mercredi 31 octobre 2012

Il y a 58 ans : Novembre de tous les espoirs


L’Algérie célèbre aujourd’hui l’anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, le 1er Novembre 1954, dans un contexte qui revêt, cette année, un cachet particulier et une dimension à la hauteur de l’événement que constitue, le cinquantenaire du recouvrement de notre souveraineté nationale.
L’Algérie célèbre aujourd’hui l’anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, le 1er Novembre 1954, dans un contexte qui revêt, cette année, un cachet particulier et une dimension à la hauteur de l’événement que constitue, le cinquantenaire du recouvrement de notre souveraineté nationale. Novembre a été le sursaut salvateur du peuple algérien pour son indépendance, le début de la fin d’une très longue nuit coloniale durant laquelle, l’Algérien subira toutes les affres du colonialisme. De l’expropriation à l’exploitation, des réprimandes aux enfumades, des agressions physiques et morales, aux massacres au napalm, de la torture à la guillotine, des camps de concentration aux déportations, du statut de colonisé au rang de cobayes exposés aux expérimentations du nucléaire… et la liste est bien longue. En un mot, le peuple algérien a subi le colonialisme, cette abjecte réalité historique qui renseigne de ce qu’ont pu endurer comme crimes et souffrances, les enfants de l’Algérie, terre irriguée par le sang d’un million et demi de martyrs. Novembre a changé la donne, grâce à la volonté, à la détermination et au don de soi de nos valeureux héros qui ont décidé de trancher dans le vif, la problématique de la présence coloniale en Algérie. Autrement dit, les six chefs historiques du comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA), Krim Belkacem, Mostefa Ben Boulaiïd, Larbi Ben M’hidi, Didouche Mourad, Boudiaf et Rabah Bitat ont mis en application l’option armée. Pour eux, la France a occupé l’Algérie par la force, elle ne sortira que par la force.  Ces jeunes révolutionnaires venaient de mettre un terme aux luttes politiques menées par leurs aînés et, partant, clore par un combat libérateur, le cycle perpétuel des insurrections qui ont émaillé l’histoire de l’Algérie. L’indépendance acquise au terme de sept ans de guerre et d’une lutte acharnée contre une puissance de l’Otan, tout était à construire avec le départ des colons qui ont pratiqué la politique de la terre brûlée. Rien n’a été épargné. Même la bibliothèque de l’université d’Alger a été réduite en cendres. La volonté politique y était, reste les moyens pour réaliser l’œuvre de la reconstruction du pays. Les révolutions industrielle, agraire et culturelle sont la base d’un plan d’une Algérie nouvelle. La nationalisation de nos hydrocarbures donnera à l’Algérie les moyens de lancer ses grands chantiers. La chute brutale du prix du baril, au milieu des années 1980, entraînera l’Algérie dans une crise multidimentionelle. Cette période sera marquée par de différentes revendications politiques et sociales. Octobre 1988 sonnera l’heure d’une autre vision de gestion du pays. L’Algérie a surmonté seule les effets dévastateurs du terrorisme et a réussi à panser ses blessures. La politique de réconciliation nationale a aujourd’hui fini par convaincre ceux qui étaient sceptiques quant au traitement de cette épineuse question. Ciblée, elle a surmonté bien des épreuves et a su faire face à des campagnes de désinformation et de déstabilisation par médias interposés. Des Cassandre avaient prédit, dans la foulée, de ce qui est qualifié de printemps arabe, un embrassement dans les principales villes du pays. L’Algérie n’est pas tombée dans le piège. L’Algérie poursuit sa feuille de route avec des investissements colossaux pour la concrétisation des projets de construction des structures de base. Le métro est aujourd’hui une réalité, tout comme le tramway et l’autoroute Est-Ouest. Reste à diversifier son économie pour ne plus dépendre éternellement des recettes du secteur des hydrocarbures. Novembre intervient cette année avec l’expression de la gratitude du peuple algérien envers des moudjahidine de la première heure qui nous ont quittés au moment où nous célébrons l’année du cinquantenaire de notre indépendance. Les Présidents de la République Ahmed Ben Bella, Chadli Bendjedid et le médecin, militant de la cause nationale, Pierre Chaulet, ont eu droit aux honneurs du peuple et de la nation. L’Algérie, aujourd’hui, se tourne vers l’avenir, et elle affirme l’option d’une relation stratégique avec la France. Une relation basée sur des intérêts communs. La France ne veut pas parler encore de repentance, mais commence à reconnaître le fait colonial. Novembre est un cri d’un peuple longtemps opprimé, un sursaut révolutionnaire qui a suscité et qui suscite encore l’admiration de tous les peuples épris de justice et de liberté.
Abdelkrim Tazaroute
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La Base de l’Est
Face à la machine de guerre,  la foi en la Révolution
Dans ses tentatives d’isoler la Révolution après que les forces de l’ALN eurent intensifié les opérations militaires, l’armée coloniale a érigé, dès 1956, les fameuses lignes Challe et Morice, pour empêcher l’acheminement des armes à partir de la Libye et le mouvement des  moudjahidine à partir de la Tunisie, à l’est, et le Maroc, à l’ouest du pays.

