l’histoire de l’Algérie besogneuse et affairée, une nouvelle pièce de 200 DA a été mise en circulation le jour du cinquantième anniversaire de l’indépendance nationale, dont elle porte le logo, pour que ce moment historique soit célébré au quotidien.
Par Sbaghdi Hana

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