Ces lignes de barbelés électrifiés se voulaient un véritable barrage aux frontières et c’est conséquemment que leur construction avait requis des techniques très élaborées. Conçues par le général Vanuxem, cette machine infernale portait le nom du ministre de la Défense du gouvernement Bourgès Monaury,  André Morice. La ligne électrifiée visait à isoler la Révolution de la Tunisie, à l’Est et du Maroc, à l’Ouest. Les travaux pour son édification furent lancés en août 1956. La ligne s’étend à l’Est sur une distance de 750 km d’Annaba au Nord, à Negrine au Sud. Large de 30 à 60 mètres, elle s’étend à l’Ouest sur la même distance (750km) de Ghazaouet au Nord, à Béchar au Sud. Appelée du nom de Maurice Challe, commandant des forces françaises à l’époque, elle fut édifiée sur le front Est du pays, derrière la ligne Morrice afin de la renforcer et de dissuader les moudjahidine à ne pas «tenter l’aventure»  contribuer à interdire le passage des moudjahidine.
Les deux lignes constituent un ensemble de réseaux parallèles de fils électrifiés et de barbelés de différentes formes et dimensions. Concernant les techniques d’édification des lignes Challe et Morrice, les autorités françaises avaient eu recours à des méthodes diaboliques, les dotant de tous les moyens d’extermination des personnes allant de la haute tension électrique (30 mille volts sur la ligne Challe) aux différents types de mines. Dans sa stratégie face aux lignes Challe et Morrice, la Révolution avait adopté l’affrontement graduel dans la mesure où les véritables objectifs militaires du projet ne furent connus qu’après le début de leur réalisation effective.
La stratégie de l’Armée de libération nationale a englobé les domaines informatif et militaire. Les deux lignes avaient au départ influé sur l’activité des unités de l’Armée se déplaçant sur les frontières Est et Ouest jusqu’à ce qu’une stratégie efficace fût conçue pour diminuer le danger lié aux barbelés électrifiés.
Un soutien aux wilayas II et III historiques
De part sa position stratégique et sa proximité des frontières, la Base de l’Est était un appoint et un soutien forts aux wilayas II et III historiques, et ce depuis le déclenchement de la Guerre de libération nationale. La Base de l’Est était le point de transit de l’armement, des provisions et des troupes. C’était aussi le point de passage des blessés de guerre et d’approvisionnement de grands moyens logistiques.
C’est ce qui explique le traitement spécial qui lui a été réservé par l’administration coloniale, qui a conçu et construit ces lignes de la mort, accompagnées d’un dispositif de surveillance performant parallèlement à un grand arsenal de guerre. Challe et Morrice continuent au jour d’aujourd’hui, de faucher des vies humaines et de faire des victimes qui viennent s’ajouter aux grands blessés de guerre.  Les deux lignes incarnaient l’horreur. A l’intérieur de la bande frontalière, la population civile n’a pas été épargnée par l’ennemi qui l’a contrainte à déserter massivement les lieux pour rejoindre la Tunisie et le Maroc. Les camps de concentration, c’était le sort réservé aux réfractaires de l’exode. Cette zone a mué en enfer. L’objectif étant d’acculer l’ALN à l’isolement total en lui coupant tout contact avec le reste du monde. Et en fin de parcours à démoraliser les hommes des autres wilayas historiques qui se sentiraient amputées de leur «bras long», la Base de l’Est qui les approvisionnait en armes à partir de la Libye et de la Tunisie.  Objectif voué à l’échec et c’était compter sans la résistance et l’héroïsme des chefs historiques de la Base de l’Est, des dirigeants de la Révolution et de l’ensemble du peuple.  En effet, les différentes stratégies machiavéliques fussent-elles n’étaient pas parvenu, venir à bout de la détermination unanime de tous, de défier les forces coloniales, qui disposaient d’une véritable machine de guerre qui s’adonnait à toutes formes de terrorisme et d’actions psychologiques menées par les 2e et 5e bureaux et étaient dotées de grands moyens de propagande et de renseignements.
La bataille de Souk Ahras
  Les batailles menées par la Base de l’Est sont légion. Parmi le lot, il y a celle de Oued Echouk, plus connue de bataille de Souk Ahras où près de 700 moudjahidine issus des différentes régions du pays étaient tombés au champ d’honneur.
La Base de l’Est qui activait sous les commandes de Amara Laskri dit Bouglez a mis sur pied, après la tenue du Congrès de la Soummam, une organisation politique et militaire. C’est ainsi que la Base fut découpée en quatre zones où la population a apporté un soutien solide à la révolution en contribuant à l’approvisionnement des moudjahidine, aux actions de destruction des structures coloniales etc. La bataille de Souk  Ahras demeure connue de par son envergure et les objectifs que lui ont fixés ses initiateurs.
Du 26 avril au 3 mai, ses péripéties n’avaient pas discontinué. Tout avait été minutieusement préparé sur la base de renseignements sur les mouvements des forces coloniales. Le théâtre des opérations étant délimités pour s’étendre  de Ouled Moumen jusqu’aux environs de Guelma. Près de 100 km.
La bataille devait couvrir deux caravanes d’acheminement des armes qui devaient rejoindre les wilayas II et III. Pour des raisons tactiques, le choix a été porté sur un point de passage à proximité de Souk Ahras. Mohamed Lakhdar Sirine conduisait la bataille en compagnie de Latrèche Youcef, Draya Ahmed et Boud Ali dit «Babay».
26 avril. 9 heures sonnantes. Les forces coloniales encerclèrent toute la zone pour se diriger ensuite vers les positions des moudjahidine. Les premiers affrontements débutèrent ainsi. Mais l’aviation avait  surpris les éléments de l’ALN en bombardant intensément le champ de bataille. Les pertes humaines dans les rands ennemis étaient considérables, mais les ordres étaient de se replier hors des champs de bataille.
 L’ALN perdit près de 600 éléments. La bataille de Souk Ahras  symbolise l’unité du pays. Les dirigeants de la Révolution ont su démontrer à l’ennemi et à la face du monde que, quels que  soient les sacrifices, la Révolution a pris un élan irréversible et devra suivre son cours.             
S. Lamari
EL MOUDJAHID

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